1. Déclarer une année embolismique fait partie de la première mitsva

Dans le 12ème chapitre de l’Exode, D.ieu nous a commandé d’observer Pessa’h au printemps. L’année embolismique du calendrier hébraïque veille à ce que celui-ci reste cohérent avec le cycle solaire de sorte que les fêtes soient célébrées au bon moment.

2. Un mois est ajouté

Contrairement à l’année bissextile grégorienne (et julienne), dans laquelle un jour supplémentaire est ajouté, l’année embolismique juive se voit ajouter un mois entier.

3. Une année enceinte

En hébreu, l’année embolismique est appelée « chana méoubéreth », une « année enceinte », du fait du mois supplémentaire qu’elle contient.

4. Le secret

Les différents calculs permettant de déterminer la durée de chaque année sont connus sous le nom de « sod ha-ibour ». Sod peut être traduit par « secret » ou « conseil ».

5. La cour suprême

Déclarer une année embolismique était le domaine du plus haut tribunal rabbinique : le Sanhédrine. Selon Rabbi Méïr, la procédure était dirigée par un groupe de trois juges. Rabbi Shimon ben Gamliel, cependant, enseigna que trois sages engageaient la discussion, puis deux autres se joignaient à la délibération et deux autres encore s’ajoutaient pour la déclaration finale.

6. Les Sages étaient des astronomes experts

L’équinoxe de printemps était le facteur qui prévalait sur tous les autres. Si elle devait tomber plus tard que la première moitié de Nissan (c’est-à-dire à partir du 16 Nissan), alors l’année était automatiquement déclarée embolismique.

Les conditions printanières devaient être également manifestes. Si l’orge en Israël n’avait pas encore mûri et que les arbres ne portaient pas encore des fruits de saison, c’était également une raison suffisante pour retarder Nissan en ajoutant un deuxième mois d’Adar.

7. Il y avait aussi d’autres facteurs

Le Sanhédrine considérait également plusieurs facteurs non liés à la saison. Si les routes ou les ponts étaient en mauvais état à cause de la saison des pluies d’hiver, par exemple, cela empêcherait les pèlerins de se rendre à Jérusalem pour Pessa’h. Déclarer une année embolismique donnait aux équipes de voirie le temps de tout mettre en ordre.

8. Elle survient désormais 7 ans sur 19

Au 4ème siècle de l’ère commune, le sage Hillel II vit que les grands tribunaux allaient bientôt disparaître et que la procédure de déclaration des années embolismiques ne pourrait plus avoir cours. Lui et son tribunal rabbinique établirent le calendrier perpétuel que nous suivons aujourd’hui, avec des cycles de dix-neuf ans, chaque cycle comprenant sept années embolismiques.

9. Elle peut durer 385, 384 ou 383 jours

L’année la plus longue possible est de 385 jours. Il arrive toutefois qu’une année embolismique ne dure que 383 jours. En effet, les mois de ‘Hechvane et de Kislev peuvent tous deux avoir 29 ou 30 jours.

10. Les contrats peuvent être compliqués

Si un contrat de location a été établi en spécifiant un prix à l’année, puis qu’une année embolismique a été déclarée, le treizième mois est inclus dans le loyer fixé. Si le contrat précise le prix mensuel, le 13ème mois doit être réglé. Dans le cas où le contrat mentionne les deux (100 par mois, 1 200 par an, par exemple), le locataire est désavantagé et doit payer pour le 13ème mois.

11. Le mois ajouté est Adar I

Comment un calendrier de 12 mois peut-il soudainement atteindre 13 mois ? Le dernier mois de l’année, Adar, devient Adar I et Adar II. Lequel des deux Adar est considéré comme le véritable Adar est sujet à débat. Tous conviennent cependant que Pourim (célébré chaque année le 14 et le 15 Adar) est célébrée en Adar II, de sorte à être un mois avant Pessa’h.

12. 60 jours de joie

Nos sages disent : « Quand Adar entre, nous augmentons dans la joie. » Si nous augmentons chaque jour dans la joie, un mois d’Adar entier en plus signifie tellement plus de joie. Voilà quelque chose qui mérite d’être célébré !