Les faits suivants furent relatés par le Rav Yoël Kahn de New York dans le magazine Kfar ’Habad en 19931 :
Quiconque a assisté à un Farbrenguen du Rabbi – un rassemblement ’hassidique au cours duquel des paroles de Torah, des chants et des encouragements se succèdent – dans les premières années de sa prise de fonction sait qu’il était très facile de distinguer le moment où le Rabbi s’apprêtait à prononcer un Maamar de ’Hassidout.2 Quelques minutes auparavant, une concentration extrême se lisait sur son visage qui était alors empreint de gravité.
Pendant le Farbrenguen du repas de Pourim de 5713 (1953), quelque chose de tout à fait exceptionnel est arrivé : au début du Farbrenguen, le Rabbi avait prononcé un Maamar, précédé des minutes de préparations habituelles. Puis, quelques heures plus tard, à la fin de la nuit, le visage du Rabbi a pâli puis s’est enflammé dans une expression de dévotion extrême. Ceci constituait en soi une grande surprise pour tous les ’Hassidim présents, car jamais le Rabbi n’avait prononcé deux Maamarim au cours d’un même Farbrenguen. Après quelques minutes, alors que tous attendaient le début du Maamar, le Rabbi a prononcé les mots suivants :
À l’époque de la révolution en Russie, après le renversement du Tsar, le Rabbi Rachab donna à ses ’Hassidim l’instruction de participer aux éléctions qui étaient organisées dans le pays...
Il y avait un ’hassid qui vivait en totale déconnexion des sujets du monde et n’avait aucune notion de ce qui se passait dans le pays. Cependant, lorsque l’instruction du Rabbi lui parvint, il s’en fut l’accomplir avec dévotion.
Après s’être trempé au mikvé pour se purifier et avoir mis sa ceinture de prière comme il convient de le faire pour accomplir une instruction du Rabbi, il s’en fut au bureau de vote. Là-bas, il ne savait pas trop ce qu’il fallait faire, ni même pour qui voter, mais il y rencontra quelques ’hassidim qui lui expliquèrent comment faire.
Après avoir fait son devoir, il vit un attroupement de gens qui criaient « Hourra ! » Il s’est alors joint à eux et a crié avec eux « Hou Ra ! Hou Ra ! Hou Ra ! »3
En entendant cela, tous les ’Hassidim présents au Farbrenguen du Rabbi se levèrent et crièrent avec lui « Hou Ra ! Hou Ra ! Hou Ra ! »
Le Rabbi entama alors immédiatement le second Maamar sur le verset de la Méguila « C’est ainsi que ces jours furent appelés “Pourim”, au nom du “Pour”, le tirage au sort ».
Après le Farbrenguen, les ’Hassidim se rassemblèrent pour évoquer le fait remarquable d’avoir entendu un deuxième Maamar cette nuit-là, et surtout de l’histoire étrange qui l’avait précédé. Tous avaient compris que cela devait être relié avec un évènement important qui se déroulait en Russie.
Quelque temps plus tard, tous comprirent quand il fut révélé que Staline, le tyran antisémite qui régnait sur l’Union Soviétique, avait eu une embolie cérébrale cette nuit-là. Il fut déclaré mort quelques jours plus tard, le 5 mars 1953...
Rejoignez la discussion