Dans la Paracha de cette semaine, nous lisons comment, peu de temps après l’arrivée d’Abraham et de Sarah dans le pays de Canaan, une famine les contraint de descendre en Égypte. Alors qu’ils s’approchent de cette terre décadente, Abraham dit à Sarah :
« Voici donc, je sais que tu es une femme de belle apparence. Lorsque les Égyptiens te verront et qu’ils diront “C’est sa femme”, alors ils me tueront, et toi, ils te laisseront en vie... Dis, je te prie que tu es ma sœur, afin que bien m’en advienne de par toi, et mon âme vivra grâce à toi. »
Les craintes d’Abraham sont confirmées : Sarah est emmenée au palais de Pharaon. Abraham reçoit de nombreux cadeaux en tant que présumé « frère » de la belle femme. Miraculeusement, D.ieu empêche Pharaon de la toucher. Sarah est libérée et rendue à son mari, et les deux repartent en Terre Sainte, chargés des richesses acquises au cours de leur (més)aventure.
Le Midrash considère cet épisode comme un précédent pour le futur séjour en Égypte des enfants d’Abraham et de Sarah. Alors, également, notre captivité en Égypte s’acheva avec notre libération et notre exode de ce pays avec « une grande richesse ». Cette grande richesse, expliquent les maîtres ‘hassidiques, ne se réfère pas uniquement à l’or et à l’argent que les Israélites emportèrent d’Égypte, mais également aux « étincelles de sainteté » que les enfants d’Israël rédimèrent et élevèrent tout au long de leurs 210 années de servitude.
Cette saga se rejoue également dans la vie de chacun.
Selon le Zohar, « Abraham » représente l’âme, et « Sarah », le corps. Dans le récit biblique, Abraham et Sarah descendent tous deux en Égypte, mais c’est Sarah qui subit la plus grande « descente » en étant emprisonnée dans le palais de Pharaon et menacée par ses avances. En fin de compte, cependant, l’épreuve de Sarah devient une source de richesse pour elle, et par son mérite, son mari est également enrichi.
Il en est de même dans la vie de chaque personne. L’âme et le corps descendent dans le monde matériel, mais c’est le corps qui est le plus exposé et compromis par la décadence du monde, tandis que l’âme demeure largement à l’écart. En définitive, cependant, c’est le corps qui, par ses actions physiques, rachète et élève la « richesse de l’Égypte ». Car seul le corps peut accomplir une mitsva, un geste qui se révèle être un acte divin. Seul un être physique peut accéder aux étincelles de sainteté dispersées au sein du monde physique et, ce faisant, également élever et enrichir son âme.
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