Rabbi Eléazar de Modiine dit : « Celui qui humilie son prochain en public n’a pas de part au Monde Futur. » (Pirkei Avot 3:11)

"Pardonnez-moi, dit Rabbi Hochaya. J'ai seulement voulu protéger vos sentiments…"
"Pardonnez-moi, dit Rabbi Hochaya. J'ai seulement voulu protéger vos sentiments…"

Rabbi Hochaya prenait grand soin de l’éducation de son fils. Il s’était assuré qu’il aurait un maître qui n’allait pas seulement lui enseigner la Torah, mais serait également un exemple dans son caractère et son comportement.

Le maître que Rabbi Hochaya choisit pour son fils était aveugle. Il était très instruit, et avait une grande crainte du Ciel. Rabbi Hochaya admirait beaucoup cet enseignant. Chaque jour, il l’invitait à venir manger avec lui. Il estimait que c’était une grande mitsva d’honorer le professeur de son fils, et il aimait discuter de la Torah avec lui.

Un jour, Rabbi Hochaya se trouva dans une situation difficile. Des invités se présentèrent inopinément, et restèrent très longtemps chez lui. Rabbi Hochaya eut peur d’amener son invité aveugle pour le dîner. Peut-être que les invités se sentiraient mal à l’aise, se dit-il. Peut-être même diraient-ils quelque chose qui embarrasserait le maître aveugle. À contrecœur, Rabbi Hochaya décida qu’il serait préférable de ne pas inviter le professeur ce jour-là.

Pendant ce temps, lorsque Rabbi Hochaya ne se présenta pas comme d’habitude, le professeur se demanda ce qui s’était passé. « Peut-être qu’il ne trouve plus agréable de me faire dîner avec lui », pensa-t-il.

Les invités restèrent de nombreuses heures. Dès qu’ils furent partis, Rabbi Hochaya se précipita vers la maison du maître.

« Bonsoir, Rabbi, dit Rabbi Hochaya. S’il vous plaît, pardonnez-moi. Je me sens affreusement coupable. J’ai eu des invités inattendus, et j’ai eu peur que, si je vous faisais dîner avec nous, ils puissent vous insulter ou vous embarrasser d’une quelconque façon, c’est pourquoi je ne vous ai pas invité au repas. S’il vous plaît, ne m’en veuillez pas. »

Le professeur aveugle fut très soulagé. Il pensait que Rabbi Hochaya l’avait oublié. Maintenant, il se rendait compte que Rabbi Hochaya avait seulement voulu protéger ses sentiments, et était même venu lui demander pardon.

Le maître aveugle dit : « Je ne vois pas, bien que tous puissent me voir, et vous demandez mon pardon. Puisse le D.ieu Tout-Puissant qui voit tout, mais ne peut être vu, vous regarder d’un oeil bienveillant. »

« Amen », dit Rabbi Hochaya, reconnaissant pour la bénédiction de l’aveugle.