Son âme est liée à son âme — Genèse 44,30
En 1798, Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi fut emprisonné par le gouvernement tsariste en raisons de fausses accusations portées contre lui et le mouvement ‘hassidique.
Lorsqu’il fut amené devant ses interrogateurs, la première question qu’ils lui posèrent fut : « Faites-vous partie des gens de Rabbi Israël Baal Chem Tov ? » Rabbi Chnéour Zalman raconta plus tard qu’il savait que s’il répondait « non », il serait immédiatement libéré ; néanmoins, il refusa de se dissocier du Baal Chem Tov.
Ses 52 jours d’emprisonnement dans la forteresse Pierre-et-Paul de Pétersbourg furent les jours les plus terribles de sa vie. Il fut forcé d’expliquer les tenants de base du judaïsme et du ‘hassidisme aux esprits de cosaques grossiers de ses interlocuteurs. Il pleura quand on lui demanda : « Qu’est-ce qu’un Juif ? », « Qu’est-ce que D.ieu ? », « Quelle est la relation d’un Juif avec D.ieu ? », « De Dieu avec un Juif ? » – entendre ces questions émanant de leurs bouches vulgaires déchirait son cœur en lambeaux.
Une question en particulier lui causa une grande douleur. C’était la coutume de Rabbi Chnéour Zalman d’introduire l’expression « af » dans ses prières, comme l’avait fait le Baal Chem Tov. Ses ennemis avaient à tort interprété cela comme signifiant qu’il implorait le Tout-Puissant de déverser sa colère (« af » en hébreu) sur le tsar et son gouvernement. Expliquer aux responsables russes les coutumes du Baal Chem Tov et ses profondes réflexions pendant la prière fut une torture pour l’âme de Rabbi Chnéour Zalman.
Ici aussi, Rabbi Chnéour Zalman aurait pu satisfaire à leur questionnement avec toutes sortes de réponses. Mais sa relation avec le Baal Chem Tov, qu’il appelait son « grand-père spirituel », lui était si chère qu’il refusait de la nier même dans les moindres détails, ne serait-ce qu’en apparence.
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