Lois relatives à la vache rousse: Chapitre Neuf
1. Comment sanctifie-t-on l’eau avec la cendre de la vache [rousse] ? On verse l’eau qui a été puisée en tant qu’eau lustrale dans un récipient, et on dépose la cendre à la surface de l’eau pour qu’elle apparaisse à la surface de l’eau, bien que ce soit un tonneau plein d’eau [il n’est pas nécessaire de déposer plus d’une toute petite quantité] et on mélange le tout. Et s’il a déposé la cendre au préalable et ensuite l’eau, cela rend invalide. Et quel est le sens de ce qui est dit dans la Torah : « Et il mettra dessus de l’eau vive » ? Afin de mélanger la cendre avec l’eau.
2. Celui qui sanctifie [l’eau] doit avoir l’intention [de faire la sanctification] et doit mettre la cendre à la main sur l’eau, ainsi qu’il est dit : « Et ils la prendront pour l’impur » ; il faut qu’il ait une intention au moment de la sanctification, du puisage et de l’aspersion. Par contre, si la cendre tombe du récipient où se trouve la cendre dans l’eau, ou s’il prend la cendre à la main et qu’il est poussé par son ami ou par le vent et la cendre glisse de sa main dans l’eau, ou si la cendre tombe de sa main sur le rebord du récipient ou sur sa main, et ensuite dans l’eau, cela est invalide.
3. S’il sanctifie [une quantité d’eau] inférieure à celle qui est exigée pour l’aspersion dans ce récipient et [une quantité d’eau] inférieure à celle qui est exigée pour l’aspersion dans un autre récipient, elle [l’eau] n’est pas sanctifiée. Si la cendre flotte sur l’eau, et qu’il la recueille de dessus [de la cendre qui n’a pas été humidifiée par l’eau] et l’utilise pour sanctifier une autre eau, elle est sanctifiée. Et toute [cendre] qui a été en contact avec l’eau ne doit pas être utilisée pour sanctifier une seconde fois, bien qu’on l’ait séchée ; même si le vent a emporté la cendre sur l’eau, on ne doit pas l’essuyer et l’utiliser pour la sanctification.
4. Un petit récipient qui se trouve dans un grand récipient, qui sont remplis d’eau, et l’eau [des deux] est mélangée, dès lors que l’on dépose la cendre dans l’eau qui se trouve dans le grand récipient, toute l’eau qui est dans le petit récipient devient sanctifiée, bien que son ouverture soit très étroite et que la cendre n’y pénètre pas, car toute l’eau est mélangée.
5. S’il y a une éponge dans l’eau au moment où l’on dépose la cendre, l’eau qui est dans l’éponge est invalide, parce qu’elle n’est pas [considérée comme] dans le récipient. Comment doit-on procéder ? On transvase toute l’eau [du récipient] jusqu’à l’éponge, sans toucher l’éponge. Et si on touche l’éponge, bien que l’eau flotte au-dessus, quelle que soit la quantité [d’eau], elle est invalide, parce que l’eau qui est dans l’éponge sort et se mélange à l’eau valide. Si l’éponge tombe dans l’eau sanctifiée, on l’enlève et on l’essore à l’extérieur du récipient, et l’eau qui est dans le récipient est valide.
6. Soit deux auges [creusées] dans une seule pierre [qui n’est pas attachée au sol], et on dépose la cendre à l’intérieur de l’une d’elles, l’eau qui est dans la seconde n’est pas sanctifiée. Et si elles ont un trou qui les relie, de la taille du tube d’une outre [utilisé pour verser le liquide contenu sans qu’il coule sur les côtés ; son diamètre est tel que l’on peut y introduire le pouce et l’index et les tourner à l’intérieur], ou si l’eau flotte à la surface des deux [auges, c’est-à-dire au-dessus de la partie de la pierre qui fait séparation entre les deux de sorte que l’eau est mélangée dans les deux], même [si l’eau recouvre très légèrement la séparation comme] la peau d’un ail, et qu’on dépose la cendre dans l’une d’elles, l’eau qui se trouve dans la seconde est sanctifiée.
7. Deux pierres que l’on a juxtaposées et dont on a fait une auge, et de même, deux [débris de] baquets, et de même, une auge qui a été partagée et on a posé la cendre dans l’une des parties, l’eau qui est entre elles n’est pas sanctifiée [il s’agit d’un cas où il a rattaché les deux parties avec de l’argile, de telle sorte que si l’on saisit une partie, l’auge se brise ; toutefois, l’eau ne s’échappe pas par cette fente, c’est pourquoi, l’eau qui est dans cette partie de l’auge est sanctifiée, et l’eau qui est face à la fente ne l’est pas parce qu’elle est également liée à la seconde partie de l’auge qui n’est pas sanctifiée, contrairement au cas suivant]. Et si on les rattache avec de la chaux ou avec du gypse, et qu’elles [les deux parties] peuvent être saisies ensemble, l’eau qui est entre elles est sanctifiée [même s’il met la cendre que d’un seul côté, toute l’eau de l’auge est sanctifiée].
