I
« Bayom haChemini (le Huitième Jour) sera pour vous une Atséret (assemblée) »1
Le Saint, béni soit-Il, dit à Israël : « [Le jour de Chemini Atséret] Moi et vous nous nous réjouirons ensemble. » Lorsqu’Israël entendit cela, ils exaltèrent le Saint, béni soit-Il, et dirent : « Voici le jour que D.ieu a fait, soyons heureux et réjouissons-nous bo (en lui [le jour] ; ou en Lui [D.ieu]). »2
Rabbi Abin a dit : Nous ne savons pas si cette réjouissance se rapporte au jour ou à D.ieu. C’est ainsi que Salomon a expliqué : « Nous exulterons et nous réjouirons en Toi »3 : « “en Toi” – c’est-à-dire dans Ta Torah ; “en Toi” – c’est-à-dire dans Tes délivrances. »
— Pessikta de Rav Kahana, section 30
La fête de Chemini Atséret ne comporte pas de rituels particuliers comme les autres fêtes, à l’exception d’un seul : une sim’ha (réjouissance) extraordinaire. La mitsva de sim’ha en ce jour est ordonnée par la Torah dans le verset « véhayita akh saméa’h – et tu seras seulement joyeux ».4
Les commentateurs notent que ce verset n’est pas seulement un précepte mais aussi une promesse : « Si tu accomplis la mitsva de la sim’ha, tu es assuré d’être joyeux pour toujours. »
Le concept de sim’ha est central dans le judaïsme, et notamment dans les enseignements du ‘hassidisme. Le ‘hassidisme explique sa signification par la maxime suivante : « La sim’ha transperce les barrières ». Grâce à la sim’ha, on est capable de transcender toutes sortes de barrières et d’obstacles pour atteindre des objectifs sublimes, notamment en matière spirituelle.
Nous pouvons établir une analogie entre cette maxime et le fait que Machia’h, lui aussi, est désigné comme « Celui qui passe à travers » (Michée 2,13). Cela nous apprend que la sim’ha, la joie, a le pouvoir de briser les murs – les barrières et les obstacles – de la galout et de hâter la venue de Machia’h !5
II
On raconte l’histoire d’un saint renommé qui, lorsqu’il était petit garçon, demanda une pomme à son père mais se la vit refuser. Le jeune garçon précoce récita alors rapidement la bénédiction appropriée pour manger une pomme. Son pieux père ne voulait pas que son fils soit coupable d’avoir récité en vain une bénédiction avec le nom de D.ieu, et lui donna rapidement une pomme.
La même chose peut être appliquée à notre condition actuelle :
Si nous nous réjouissons dès à présent de la rédemption messianique, avec une foi absolue que D.ieu nous enverra rapidement le Machia’h, cette joie en elle-même « obligera » (pour ainsi dire) notre Père Céleste à réaliser le souhait fervent de ses enfants et à nous rédimer rapidement !
Il va sans dire qu’il ne s’agit pas de « forcer » de manière illégitime l’avènement de « la fin des temps », car il ne s’agit pas ici de « kabbale pratique », d’une adjuration d’anges et autres. Nous parlons simplement de servir D.ieu avec une joie extraordinaire.
La joie que nous éprouvons actuellement à l’égard de la rédemption messianique entraînera l’accomplissement réciproque de la prophétie messianique : « Les rachetés de D.ieu reviendront et ils rentreront dans Sion en chantant, et une joie éternelle sera sur leur tête. Ils auront retrouvé l’allégresse et la joie, et la tristesse et les soupirs s’enfuiront. »6
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