Le Talmud (Mena’hot 86a) rapporte que, lorsque l’on confectionnait de l’huile pour le service du Saint Temple, les olives étaient pressées à trois reprises. L’huile de chaque pression était ensuite répartie en trois degrés de qualité. Le premier degré de la première pression était le degré suprême et servait à allumer la Ménorah. La seconde huile de la première pression et la première huile de la seconde pression étaient de qualité équivalente, et pouvaient être employées pour les offrandes de farine (les Mena’hot). Toutefois, seule la première huile de la seconde pression pouvait être utilisée pour la Ménorah, et non la seconde huile de la première pression. La troisième huile de la première pression, la seconde huile de la seconde pression et la première huile de la troisième pression étaient toutes équivalentes concernant les Mena’hot, mais seulement cette dernière – la première huile de la troisième pression – pouvait être utilisée pour la Ménorah.

Pourquoi, pour l’allumage de la Ménorah, la première huile de la troisième pression était-elle préférée à la seconde et à la troisième huile de la première pression ?


Les gens ne sont pas identiques. Certaines personnes ont des facultés plus développées que d’autres. Le roi Salomon dit « L’âme de l’homme est la bougie de D.ieu » (Proverbes 20, 27), de sorte que tous les détails de l’allumage de la Ménorah contiennent des enseignements qui s’appliquent à la vie de l’homme.

L’enseignement des différents degrés de qualité d’huile est que D.ieu n’attend pas d’une personne qu’elle devienne une autre personne, mais plutôt qu’elle agisse au maximum de ses capacités. Ainsi, si l’on est capable d’être au niveau le plus élevé, on ne doit pas se suffire d’être second. D’un autre côté, si l’on est seulement capable d’être au second niveau et que l’on excelle dans cette dimension, cette réussite est équivalent à celle de celui qui est au sommet du premier niveau.

Il est rapporté que Rabbi Zusha de Anipoli, célèbre pour sa piété, dit un jour « Lorsque je me tiendrai devant le tribunal céleste, je ne crains pas que l’on demande “Pourquoi Zusha ne fut-il pas comme le patriarche Abraham ?”. Par contre, je crains que l’on demande “Pourquoi Zusha ne fut-il pas tel que Zusha aurait-pu être ?”... »