Savoir s’habiller
Chers amis,
La lecture de la Torah de cette semaine nous parle de vêtements, en l’occurrence ceux que les prêtres devaient porter pendant leur service dans le Temple à Jérusalem, et en particulier ceux du Cohen Gadol, le grand prêtre.
Pourtant, on peut s’interroger sur la nécessité d’un « uniforme » pour servir D.ieu. En quoi le fait de porter un costume trois-pièces, ou un jean et un T-shirt, aurait-il compromis le service des prêtres ?
Pour comprendre cela, nous devons réfléchir à la fonction même des vêtements. Ceux-ci ne font pas que nous protéger des intempéries et recouvrir notre nudité. En révélant nos goûts et notre personnalité, ils en disent également beaucoup sur qui nous sommes.
Par un simple coup d’œil sur la mise d’une personne, on peut souvent en déduire si elle est ordonnée ou relax, formelle ou créative, etc.
Mais, serait-il possible que l’inverse soit vrai ? Qu’en s’habillant d’une certaine manière, notre personnalité s’imprègne du message et des valeurs véhiculés par notre tenue ?
La ‘Hassidout nous enseigne que c’est effectivement le cas. L’exemple le plus évident de cela est la kippa. Le fait de porter la kippa dans le domaine public nous pousse à nous comporter de façon particulièrement digne et respectueuse, car nous ne représentons alors pas seulement nous-mêmes, mais l’ensemble du peuple juif. Dès lors, le port de la kippa nous aide à être plus conscients de qui nous sommes.
Sur le plan spirituel, les « vêtements » de l’âme sont la pensée, la parole et l’action, et, tout comme les vêtements matériels, ceux-ci reflètent notre personnalité, nos idées et nos convictions. Mais parfois il nous faut faire le chemin inverse : pour réussir à opérer un changement positif en nous, nous pouvons en premier lieu changer les « vêtements » de notre âme, ce qui modifiera petit à petit notre nature même. Par exemple, si nous visons à devenir plus généreux, le fait d’agir, de parler et de penser de manière généreuse finira par faire acquérir cette qualité à notre cœur.
Cela met en perspective un conseil que le Rabbi de Loubavitch a donné : « L’une des manières de faire venir le Machia’h et la délivrance messianique est de faire de sa journée une journée de délivrance, par le fait que l’on remplisse son esprit et sa pensée de ces sujets tels qu’ils sont enseignés dans la Torah Écrite et Orale. »
Chabbat Chalom !
Emmanuel Mergui
au nom de l’équipe éditoriale de Chabad.org