Il s'agit de l'ordre qui nous a été ordonné que les prêtres (Cohanim) doivent se rendre impurs pour ceux de leurs proches (décédés) qui sont énumérés dans la Torah. En effet, puisque la Torah interdit aux prêtres de se rendre impurs par un mort, même pour l'honorer, mais leur permet de se rendre impurs pour leurs proches, on pourrait penser qu'ils peuvent librement choisir de le faire ou pas, c'est-à-dire que le prêtre se rend impur s'il le veut et s'en abstient s'il ne le veut pas. C'est pourquoi le texte manuscrit emploie une formule d'obligation : "Pour elle (sa sœur), il se souillera".

Le Sifra précise bien : "Pour elle il se souillera constitue un commandement : s'il ne veut pas se rendre impur, on l'y forcera. On raconte que le prêtre Joseph dont la femme mourut la veille de Pessa’h n'avait pas voulu se rendre impur pour elle. Les Maîtres l'ont forcé et l'ont rendu impur contre son gré".

Ce commandement sert de base à l'obligation de porter le deuil pour ses proches. En effet, chaque homme juif doit porter le deuil de ses proches, pour les six cas prescrits. C'est pour confirmer cette obligation que la Torah l'a énoncé à propos du prêtre qui, bien que ne devant d'ordinaire pas se rendre impur par un cadavre, y est tenu comme les autres juifs pour les six proches précités de sorte qu'on attache l'importance nécessaire aux lois relatives au deuil. Nos Maîtres ont déjà expliqué que le premier jour du deuil est ordonné dans la Torah ; à ce propos, ils ont précisé ce qui suit dans le Traité Mo'éd Katan : "L'endeuillé n'observera pas le deuil pendant une fête. Si le deuil débute avant une fête, le commandement positif incombant à tout le peuple d'Israël [de se réjouir durant la fête] a la priorité sur le commandement n'incombant qu'à un individu [d'observer le deuil pour un proche décédé]". Nous voyons donc que l'obligation de prendre le deuil nous est ordonné par la Torah et que c'est un commandement positif, mais uniquement pour le premier jour ; pour les six jours restants, il s'agit d'un commandement d'ordre rabbinique. Même le prêtre prendra le deuil le premier jour et se rendra impur pour ses proches. C'est cela qu'il faut comprendre.

Les dispositions détaillées relatives à ce commandement ont été déjà énoncées dans le Traité Machkin (Moed Katan) et dans plusieurs endroits de Berakhoth, Ketouboth, Yebamoth et Avoda Zara ainsi que dans le commentaire du Sifra sur le passage : "Parle aux prêtres". Ce commandement incombant aux prêtres de se rendre impurs pour un proche n'incombe pas aux femmes (de famille de prêtres) car c'est celui auquel il est interdit de se rendre impur pour d'autres que les proches qui est obligé de prendre le deuil pour ses proches, mais la femme d'une famille de prêtres n'est pas astreinte à cette interdiction de se rendre impure pour toute personne décédée, ainsi que je l'expliquerai le moment voulu ; par conséquent, elle n'est pas sujette à l'ordre ni obligée de se rendre impure pour des proches décédés. Elle doit observer le deuil (pour ses proches) mais le fait de se rendre impure ne dépend que de sa propre volonté. Il faut bien comprendre cela.