J’ai entendu à la radio une émission fascinante sur l’un des fléaux de notre époque que sont les troubles du comportement alimentaire. L’idée développée était que le surpoids et l’obésité ne peuvent être réduits à un simple déséquilibre du ratio entre calories ingérées et calories dépensées. Ce sont des phénomènes qui impliquent le sujet dans sa globalité, à commencer par son patrimoine génétique et son métabolisme, mais également sa façon de réagir à ce qui l’entoure et à ce qui se joue dans son esprit conscient et subconscient.
Le médecin spécialiste invité, le docteur Bernard Waysfeld, y déclarait : « La génétique prédispose, l’environnement propose et la psychologie impose. »
En cette époque où l’être humain n’a jamais été aussi sédentaire et où la nourriture n’a jamais été aussi facilement et abondamment accessible, il apparaît que nous ne sommes pas tous égaux devant un pain au chocolat, ni a priori, ni a posteriori. A priori, d’une part, certains s’en tirent avec un peu de discipline, alors que d’autres sont en véritable souffrance, en proie à un désir irrésistible ressenti tant dans leur chair que dans leur esprit. Et a posteriori, car le même écart n’aura pas les mêmes conséquences en termes de surpoids pour les uns que pour les autres.
Ce qui est valable des troubles alimentaires, l’est de tous les troubles comportementaux : la vie est un combat et nous ne sommes pas tous exposés de la même manière et n’avons pas tous le même équipement.
S’abstenir d’une parole ou d’un regard déplacé, ou au contraire s’impliquer pour sauver une situation peut aller de soi pour certains et relever de l’héroïsme pour d’autres.
Pourtant, le Tanya nous enseigne qu’à chaque moment, nous sommes capables de prendre la bonne décision, quelle que soit sa difficulté. Comme l’enseignent nos Sages, D.ieu ne nous donne pas de défis insurmontables, « la charge est en fonction du chameau ».
Cependant, reconnaître cette capacité ne suffit pas. Il nous appartient de la cultiver et de la développer, afin que la victoire contre nos faiblesses ne soit plus l’exception, mais devienne à terme la norme, et même l’évidence. Et il nous faut également prendre de la hauteur pour distinguer les vrais enjeux des chimères et des futilités.
En cette période entre Pessa’h et Chavouot, nous nous appliquons à améliorer notre fonctionnement intérieur. Le compte du Omer et l’étude des Maximes des Pères (Pirkei Avot) sont une invitation à explorer les rouages de notre psychisme pour, comme nos ancêtres il y a trois millénaires, nous présenter dignement devant D.ieu lors du grand rendez-vous.
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