Question :
Quand je prononce le nom de Jérusalem, mon esprit se peuple de lumineuses rues pavées, où les prophètes et les rois se promenaient jadis, et plus d’histoire que ne pourraient en contenir des milliers de livres. Je me demandais ce que ce nom veut dire au fond, et qui l’a inventé ?
Réponse :
Le nom Jérusalem, ou Yerouchalayim en hébreu, n’est pas mentionné dans les Cinq Livres de Moïse et apparait pour la première fois dans le livre de Josué.1 Du moins, s’il n’est pas mentionné dans son entièreté dans le Pentateuque, ses deux moitiés s’y trouvent. Je m’explique :
Yerouchalayim – plus précisément, le mont du Temple – est l’endroit même où Abraham faillit sacrifier son fils Isaac. Regardez le récit à cet endroit et vous verrez qu’après qu’un ange de D.ieu lui ait dit de ne pas sacrifier son bien-aimé fils Isaac, on peut lire :
Et Abraham nomma ce lieu « D.ieu verra », ainsi qu’il est dit jusqu’à ce jour : « Sur la montagne, D.ieu sera vu ».2
Le mot hébreu pour « verra » est yireh. C’est la première moitié.
Comment s’appelait la ville avant qu’Abraham la nomme Yireh ? Pour le découvrir, nous devons revenir de quelques chapitres en arrière. Après avoir sauvé son proche parent, Lot, de la captivité, on lit comment Abraham fut reçu par « Malkhitsedek, roi de Chalem », qui l’accueillit avec du pain et du vin.3 Une ancienne tradition raconte que Malkhitsedek était en fait Chem, le fils de Noé, et que Chalem n’était autre que le lieu qu’Abraham allait renommer Yireh. Ainsi, Chalem est la deuxième moitié : Yireh+Chalem=Yerouchalayim.
Alors comment Chalem et Yireh se sont-ils retrouvés ensemble pour former Yerouchalayim ?
Le Midrache4 en donne un merveilleux aperçu :
Dit le Saint béni soit-Il : « Si je nomme l’endroit Yireh comme le fit Abraham, le Juste Chem se plaindra. Mais si je le nomme Chalem, le Juste Abraham se plaindra. Je l’appellerai alors Yerouchalayim et ce nom inclura leurs deux appellations : Yireh Chalem. »
À un niveau plus profond, Yireh Chalem possède un autre sens : « crainte parfaite ». Voyez-vous, à un niveau spirituel, Jérusalem n’est pas seulement un lopin de terre montagneuse ou un point sur la carte. C’est cet endroit spécial à l’intérieur de chacun de nous où nous ne faisons qu’un avec D.ieu, où nous sommes parfaitement en phase avec Sa présence. Yireh Chalem (ou Jérusalem) signifie ainsi « la crainte parfaite », un état dans lequel on est connecté avec le divin au point de connaître un ravissement permanent.5
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