Dans la vallée d'Elah, deux armées étaient prêtes au combat, seule une colline les séparait. La plus grande était celle des Philistins, qui, au surplus, étaient bien armés. L'autre était celle de Saül, roi des Juifs.

Subitement, le géant philistin, Goliath, se montra au sommet de la colline et ses paroles eurent la force du tonnerre : « Je défie quiconque de cette pitoyable armée, soit-il roi ou esclave, de se battre avec moi en duel. Le résultat de ce combat décidera du sort des deux nations, car la victoire du vainqueur sera la victoire de toute sa nation tandis que l'autre capitulera. »

Les Juifs furent pris de terreur en voyant ce géant, environ six mètres de haut (six coudées et une palme de haut), se tenant sur la colline, cuirassé et revêtu de fer et d'airain de la tête jusqu'aux pieds. Pas un seul homme dans le camp juif n'osait accepter le défi.

Pendant quarante jours, ce puissant géant apparaissait quotidiennement sur la colline, répétant sa provocation matin et soir, sans recevoir de réponse, si bien qu'il commença à railler et à se moquer des juifs et de leur D.ieu. « Votre D.ieu est un “guerrier” – qu'il vienne et se batte avec moi ! » C'était par ces paroles qu'il prenait plaisir à montrer son mépris pour les juifs, tandis que l'écho des rires des Philistins retentissait dans la vallée.

Dans les armées du roi Saül étaient les trois frères aînés de David : Aliab, Abinadab et Samma. David avait l'ordre de rester à la maison et de s'occuper des troupeaux de son père, car ce jeune homme à l'âme poétique n'avait pas l'air d'un guerrier.

Un jour, Yichaï (Jessé) demanda à David d'apporter des vivres à ses frères au champ de bataille. David avait entendu dire de quelle façon son peuple était humilié tous les jours par le terrible géant et il brûlait de le tuer et de venger l'honneur de son peuple et de lui restituer sa foi.

En arrivant au camp des Juifs, il fut témoin de cette scène pénible et mortifiante et il décida de répondre à cette provocation. À ce moment, il entendit la conversation de quelques soldats juifs qui discutaient de la récompense dont le vainqueur de Goliath serait honoré par le roi : des richesses, main de la princesse, et détaxation à vie.

– N'existe-t-il pas un seul juif qui voudrait tuer Goliath, non pas pour les richesses ou pour la main de la fille du roi, mais tout simplement pour défendre et sanctifier le nom de l'Éternel ainsi que l'honneur de son peuple que cet arrogant vaurien ose salir ?

Il parla avec tant d'émotion que les soldats levèrent les yeux pour le regarder.

– Naturellement, n'importe quel Juif s'offrirait à engager la lutte, s'il était capable de le faire. Nous n'avons parlé de la récompense qu'incidemment..., répondirent-ils.

Mais le frère aîné de David se mit en colère en entendant ses nobles paroles :

– Pourquoi ne retournes-tu pas à tes troupeaux ?, lui reprocha-t-il.

Un instant après l'aide de camp du roi s'approcha du groupe et dit à David que le roi désirait le voir. David le suivit et se trouva bientôt en présence du roi. Celui-ci était pâle de chagrin et de frayeur.

– Est-ce que tu estimes que tu pourras rencontrer Goliath et le vaincre ? demanda le roi.

– Aucun homme ne peut profaner le nom de D.ieu et s'en tirer, fut la réponse de David. Je me fie à D.ieu qui se battra pour moi.

– Mais, que pourrais-tu faire, toi, un jeune homme sans expérience, contre un homme aguerri, contre un géant ?

– D.ieu ne m'a jamais abandonné dans la détresse. Un jour, lorsque je menais paître le bétail de mon père, un lion attaqua mon troupeau et se sauva avec un agneau. Je le poursuivis et réussis à sauver l'animal de ses dents. Et lorsque le fauve m'attaqua, je le tuai de mes mains. La même chose arriva, lorsqu'un ours affamé attaqua mes brebis. Je suis sûr que D.ieu qui m'a défendu alors, me protégera aussi si j'accepte le combat pour défendre la dignité et le sort de mon peuple contre un méprisable païen qui ose profaner le nom de D.ieu.

– Tu es courageux. Tu as ma permission d'engager la lutte. Que D.ieu te bénisse et te fasse vainqueur.

Puis, Saül enleva son armure et son bouclier et les remit à David. Il lui offrit également son épée. Quelques instants plus tard, David avait revêtu la cuirasse et Saül fut surpris de voir jusqu'à quel point cette tenue de guerrier lui allait, bien qu'aucun homme ne pût se comparer à la taille du bel homme qu'était Saül. À ce moment, l'idée que ce jeune homme serait peut-être choisi par D.ieu pour prendre sa succession passa par la tête de Saül. David, découvrant dans les yeux du roi l'appréhension et la jalousie, se hâta de dissiper ses craintes. Sous prétexte que la cuirasse était trop lourde pour lui, David dit :

– Je n'ai pas l'habitude à porter une tenue si lourde. D.ieu sera mon bouclier et ma force, et c'est avec ces armes que je vaincrai.

Il prit son bâton et cinq petits cailloux et s'en alla à la rencontre du Philistin.

Lorsque Goliath vit son adversaire, il prit une attitude de surprise, mais aussi de dédain :

– Suis-je un chien pour que tu viennes me frapper avec un bâton ? Regarde ma cuirasse. Mon casque est en airain ainsi que ma cotte de mailles qui pèse cinq mille sicles ; mon javelot est aussi lourd que l'ensouple de tisserand, et sa pointe est en fer et pèse six cents sicles. Et toi, tu viens avec un bâton ?

– Toi, tu viens avec ton épée, ton javelot et ton bouclier, mais moi, je viens au nom de D.ieu, le Tout-Puissant, que tu as profané. Tu seras bientôt allongé à mes pieds et tout le monde saura qu'il y a un D.ieu en Israël.

Les paroles de David retentissaient tout le long de la vallée tandis que les deux armées opposées attendaient, retenant leur souffle.

Goliath essaya alors d'avancer pour tuer son adversaire d'un seul coup, mais à ce moment il sentit une douleur et fut comme cloué au sol. Il voulut lever son javelot, mais son bras ne lui obéit pas.

Ce fut alors que David lança une pierre avec sa fronde et avec la rapidité d'une flèche, la pierre arriva au but. Goliath tomba. Abattu, le front broyé, son corps énorme couvrit le sol. David courut vers le géant et monta sur son corps. N'ayant pas d'épée, il prit l'épée de son adversaire et lui coupa la tête.

Lorsque les Philistins s'aperçurent que leur champion était mort, ils s'enfuirent. Les armées de Saül, ayant repris confiance et courage, les poursuivirent. Ce fut une grande victoire aux conséquences durables. David devint le héros national.