Noé: Transformer l’obscurité en lumière

Cette semaine, nous lisons le second épisode de la Genèse, la paracha de Noa’h qui relate l’histoire de Noé et du Déluge.

Dans un monde où la corruption de l’humanité était devenue endémique, atteignant un point de non-retour, Noé était le seul homme à être demeuré fidèle aux valeurs divines de piété, de morale et de justice. Il ne s’était pas laissé submerger et engloutir par l’esprit pervers de ses contemporains.

Avant d’envoyer le grand Déluge pour nettoyer et purifier le monde, D.ieu ordonna à Noé de construire une arche où lui et les animaux innocents seraient préservés.

À cette arche, D.ieu avait ordonné à Noé de pratiquer un tsohar, un « jour ». Celui-ci était insuffisant pour éclairer à lui seul toute l’arche et Noé avait emporté une grande cargaison d’huile à cet effet. Quel était donc le rôle de ce « jour », et en quoi consistait-il ?

Le Rabbi de Loubavitch enseigne que son but était d’ajouter de la lumière, pour faire comprendre à Noé qu’il ne devait pas se suffire de la lumière strictement nécessaire. Il devait intégrer l’idée que l’humanité n’a pas pour vocation de perpétuer le monde tel qu’il est, mais de le faire avancer, de le « travailler » pour le rendre meilleur, à même d’être le théâtre de l’accomplissement du dessein divin et de la révélation qui couronnera celui-ci. Et cela commençait au sein même du microsome temporaire de l’arche.

Nos Sages sont partagés quant à la nature de ce « jour ». Selon certains il s’agissait d’une simple fenêtre laissant pénétrer la lumière, selon d’autres, c’était une pierre précieuse laissant émaner un rayonnement lumineux. Le message, enseigne le Rabbi, est que, tout comme une fenêtre qui nous éclaire avec la lumière naturelle du soleil, il nous incombe d’abord de reconnaître la lumière divine qui est revêtue au sein de la nature, de percevoir le dessein divin qui transparaît dans les événements du monde et qui le guide vers sa destinée. Dans un second temps toutefois, nous devons parvenir au degré de la « pierre lumineuse » dont la lumière émane d’elle-même, ce qui signifie de ne plus percevoir la nature comme un voile sur le divin, mais au contraire comme sa révélation même.

En ces temps d’obscurité, sous ce déluge de nouvelles plus terribles les unes que les autres, il nous appartient de ne pas nous laisser engloutir par l’horreur, mais d’être chacun et chacune un tsohar, une fenêtre pour le divin dans le monde qui nous entoure, et, mieux encore, d’être soi-même une source de lumière divine en renforçant notre pratique des mitsvot, en aidant matériellement et spirituellement ceux qui en ont besoin, en encourageant ceux qui vacillent à se relever, en servant de modèle de confiance en D.ieu, d’amour du prochain et de force positive.

Le Midrash enseigne que lorsque Noé sortit de l’arche, « c’est un monde nouveau qu’il vit ». Un monde où le bien était non seulement possible, mais où celui-ci pouvait désormais transformer l’obscurité en lumière.

De tout cœur, Chabbat Chalom.


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