« Je suis en train de me noyer ! Je suis submergé par les exigences de la vie ! »

Qu’il s’agisse de travailler dur, de s’enfoncer dans une pile de factures insurmontables ou de s’inquiéter des centaines de petites et grandes choses qui nous mettent au défi, comment pouvons-nous rester à flot ? Lorsque la vie se précipite sur nous, nous laissant avec une liste interminable de choses à faire et nous donnant l’impression d’être désorientés et dépassés, comment pouvons-nous nous en sortir ?

Dans la paracha de Noa’h (Noé), nous lisons l’histoire du grand déluge. Le mot hébreu pour déluge, maboul, signifie également désordre et confusion. Dans un monde plein de désordre, nos priorités peuvent être faussées et déformées.

Comment Noé a-t-il réagi face à la montée des eaux ?

Il a d’abord construit une arche.

Le mot hébreu pour « arche » est téva, qui signifie également « mot ».

Lorsque le monde s’agite, menaçant de noyer l’étincelle de vitalité qui est en nous, nous devons entrer dans la téva, dans le monde des mots.

Trouvez des moments de solitude pour vous ressaisir et retrouver votre calme. Trouvez une perspective en étudiant les mots de la Torah et en méditant sur les mots de la prière. Prenez le temps de découvrir un havre de sagesse apaisant face aux flots déchaînés de la vie.

Nous ne pouvons peut-être pas sauver le monde, mais nous pouvons nous construire une arche, un sanctuaire de temps protégé et rempli de sens.

L’arche de Noé fut construite en bois de gophèr, un bois tendre capable de résister à la pression des eaux. Un bois plus solide mais moins flexible aurait cassé. Le Talmud enseigne : « Il est préférable d’être souple comme le roseau plutôt que dur comme le cèdre. »1

Pour faire face aux pressions d’un monde parfois hostile, nous avons tout intérêt à avoir une nature douce et conciliante. Cherchez la résolution plutôt que la confrontation.

Mais le bois de gophèr était recouvert de poix. Sans ce revêtement imperméable, les eaux du déluge auraient pu s’infiltrer et détruire l’arche. Autant il faut être souple et faire des compromis, autant lorsqu’il s’agit de principes, de morale ou d’éthique, il faut être impénétrable.

Enfin, pour vérifier si la terre était redevenue suffisamment sèche pour être habitable, Noé envoya une colombe qui revint avec un rameau d’olivier dans son bec. La colombe est le symbole universel de la paix. Une olive crue n’est pas comestible. L’huile précieuse de l’olive est produite après transformation. C’est seulement lorsque nous sommes en paix avec nous-mêmes que nous pouvons trouver et traiter le précieux potentiel recelé dans notre environnement.

Noé nous enseigne que pour trouver notre paix intérieure, nous devons :

  1. Nous immerger dans la téva, les paroles de sagesse spirituelle et de la prière ;
  2. Adopter une nature plus conciliante, comme le bois de gophèr, tout en restant impénétrable dans notre morale, comme la poix ;
  3. Voir le potentiel qui nous entoure, même dans une olive non comestible.

Alors les eaux déchaînées se calment et nous sommes capables de trouver la beauté et la bénédiction cachées dans chaque personne et dans chaque création.

Lorsque Noé est sorti de l’arche, il a vu un monde nouveau. Et nous pouvons en faire autant.