8. L’eau sanctifiée qui se mélange avec une autre eau dans des quantités minimes, même s’il s’agit d’eau qui a été puisée pour la sanctification, est invalide. Et de même, s’il y est tombe de la rosée, elle est invalide. S’il y tombe [l’un] des [sept] liquides ou du jus de fruits, on déverse le tout, et il faut essuyer le récipient avant d’y déposer une autre eau sanctifiée. S’il y tombe de l’encre, du vitriol ou du kankantom [autre sorte de vitriol], ou toute chose qui laisse une trace, on verse le tout et il n’est pas nécessaire d’essuyer [le récipient], car s’il reste du produit qui fait une trace, elle est visible.
9. Celui qui immerge un récipient pour [être utilisé] pour [l’eau] lustrale dans de l’eau qui n’est pas apte à la sanctification doit l’essuyer avant de procéder à la sanctification à l’intérieur de celui-ci. S’il l’a immergé dans de l’eau qui est apte à la sanctification, il n’a pas besoin de l’essuyer. Et s’il l’a immergé pour recueillir l’eau [déjà] sanctifiée, quel que soit le cas, il doit l’essuyer.
10. Une courge vidée [qui peut servir de récipient] que l’on a immergée dans de l’eau apte à la sanctification, on peut sanctifier [l’eau] à l’intérieur d’elle. Toutefois, on ne doit pas y recueillir l’eau lustrale [déjà sanctifiée], parce que l’eau dans laquelle elle a été immergée est absorbée à l’intérieur d’elle, et sort et se mélange à l’eau lustrale et la rend invalide. Si elle devient impure et qu’on l’immerge, on ne peut pas sanctifier [l’eau] à l’intérieur d’elle, car les liquides impurs absorbés à l’intérieur d’elle sortiront et se mélangeront à l’eau que l’on sanctifie à l’intérieur d’elles.
11. De l’eau sanctifiée dans laquelle sont tombés des petits animaux ou créatures rampantes, et ils se sont déchirés ou l’apparence [de l’eau] a changé, est invalide, même s’ils [ces rampants] sont très secs [par nature et ont une peau dure], comme la fourmi, certaines vermines qui sont dans la récolte. Si on a mis à l’intérieur [de l’eau] un escarbot, bien qu’il ne soit pas déchiré et que l’apparence [de l’eau] n’ait pas changé, l’eau est invalide, parce qu’il est comme un tube [ouvert de deux côtés], et l’eau pénètre à l’intérieur et sort avec la substance qu’il secrète.
12. L’eau sanctifiée dont a bu un animal domestique ou sauvage est invalide, et de même, [l’eau sanctifiée dont ont bu] tous les oiseaux est invalide, à l’exception de l’autruche, parce qu’elle absorbe et il n’y a pas de salive [substance] qui sort de son bec et qui se mélange à l’eau. Et de même, tous les rampants qui boivent ne rendent pas [l’eau] invalide, à l’exception de la belette, parce qu’elle lape avec sa langue, il y a donc une substance qui sort de sa bouche dans l’eau.
13. L’eau lustrale dont l’apparence a changé d’elle-même est valide. Si elle a changé du fait de la fumée, elle est invalide. Si elle a gelé et a [ensuite] fondu, elle est valide, même si elle a fondu au soleil. Mais si on l’a fait fondre au feu, elle est invalide.
14. La cendre de la vache [rousse] dont l’apparence a changé d’elle-même ou à cause de la fumée est valide. Si elle a changé du fait de la poussière ou parce que de la chaux ou du gypse est tombé à l’intérieur d’elle ou parce que de la cendre [de bois brûlé] s’y est mélangée, elle est invalide.
15. Celui qui a l’intention de boire l’eau lustrale ne la rend pas invalide avant de la boire. Et s’il verse [l’eau] du récipient dans sa gorge sans que sa lèvre touche l’eau dans le récipient, il ne la rend pas invalide.
16. Un récipient contenant de l’eau sanctifiée que l’on a laissé découvert, et que l’on a retrouvé recouvert, elle [l’eau qui s’y trouve] est invalide, de crainte qu’un homme qui n’est pas pur pour [l’eau] lustrale y ait touché, parce qu’il est certain qu’un homme l’a recouvert. Si on l’a laissé couvert et qu’on l’a retrouvé découvert, si une belette peut en boire, ou que de la rosée y est tombée la nuit, elle est invalide. Et sinon, elle est valide, parce qu’il y a là deux doutes [qui s’ajoutent] : il y a doute si c’est un homme qui l’a découvert, ou un animal sauvage, domestique ou un rampant, et même si on l’on suggère que c’est un homme qui l’a découvert, il y a doute s’il était pur pour [l’eau] lustrale ou non.
17. Celui qui confie de l’eau sanctifiée ou de l’eau qui a été puisée pour la sanctification à une personne impure pour la surveiller, elle est invalide.
18. Si deux personnes surveillaient l’eau et que l’une d’elles est devenue impure, elle est valide, parce qu’elle est dans la propriété de l’autre [qui la surveille]. Si elle [la première personne devenue impure] s’est purifiée et a recommencé à surveiller [l’eau] et la seconde est devenue impure, elle [l’eau] est valide, parce qu’elle est dans la propriété de la première [personne]. Si les deux deviennent impures en même temps, l’eau est invalide.
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