Dans les Pirkei Avot (Maximes des Pères), il y a ce passage : « Ben Zoma dit : Qui est fort ? Celui qui conquiert son mauvais penchant, comme il est dit : “...celui qui domine ses passions est meilleur que celui qui conquiert une ville.” » Le message est clair : affronter et transformer un comportement négatif est extrêmement difficile. Pourquoi la discipline et la maîtrise de soi nécessitent-elles tant de forces ?
Les mystiques expliquent que deux forces agissent sur chacun d’entre nous : l’âme animale et l’âme divine. L’âme animale est la source de notre ego et encourage l’hédonisme, l’agressivité, la paresse et la futilité. L’âme divine est la source du raisonnement moral et de la conscience spirituelle. Elle inspire la conscience d’un but supérieur et nous donne la capacité de penser rationnellement et objectivement, de prendre des décisions en faveur d’un comportement éthique et d’apporter des réponses appropriées aux expériences quotidiennes.
La force animale est rapide... l’âme divine est intellectuelleChaque âme a sa propre force dominante. L’âme animale est mue par des instincts très émotionnels, alors que l’âme divine est dominée par la puissance de l’intellect et de la raison. Les deux âmes se battent pour le contrôle de la personne. Les deux luttent pour façonner notre personnalité et définir notre identité.
C’est en cela que réside le défi de la maîtrise de soi. La force animale est rapide. Elle est émotionnelle et instinctive, et suscite une réponse très prompte. L’âme divine est intellectuelle. Elle a besoin de temps pour produire cognitivement une réponse appropriée et morale. Ainsi, quand nous sommes insultés, provoqués ou confrontés à des tentations ou des dilemmes éthiques, la réponse immédiate sera les sentiments générés par les instincts et les émotions explosives de l’âme animale. Nous sommes tentés de nous mettre en colère ou de faire le mauvais choix avant d’avoir pu laisser s’exprimer notre rationalité morale.
La maîtrise de soi nécessite par conséquent une incroyable capacité de retenue. Elle exige de se contenir pendant quelques secondes entre le moment où les choses nous arrivent et celui où nous réagissons, créant ainsi un peu d’espace pour penser et traiter le point de vue de la voix divine. C’est ce que Stephen Covey appelle le « bouton “pause” entre le stimulus et la réponse ».
Nous devons nous entraîner à ne pas agir rapidement et instinctivement. Nous devons utiliser la capacité unique de l’être humain de s’arrêter et de se poser la question : est-ce bien ou mal ? Attendre ces quelques secondes exige une force incroyable, mais elles peuvent faire la différence entre un acte animal et un acte divin.
La prochaine fois que vous serez confronté à une difficulté, accordez-vous quelques secondes pour que la voix de l’âme se fasse entendre.
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