Une fois tous les deux ou trois ans, le mois d’Adar double de taille. Ceci est dû à la structure particulière du calendrier juif : l’année juive étant composée de 12 mois lunaires, elle ne compte que 354 jours (12x29.5). Pour la garder en phase avec les saisons de l’année solaire de 365,25 jours, une année de 13 mois dite « embolismique » est insérée à sept reprises dans chaque cycle de 19 ans. Le mois supplémentaire est Adar II, ce qui nous donne 60 jours d’Adar, 60 jours de joie.

« Soixante » est un nombre qui figure en bonne place dans les lois alimentaires de la Torah (les lois de l’alimentation cachère). Si une substance non-cachère est dissoute ou cuite avec de la nourriture cachère, l’ensemble est rendu impropre à la consommation. Toutefois, si l’« influence négative » est égale ou inférieure à un 60ème de la masse totale, elle est « annulée dans soixante ». Et non seulement la « substance impure » est-elle neutralisée, mais elle devient même partie intégrante de l’ensemble.

De tous les mois, Adar est le seul qui puisse passer de trente à soixante jours. Car Adar est le mois de la transformation joyeuse, le mois qui possède le « pouvoir d’annulation dans soixante ». Le pouvoir de transformer une force indésirable, et même destructrice, en une joie nourrissante.