L’homme et la femme modernes ont-ils une quelconque chance d’intégrer de la sainteté à leur vie ? Ou bien la sainteté, la proximité avec D.ieu, est-elle quelque chose qui nous échappe parce que le rythme de notre vie est trop rapide, ou parce que nous sommes trop matérialistes, ou encore parce que nous vivons dans une société laïque ou bien parce que les temps ont changé ?...

Selon Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi (1745-1812, fondateur du ‘hassidisme ‘Habad-Loubavitch), nous pouvons tirer un enseignement relatif à cette problématique d’un verset du début de notre Paracha. De toute évidence, lorsque le texte évoque « un homme qui veut offrir un sacrifice à D.ieu », c’est au sens d’un sacrifice animal, une situation qui ne concerne apparemment que l’époque du Temple. Toutefois, il est bien connu que chacun des mots de la Torah possède plusieurs niveaux de signification. Les mots hébreux pour « offrir » et « sacrifice » (yakriv/korban) signifient également : « rapprocher ».

Ainsi, Rabbi Chnéour Zalman explique que le texte nous dit : « si un homme désire se rapprocher de D.ieu... »

Bon, mais qu’est-ce que cela nous indique sur la personne qui souhaite se rapprocher de D.ieu ? Comment peut-elle y parvenir ? Dans la lecture qu’en donne Rabbi Chnéour Zalman, le texte poursuit : vous vous rapprochez de D.ieu en vous offrant vous-même à Lui.

S’offrir soi-même ? De quoi s’agit-il ? D’une expérience mystique ?

Comme l’explique le Rabbi de Loubavitch, s’offrir soi-même signifie que l’on ne pense pas seulement à son propre bénéfice, à son propre avantage, mais que l’on donne de son temps, de son énergie, de son argent, de son confort pour aider autrui.

C’est quelque chose d’aisément compréhensible, même en cette époque matérialiste où tout va trop vite. Vous donnez de vous-mêmes, généreusement. Vous aidez quelqu’un et vous vous rapprochez également de D.ieu.

Ou bien, prenez un autre scénario : il y a un problème dans une relation, entre vous et un collègue ou bien entre vous et un membre de votre famille. Que faites-vous ? Vous renoncez à une partie de vous-même. Par cela, vous gagnez sur le terrain de la paix et de l’unité. De plus, vous-même vous rapprochez de D.ieu.

Par ces furtifs moments d’abnégation, nous pouvons vivre des moments saints, même dans ce monde moderne. On peut même avancer que notre époque si compliquée nous offre plus d’occasions de le faire qu’auparavant, quand la vie était plus simple. Beaucoup de bien reste à faire. Cet enseignement de notre Paracha nous indique une direction pour aller de l’avant.