Avez-vous déjà remarqué à quel point l’hystérie est contagieuse ? Par exemple, vous est-il déjà arrivé d’entrer dans une pièce où vos enfants étaient en train de se bagarrer et de ressentir soudainement un énorme stress ? Et si oui, qu’avez-vous fait à ce moment-là ? Vous êtes-vous mise à crier à vos enfants de se calmer, comme le font la plupart des parents ? C’est assez drôle que nous fassions cela, surtout si l’on considère à quel point cette technique ne fonctionne pas.

Variabilité de la fréquence cardiaque

Au cas où vous vous demanderiez pourquoi nous crions sur des enfants contrariés, il y a une explication scientifique à cela. Notre cœur produit un champ électromagnétique à l’intérieur et autour de notre corps qui s’étend dans la pièce (et probablement, bien que nous n’ayons pas encore l’équipement pour le mesurer, dans l’univers). Les variations de la fréquence cardiaque d’un battement à l’autre produisent une mesure appelée « variabilité de la fréquence cardiaque » (VFC), qui à la fois reflète et induit un état émotionnel. Un état émotionnel calme, affectueux et heureux produit un schéma VFC harmonieux, tandis qu’un état émotionnel tendu, colérique, effrayé ou généralement négatif produit un schéma chaotique et agité. Quel que soit le schéma produit, il est littéralement contagieux, affectant la VFC des autres personnes dans la pièce à travers un processus dit d’« entraînement ». Lorsque vous êtes assise dans une pièce où se trouve une personne très tendue – que cette personne s’exprime ou non –, vous pouvez également commencer à vous sentir tendue, car votre cœur est « entraîné » par le sien et se synchronise avec lui.

De même, lorsque vous entrez dans une pièce avec des enfants chargés d’émotions et contrariés, votre propre cœur est immédiatement dérégulé et vous commencez à vous sentir comme dans une situation d’urgence menaçante, dangereuse et horrible – alors qu’en fait vous n’êtes que dans la chambre de vos enfants avec eux. Il ne se passe rien de terrible ; c’est juste la dispute habituelle pour un jouet. Le monde n’est pas sur le point de s’effondrer. Il n’est pas urgent que chacun se calme (à moins qu’un enfant n’ait un couteau dans la main). En réalité, du fait de la montée d’adrénaline dans la circulation sanguine de chaque enfant, se calmer immédiatement n’est pas une option, c’est tout simplement physiquement impossible. Vous êtes la seule personne dans la pièce à pouvoir être calme à ce moment-là, si vous savez utiliser le processus d’entraînement à vos propres fins.

Amenez-les à être entraînés par vous

Voici donc le secret : lorsque vous entendez un cri glaçant, suivi de menaces et d’autres cris, et que vous savez que c’est le son de vos enfants « qui jouent » comme ils le font habituellement, prenez un moment pour stabiliser votre schéma de variabilité de la fréquence cardiaque en prenant soin de respirer un peu plus lentement pendant une minute ou deux. Levez-vous et marchez calmement – ne courez pas – jusqu’à l’endroit où se trouvent vos enfants et demandez-leur doucement, lentement et tranquillement : « Hé, les enfants, que se passe-t-il ici ? » Continuez à respirer lentement. Tenez-vous près de vos enfants afin qu’ils puissent sentir votre présence apaisante et être entraînés à votre rythme cardiaque. Même s’ils continuent à se disputer pendant un moment, restez là sans rien dire, en vous concentrant sur votre respiration. (Si l’un d’entre eux est en train d’être frappé, vous pouvez dire de la même manière douce et calme : « S’il vous plaît, séparez-vous maintenant, afin que vous puissiez me dire ce qui s’est passé. ») Normalement, les enfants s’apaisent rapidement à mesure que leur propre respiration se calme, l’adrénaline commence à diminuer et leurs systèmes se réinitialisent. Vous pouvez utiliser cette même approche chaque fois qu’un conflit se produit entre les membres de votre famille et profiter des mêmes résultats positifs.

La sagesse de la Torah

Bien que nous comprenions maintenant les mécanismes qui expliquent l’efficacité d’un observateur calme, nos Sages nous ont conseillé il y a des siècles d’utiliser cette approche. Le roi Salomon a enseigné : « Les paroles des sages sont entendues lorsqu’elles sont dites calmement. » Et Na’hmanide a dit : « Habitue-toi à parler doucement à tout le monde à tout moment. » La capacité de rester calme face au chaos est une valeur primordiale de la Torah qui nous permet de garder une perspective d’ensemble, de faire appel à la meilleure version de nous-mêmes et de susciter l’expression de la meilleure version de ceux qui nous entourent. Avec détermination et pratique, cette compétence deviendra une « seconde nature », dépassant finalement notre inclination initiale à crier lorsque les enfants crient !