Un “grand” miracle
L’un des miracles de la délivrance de l’exil égyptien intervint 5 jours avant la Sortie d’Égypte proprement dite, ce fut celui du Chabbat HaGadol, le « Grand Chabbat » que nous célébrons cette semaine.
Il est appelé le « Grand Chabbat », parce qu’en ce jour eut lieu un « grand miracle ». Qu’est-ce qui fit la grandeur de ce miracle ? Celui-ci ne fut pas surnaturel, et il ne sauva aucun Juif. À vrai dire, il semble même qu’il n’était pas nécessaire et qu’il n’apporta rien : ce Chabbat-là, lorsque les premiers-nés égyptiens prirent conscience qu’ils allaient mourir lors de la dixième plaie, ils s’en furent exiger à Pharaon de laisser partir le peuple d’Israël, sachant que si les neuf premières plaies s’étaient déroulées exactement comme Moïse l’avait annoncé, on pouvait lui faire confiance pour la dixième. Pharaon refusa et demeura intraitable. Il s’ensuivit une terrible guerre civile intra-égyptienne opposant les plus puissants des Égyptiens – les premiers-nés – à l’armée de Pharaon, qui fit de nombreux morts de part et d’autre.
Au bout de 210 ans d’un exil marqué par un terrible esclavage et de nombreuses atrocités à leur encontre, les Enfants d’Israël furent ainsi témoins de cet étrange spectacle : leurs oppresseurs, leurs tortionnaires, leurs meurtriers s’entretuaient.
Voilà la grandeur du miracle : lorsque les forces du bien triomphent de celles du mal, c’est un miracle. Mais lorsque ce sont les forces du mal elles-mêmes qui s’attaquent au mal (pour quelque raison que ce soit), c’est un « grand » miracle !
Chabbat chalom !
Emmanuel Mergui
au nom de l’équipe éditoriale de Chabad.org