Fin du Chabbat Tetsavé, 10 Adar Richon 5687 (12 février 1927) dix-neuf heures trente :

Dans une heure trente environ, à neuf heures et quart, par le train rapide, je devrai, avec l’aide de D.ieu, me rendre à Moscou. Le but de mon présent voyage est de préparer tout ce qui sera nécessaire pour la treizième réunion.

Les motifs de mes voyages et leurs dates ne sont connus que par mon épouse, la Rabbanit, puisse D.ieu lui accorder longue vie, par mon confident, Rav El’hanan Dov Morozov et par mon secrétaire, ‘Haïm Lieberman.

Le matin de la veille du Chabbat, Rav El’hanan Dov Morozov m’a fait savoir que de nombreux invités étaient venus, outre ceux qui étaient arrivés jeudi et que j’ai déjà reçus le soir et la nuit du jeudi. Il savait que je devais partir à la fin du Chabbat à Moscou et me proposa donc de les recevoir en audience la veille du Chabbat à midi. J’acceptai.

Parmi ces invités, il y avait un minyane de ‘hassidim qui étudiaient la ‘Hassidout profondément et priaient suivant les enseignements de celle-ci. De façon générale, deux ou trois jeunes gens s’occupent de répéter les maamarim, mais il me faut en principe les réviser avec eux une ou deux fois pour qu’ils les sachent. D’habitude, je répète le maamar de ‘Hassidout le Chabbat après Min’ha. Le dimanche matin, ceux qui s’occupent des répétitions le récitent devant moi et je reprends leurs erreurs. Il me vint à l’idée, cette fois-ci, de réciter le maamar avant la réception du Chabbat puis de le répéter avec les responsables le Chabbat matin et une troisième fois au moment habituel. Ainsi, on saurait assurément ce maamar. Je fis part de ceci à Rav El’hanan Dov Morozov et il le transmit aux invités et à ceux qui répétaient le maamar.

Je m’étonnai que « l’érudit génial », comme il se nommait lui-même, Avraham de Sloutsk fut présent les trois fois que je récitai le maamar. Je pensais qu’il était déjà reparti le jeudi matin.

Ce Chabbat, dit Rav El’hanan Dov Morozov était un véritable Chabbat de Loubavitch. Après le maamar, tous, une trentaine de personnes, partirent pour la demeure du ‘hassid, Reb Elyahou ‘Haïm Halthoïz. Ils répétèrent le maamar, firent Kiddouch, mangèrent le repas du Chabbat. Les invités allèrent se reposer et ceux qui devaient répéter le maamar le révisèrent jusqu’au lever du jour et se rendirent ensuite au mikvé. Ils vinrent pour la répétition du maamar, le révisèrent encore entre eux, prièrent lentement et écourtèrent leur repas pour venir à l’heure habituelle de la répétition publique du maamar.

Ma décision de répéter une troisième fois le maamar fut très positive, me dit Rav El’haman Dov Morozov.

Ainsi, les invités le connaissent. Il serait bon que j’en fasse de même tous les Chabbats de l’année, réciter le maamar avant la réception du Chabbat, le réviser le Chabbat matin avec ceux qui le répètent et, à l’heure habituelle, le répéter publiquement une troisième fois.

Les invités, dit Rav El’hanan Dov Morozov, étaient très satisfaits et heureux. Ils s’apprêtaient à se rassembler dans un farbrenguen. Il est important que le maamar de Tetsavé, dit ce Chabbat, soit rédigé le plus rapidement possible.