Pour ceux qui le connaissaient, Rav Gavriel Holtzberg était à la fois un érudit et un confident, un ami dont le but dans la vie était d’aider les Juifs où qu’ils se trouvent. Joint dans les jours suivants la découverte de son corps dans les ruines du Beth ‘Habad qu’il avait fondé à Bombay, ses amis ont souligné la façon dont cet homme qui avait tout sacrifié pour aider son prochain avait fait l’ultime sacrifice en mourant auprès de sa chère épouse Rivka.

Gabi, comme ses camarades de classe et sa famille l’appelaient affectueusement, était un étudiant en Torah émérite, vainqueur de nombreuses compétitions lors desquelles il avait appris par cœur la Michna, le socle législatif du Talmud, rédigé au deuxième siècle de l’ère commune.

Rav Mendi Elishevitz, émissaire ‘Habad-Loubavitch à Karmiel en Israël, décrit son ancien camarade comme « brillant ». Rav Its’hak Itkin de Brooklyn parle de son « extrême intelligence ».

Mais Gavriel Holtzberg n’attendait aucune louange ni attention. Il était le genre de personne qui simplement faisait ce qu’il fallait pour réussir, étudiant sans chercher à se faire remarquer.

« Il a toujours réussi de manière discrète, » a dit le Rav Mena’hem Heller, codirecteur de Chabad-Lubavitch of East Williamsburg à Brooklyn, « cela laissait les gens autour de lui perplexes. »

Et cependant, lorsqu’il discutait, le Rav Holtzberg n’était « pas du tout réservé », d’après Rav Dovid Teichtel du Beth ‘Habad pour étudiants de l’université de l’Illinois. Il était toujours plein d’énergie et d’entrain. Bien qu’il ait perdu un enfant des suites d’une grave maladie génétique, il restait positif, à l’image de son épouse dont il partageait l’effervescence.

Il donnait tout

Sa principale qualité, dit Elishevitz, c’était sa conscience de l’objectif. Que ce soit en étudiant ou en rencontrant des gens, il était toujours concentré sur sa mission.

Enfant, en camp d’été, « Il voulait se purifier dans un mikvé chaque matin, se rappelle Elishevitz. Mais il n’y avait pas de mikvé, juste un ruisseau. Alors il a rassemblé une petite équipe et ils ont creusé un petit bassin dans lequel l’eau du ruisseau s’est déversée et ils se sont trempés.

Plus tard, à Bombay, lui et sa femme ont fait de la construction d’un bain rituel juif un de leurs objectifs principaux.

« Ils ont collecté les fonds pour cela et ils l’ont fait, » a dit Itkin.

Gavriel Holtzberg était mohel (circonciseur) et cho’het (abatteur rituel). Il officiait également aux mariages de la communauté juive de Bombay. Il était entièrement dévoué à son travail.

« S’il pensait que quelque chose était juste, a dit Heller, il allait jusqu’au bout. »

Ses amis ont déclaré redoubler d’efforts en reconnaissance envers un homme qui leur avait tout donné.

« Nous avons la chance d’avoir plus de jours à vivre que lui, a dit l’un d’entre eux. Nous devons mettre cela à profit pour vivre comme lui. »

«  C’était des gens merveilleux : chaleureux et engageants. Gabi était ravi d’avoir tellement d’invités pour le Chabbat. Son bonheur se lisait sur son visage : il arborait un large sourire pendant tout le repas, même pendant son allocution de Torah. »

« Il cherchait toujours à créer une ambiance de groupe, insistant pour que chacun dise quelques mots à l’assistance. Il demandait à ses invités de choisir l’une de ces quatre options : soit dire un mot de Torah, soit raconter une histoire inspirante, soit déclarer prendre sur soi une mitsva, soit entonner un chant. »

Ces amis ont vu dans le déferlement de sympathie aux quatre coins du monde un phénomène que Gavriel Holtzberg aurait exploité pour renforcer les liens des gens entre eux et avec leur Judaïsme.

« Ce grand réveil qui est en train de ce faire parmi les Juifs du monde entier, de tous les milieux, est quelque chose dont Gabi aurait été particulièrement heureux. »

Le Rav Gavriel Holtzberg, 29 ans, a été assassiné aux côtés de son épouse Rivka, 27 ans, laissant derrière eux un petit garçon de deux ans, Moché. Le couple a été enterré côte à côte au cimetière du Mont des Oliviers, mardi 2 décembre 2008 (5 Kislev 5769).