Les lois du Chabbat sont assez complexes et nécessitent une étude minutieuse avec un enseignant qualifié. Au début, c’est souvent écrasant et semble contenir un nombre impossible de restrictions. Mais le fait de passer le Chabbat avec d’autres personnes qui en observent les règles vous démontrera que, finalement, vous aussi vous vous sentirez à l’aise avec les lois du Chabbat, si vous prenez conscience que devenir chomer Chabbat (pratiquant le Chabbat) est un processus graduel plutôt qu’une transformation instantanée. Vous reconnaîtrez également que cette abondance de lois donne lieu à une vie d’étude : même ceux qui observent le Chabbat depuis des années savent qu’il y a toujours plus à apprendre.

Voici un bref résumé de certaines des lois du Chabbat que vous êtes le plus susceptible de rencontrer.

Commençons par quelques activités de base dont nous nous abstenons le Chabbat :

  • écrire, effacer et déchirer ;
  • mener des transactions commerciales ;
  • conduire ou voyager en voiture ou avec d’autres véhicules ;
  • faire des achats ;
  • utiliser le téléphone ;
  • allumer ou éteindre tout ce qui utilise l’électricité, y compris les lumières, la radio, la télévision, l’ordinateur, les climatiseurs et les réveils ;
  • cuire des aliments ou allumer un feu ;
  • faire du jardinage et tondre le gazon ;
  • faire la lessive ;

Tout ceci signifie-t-il que le Chabbat est une sorte de période misérable dans laquelle nous sommes assis affamés dans l’obscurité ? Pas du tout. Cela signifie simplement que nous devons nous préparer pour Chabbat à l’avance, de sorte que, bien au contraire, nous le célébrions dans l’abondance et la joie, sans pour autant rien accomplir du travail nécessaire à cela le jour même du Chabbat.

Par exemple : les lumières nécessaires pendant Chabbat sont allumées avant Chabbat. Des minuteries automatiques peuvent être utilisées pour les lumières et certains appareils, dès lors qu’elles auront été réglées avant Chabbat. Le réfrigérateur peut être utilisé, mais encore une fois, nous devons nous assurer que son utilisation n’engendre aucune des activités interdites le Chabbat. Ainsi, la lumière du réfrigérateur doit être déconnectée avant Chabbat en dévissant légèrement l’ampoule, et un congélateur dont le ventilateur s’active lorsque la porte est ouverte ne peut pas être ouvert.

Un autre exemple : Nous ne cuisons pas et n’allumons pas de feu, nous cuisinons donc avant Chabbat et gardons la nourriture au chaud par des méthodes spéciales qui ne violent aucune interdiction du Chabbat.

En plus des catégories d’activités interdites mentionnées ci-dessus, deux autres sont le fait d’utiliser ou de toucher des objets considérés comme mouktsé et le fait de porter à l’extérieur.

Mouktsé

Beaucoup d’objets ont été désignés par nos sages comme étant mouktsé – il nous est interdit de les déplacer, y compris, dans certains cas, pour des activités permises le Chabbat. Le mouktsé ne peut pas être déplacé directement avec la main ou même indirectement avec un objet (comme avec un balai). Cependant, le mouktsé peut être déplacé d’une manière inhabituelle et très inconfortable avec d’autres parties du corps, par exemple avec les dents ou le coude, ou en soufflant dessus.

Certaines des catégories de mouktsé sont :

1. Des objets qui n’ont pas d’usage désigné, par exemple : des pierres, des plantes, des fleurs dans un vase, des aliments crus (non comestibles dans leur état actuel, tels que des haricots) ; un objet qui s’est brisé et qui n’est plus utile, comme un bol cassé, un bouton qui tombe ;

2. Les objets précieux ou ceux qui ne seraient utilisés que pour leur tâche désignée, de peur de les endommager, par exemple : des articles coûteux, tels qu’un appareil photo, ou des bibelots de cristal ; des instruments professionnels, tels qu’un scalpel, du câblage électrique ; des documents importants, comme un passeport ou un certificat de naissance ;

3. Des objets interdits d’utilisation en raison d’une interdiction de la Torah, par exemple : de la nourriture non casher, du ‘hamets pendant Pessa’h ; cela inclut également des objets utilisés pour une mitsva, tels que le sekhakh (toiture de feuillage) tombé d’une soukka ;

4. Un objet dont l’utilisation principale est une activité interdite le Chabbat, par exemple : un marteau, une agrafeuse, un stylo. Cependant, on est autorisé à déplacer ces objets si : a) ils sont nécessaires pour une activité autorisée le Chabbat et que rien d’autre ne peut accomplir cette tâche, par exemple un marteau pour ouvrir une noix de coco ou un annuaire téléphonique comme siège d’appoint ou b) on a besoin de l’endroit occupé par l’objet, par exemple, si un stylo est sur une chaise sur laquelle vous voulez vous asseoir.

Tout ce sur quoi un objet mouktsé repose est une basis – une base pour le mouktsé – et devient soi-même mouktsé si :

A. L’objet mouktsé a été laissé intentionnellement à cet endroit, de sorte qu’il y reste pour au moins une partie du Chabbat ;

B. L’objet a été placé là par son propriétaire ou en connaissance du propriétaire ;

C. Au début du Chabbat, la basis ne supportait que le mouktsé et aucun objet non-mouktsé.

Un exemple de basis rencontré chaque Chabbat est celui des bougies de Chabbat sur la table. Les chandeliers sont mouktsé et ne peuvent pas être retirés de la table le jour du Chabbat. La table sur laquelle sont disposés les chandeliers peut ainsi devenir une base de mouktsé et donc mouktsé elle-même, l’empêchant d’être déplacée si nécessaire. Pour remédier à cela, nous mettons simplement sur la table un autre élément non-mouktsé nécessaire pour Chabbat avant le début du Chabbat. Ainsi, bien que les chandeliers soient mouktsé, le fait que la ‘hallah ou le livre de prières se trouvent également sur la table permet de déplacer celle-ci après que les bougies se soient éteintes.

Porter

Le jour du Chabbat, il est interdit de transporter ou de transférer des objets entre un « réchout ha-ya’hid » (un domaine privé fermé, tel que la maison) ; et un « réchout ha-rabim » (un domaine public, tel que la rue). On ne peut pas non plus porter un objet dans un réchout ha-rabim sur plus de quatre coudées (env. 2 mètres). Des exemples de cette interdiction incluent : transporter dans sa poche ; porter quelque chose dans la main ; faire rouler un landau ou un caddie de courses ; sortir à l’extérieur avec du chewing-gum ou de la nourriture dans la bouche. Cette interdiction comprend également le fait de porter dans les parties communes intérieures ou extérieurs d’habitations collectives, à moins qu’un érouv ‘hatsérot ait été effectué. Un érouv ‘hatsérot est un dispositif dans lequel l’action de porter dans certaines des situations énumérées ci-dessus est permis. De plus, la zone dans laquelle on souhaite se déplacer doit être close. Cette enceinte, communément appelée érouv, peut être naturelle ou être faite par l’homme, et doit être construite avant le Chabbat.

Dans certaines villes ou quartiers, la communauté juive locale a mis en place un érouv qui comprend plusieurs rues. La zone à l’intérieur du érouv est alors considérée comme un domaine privé où le transport est autorisé. S’il y a un érouv, il est important de connaître ses limites afin de ne pas les dépasser, et aussi de s’assurer avant le Chabbat que l’érouv est en place et non endommagé.