Prenez un crayon et un morceau de papier. C’est un de ces quizz instantanés qui psychanalysent votre personnalité, améliorent votre mariage et résolvent tous les problèmes du monde, d’un seul coup.
Prêt ? Voici : écrivez la phrase la plus négative qui vous vienne à l’esprit. Ce doit être une expression courante courte (de 3 à 10 mots) que vous utilisez peut-être tous les jours sans intention malveillante particulière, mais qui inflige des dommages immenses à votre moi intérieur et à votre univers extérieur.
Un hasard ou un engagement délibéré ? La différence semble beaucoup plus petite qu’elle ne l’estExemples : « Je te déteste. », « Qu’est-ce que j’y gagne ? », « Je m’en fiche. », « Tout le monde le fait. », « C’est sans espoir. ». Vous voyez ce que je veux dire.
Voici ce que j’ai écrit :
« Il arriva que.... »
Cela semble plutôt bénin, n’est-ce pas ? Mais, selon les maîtres ‘hassidiques, ces quatre mots apparemment anodins sont à la base de la différence entre le sacré et le profane et, finalement, entre le bien et le mal.
La sainteté est pleine de sens ; le profane est arbitraire. Dans le domaine du sacré, les actions et les événements ont une signification ; dans le royaume des profanes, ils dérivent dans le vide de la futilité. Le bien est la foi que la vie a un sens et l’engagement de l’actualiser ; le mal est la négation du sens et l’absence d’engagement.
Le bien est la foi que la vie a un sens et l’engagement de l’actualiser... le mal est la négation du sens et l’absence d’engagementLa différence sera souvent assez subtile. Deux personnes considéreront les mêmes circonstances et l’une verra une éclaboussure de coïncidences tandis que l’autre verra un processus complexe mais dirigé. Deux personnes contempleront un événement terrifiant ; l’un le considérera comme un hoquet de l’histoire, tandis que l’autre discernera un jalon dans la destinée de la création. Mais ils ne sont vraiment pas si éloignés l’un de l’autre : le moindre changement de perspective pourra faire passer d’une vue à l’autre. Pourtant, ce petit changement fera toute la différence dans le monde.
Dans la Langue Sainte, ce changement de paradigme est représenté par une paire de mots : vayikar et vayikra. Vayikar signifie « et il arriva » ; vayikra signifie « et il appela ». Lorsque D.ieu parle au méchant prophète Bilaam, la Torah utilise le terme vayikar – « Et D.ieu arriva à Bilaam » ; quand D.ieu parle à Moïse, c’est sous la forme de vayikra – « Et D.ieu appela Moïse ».
La différence entre ces deux mots repose sur la présence d’une seule lettre – la lettre hébraïque aleph, qui transforme vayikar en vayikra. De fait, dans le verset d’ouverture du livre du Lévitique, vayikra est écrit dans la Torah avec un aleph miniature, soulignant encore la similitude apparente de ces deux mots. Pourtant, l’apparente similitude comporte en elle une grande différence : la différence entre un événement arbitraire et un engagement délibéré.
Nous nous tenons tous, à chaque instant, à la croisée de ces deux visages de la réalité. À chaque moment de notre vie, nous sommes confrontés à un choix : nous soumettons-nous à l’anti-vérité du hasard ? Ou acceptons-nous l’appel divin d’une vie pleine de sens ?
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