Qu’avez-vous entendu à propos d’Avraham Somechi, qui a été tué le 4 août dernier dans la terrible attaque à Holon ? Peu de gens le connaissaient. Une recherche en ligne révèle très peu d’informations — à peine une photographie. Personnellement, je ne l’ai reconnu que lorsque sa photo a été publiée, et même cela n’a pas été facile. Les gens autour de moi ont aussi commencé à parler de lui.
Comme toujours, il semble que D.ieu cueille les plus belles fleurs.
Avraham vivait dans notre quartier et priait régulièrement à la synagogue Ahava Véa’hva. Il élevait rarement la voix, et ceux qui s’asseyaient régulièrement à côté de lui ne connaissaient même pas son nom. Il arrivait tôt, repartait discrètement, et c’était tout. Qui aurait pu imaginer qu’Avraham était un conférencier respecté à l’Université de Tel-Aviv ? Qui aurait deviné qu’il était un génie phénoménal de la Torah ?
Très peu connaissaient sa grandeur. Lorsque feu le Rav Ezra Its’hak (décédé il y a environ un mois) rencontrait des difficultés avec une leçon de Talmud, il demandait souvent à Avraham de lui expliquer. Un jour, l’enseignant de Torah fut empêché de venir, et Avraham se porta volontaire pour le remplacer. Il choisit alors d’enseigner la section du Zohar connue sous le nom de « Pata’h Eliyahou », qui contient les fondements de la Kabbale. Il l’expliqua comme seul un érudit de la Torah pouvait le faire. La congrégation comprit, puis Avraham retourna à son anonymat.
Je connais plusieurs personnes capables d’expliquer Pata’h Eliyahou. J’en connais aussi d’autres qui peuvent aider un rabbin en difficulté avec une leçon de Talmud. Et bien sûr, je suis familier avec des professeurs et des chercheurs à l’université. Mais un homme capable de faire tout cela — calmement et simplement —, cela ne se rencontre pas tous les jours.
Vous ne trouverez pas beaucoup d’écrits à son sujet. C’était ainsi qu’il était : un grand homme qui marchait parmi nous, jusqu’à ce que, en un instant, il sanctifie le Nom de D.ieu.
Mais peut-être que le dernier message de Rav Avraham réside dans son ultime acte :
Ce dimanche matin-là, son dernier jour, Rav Avraham termina ses prières et plia son châle de prière. Il se dépêcha de quitter la synagogue pour emmener sa femme, puisse-t-elle vivre longtemps et en bonne santé, quelque part. Juste avant de sortir de la synagogue — sans savoir qu’il ne lui restait que quinze minutes à vivre —, il se tourna vers l’un de ses compagnons de prière et lui fit cette demande : « Chaque jour après les prières, un mendiant passe. Je vois que tu restes un peu. S’il te plaît, prends cette pièce et donne-la-lui de ma part. »
Ce fut le dernier acte de Rav Avraham. En accomplissant la mitsva de la charité, il a conclu sa mission dans ce monde. Maintenant, il réside dans un endroit meilleur, priant sans doute pour nous tous. Discrètement. Là-haut, dans les cieux, ils le voient différemment de ce que nous avons vu ici.
Puisse son immense mérite protéger notre quartier, sa famille en deuil, ainsi que tout le peuple d’Israël qui pleure en ces jours d’exil prolongé. Puissions-nous bientôt mériter la rédemption véritable et complète. Amen !
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