Savoir être vide pour être comblé
Chers amis,
À la conclusion d’un repas où nous avons mangé à satiété, nous récitons quatre bénédictions. Pourquoi quatre ? Parce que la Torah dit : « Lorsque tu mangeras et seras rassasié, tu béniras l’Éternel ton D.ieu pour le bon pays qu’Il t’a donné. » (Deut. 8,10)
Les trois dernières bénédictions ont été composées en Terre promise, mais la première fut composée par Moïse lorsque la manne est descendue du ciel pour la première fois. Cela semble étrange, n’est-ce pas ? Pourquoi réciter une bénédiction composée pour un pain venu du ciel après avoir mangé du pain qui vient de la terre ?
Quelque chose de plus surprenant encore : la bénédiction ne porte pas sur la nourriture elle-même, mais sur notre satiété après avoir mangé. Or, la manne était une nourriture qui ne laissait jamais pleinement rassasié. On ne voyait pas vraiment ce que l’on mangeait, et on ne pouvait rien en conserver pour le lendemain. Les rabbins ont même appelé la manne « le pain de la faim », comme le dit Moïse : « Il t’a fait ressentir la faim, Il t’a nourri de manne... » (Deut. 8,3)
Pourquoi donc bénir D.ieu pour un repas rassasiant en utilisant une bénédiction composée pour un aliment qui ne rassasiait pas ?
Tout prend sens une fois que l’on comprend la psychologie de la gratitude. Comme le disent nos Sages : « Un récipient plein ne peut rien contenir, mais un récipient vide peut tout recevoir. »
Les êtres humains sont comme ces récipients : ils doivent apprendre à être vides pour pouvoir être comblés.
C’est ce qu’ont appris ceux qui ont mangé la manne pendant quarante ans dans le désert. Ceux qui tenaient à garder leurs réserves pleines, qui ressentaient le besoin de voir s’accumuler des possessions matérielles, restaient toujours affamés. Mais ceux qui ont appris à être « vides », à toujours se fier à la bénédiction de D.ieu, ont trouvé la satisfaction dans chaque repas.
Lorsqu’ils se sont installés en Terre de Canaan, qu’ils ont labouré, semé, récolté et mangé de ses fruits, ils ont continué à lever les yeux vers le ciel pour remercier D.ieu de leur nourriture.
Il en va de même pour nous. Quand nous considérons nos revenus comme des possessions tangibles, acquises et préservées par des moyens naturels, ces biens remplissent nos vies au point de nous empêcher de voir les bénédictions divines.
Mais lorsque nous reconnaissons que tout est toujours entre les mains de D.ieu, comme la manne venue du ciel, alors nous sommes « vides » et prêts à recevoir.
Cette attitude nous prépare non seulement à recevoir les bénédictions quotidiennes, mais aussi à accueillir la plus grande bénédiction de toutes : la venue de Machia’h. En reconnaissant que tout ce que nous avons est un don d’en haut, dans un esprit de totale humilité et de gratitude, nous ouvrons nos cœurs et nos vies à la révélation ultime de D.ieu sur terre.
Quelle que soit la situation, voyez ce que vous avez comme un don d’en haut, et réjouissez-vous. C’est cette approche qui accélérera la venue de Machia’h et apportera la paix et la plénitude à toute l’humanité.
N’attendez rien, et vous recevrez tout.
Chabbat Chalom à tous !
Vos amis @ Fr.Chabad.org