Rabbi disait : « Quel est le droit chemin que l’homme doit choisir ? Toute action qui apporte la gloire à celui qui en est l’auteur et qui lui apporte la gloire des hommes. »
(Chapitre 2:1)
Le conseil de Rabbi Yéhouda HaNassi (« Rabbi ») paraît quelque peu étonnant, pour ne pas dire égoïste !
C’est pourquoi une lecture plus profonde du texte de cette Michna est nécessaire.
Les termes « gloire à celui qui en est l’auteur » font référence au travail fait sur soi-même, à l’effort fourni pour l’amélioration de sa propre personne ; ceci peut être apparenté à l’étude.
Les mots « gloire des hommes » font allusion au service de D.ieu tourné vers autrui ; ce sont les actes de bienfaisance.
Bien que l’on soit, par nature, attiré par l’une ou par l’autre des voies, Rabbi Yéhouda HaNassi nous recommande de prendre le « droit chemin » qui signifie, de fait, la voie médiane. Il faut faire la synthèse des deux conduites : on doit à la fois se construire soi-même et tendre la main aux autres.
Biourim LePirkei Avot
Prends conscience de ces trois points et tu n’en viendras pas à pécher : Connais ce qui est au-dessus de toi – un œil voit, une oreille écoute et tous tes actes sont inscrits dans un livre.
(Chapitre 2:1)
Le Maguid de Mézéritch commentait ainsi cette Michna :
Sache [que tout] ce qui est en haut – tout ce qui fait partie des dimensions spirituelles – est « de toi » – dépend de toi et de ta conduite. Chacun de nous a le pouvoir d’apporter un changement jusque dans les dimensions les plus élevées.
Extrait de Likoutei Si’hot vol. 20
Toute Torah – étude – qui n’est pas associée au travail – mélakha – est vaine et conduira au péché.
(Chapitre 2:2)
Rabbi Lévi Its’hak de Berditchev rapporta une interprétation originale du Baal Chem Tov qui entendait par l’expression « mélakha – travail », la Ahavath Yisraël – l’amour du prochain. Si un homme veut que son étude de la Torah perdure, il faut qu’il l’associe à Ahavath Yisraël.
Rabbi Lévi Its’hak affirma que cet enseignement avait changé toute son existence et c’est ce qui le motiva à consacrer sa vie au bonheur du peuple juif.
La Michna parle d’amour du prochain en termes de « travail », pour souligner que nous devons nous efforcer d’avoir des sentiments d’amour même envers ceux pour lesquels nous n’y sommes pas enclins naturellement. Nous devons par tous les moyens tendre la main aux autres.
Extrait de Likoutei Si’hot vol. I
Il avait l’habitude de dire : « Fais Sa volonté comme tes désirs, pour qu’Il réalise ta volonté comme la Sienne. »
(Chapitre 2:4)
Nous remarquerons que la Michna n’emploie pas le terme « accomplis », mais « fais ». Ceci sous-entend une leçon fondamentale : nous avons, tous, le pouvoir de « faire », de susciter et de changer la volonté de D.ieu. C’est-à-dire que nous pouvons générer un désir nouveau de Sa part.
Souvent, une personne conclut que, puisque nous nous trouvons en exil par la volonté de D.ieu, nous devons nous résigner et accepter cette situation. Or, cela est loin d’être vrai ; car D.ieu attend avec impatience que nous le motivions à amener la Délivrance.
Chabbat Massei 5744
Celui qui s’est acquis des paroles de la Torah, s’est acquis le Monde Futur.
(Chapitre 2:7)
Le terme « Monde Futur » fait référence à l’époque de la résurrection, le point culminant de l’Ère Messianique. Maïmonide dit de cette période : « L’occupation du monde entier sera seulement de connaître D.ieu. Car le monde sera empli de la connaissance de D.ieu comme les eaux emplissent les océans. »
Tel un poisson dont l’existence dépend de son environnement aquatique, à l’époque messianique, chaque être réalisera que son existence dépend de la connaissance divine qui le transcende.
L’inspiration dont jouira l’homme à l’époque du Machia’h découle de l’engagement qu’il a aujourd’hui pour l’étude de la Torah. Nos Sages précisent d’ailleurs : « Heureux celui qui vient là après avoir atteint la connaissance. »
C’est l’étude et la connaissance acquises maintenant qui nous aideront à apprécier les enseignements qui seront révélés par le Machia’h.
Extrait de Likoutei Si’hot 24
Rabbi Eliézer disait : Que l’honneur de ton prochain te soit aussi cher que le tien propre.
(Chapitre 2:10)
Rabbi Eliézer était connu pour la richesse de ses connaissances. On dit qu’il dépassait par son savoir tous ses collègues. Ses camarades l’appelaient « Rabbi Eliézer le Grand » et il était même usage de le surnommer « Sinaï », car il était le dépositaire de la Torah dans sa génération.
Cependant en dépit de toutes ses qualités et malgré sa grandeur, Rabbi Eliézer soulignait la nécessité d’honorer les autres.
Sefer HaSi'hoth 5748
Rabbi Yossé avait coutume de dire : Prépare-toi pour apprendre la Torah, car elle ne t’est pas donnée en héritage.
(Chapitre 2:12)
Le Juif est lié à la Torah de deux manières :
D’une part, un lien inné et intrinsèque dont jouissent tous les Juifs, ainsi qu’il est écrit (Deutéronome 33, 5) : « La Torah que Moïse nous a enseignée est l’héritage de la communauté de Jacob. »
D’autre part, une relation consciente, un rapport qui dépend des efforts personnels en matière d’étude. C’est de cela que parle la Michna.
Le lien inné traduit la dimension divine qui habite la Torah et qui transcende la sagesse humaine. Cependant, le lien établi par l’effort contient un avantage, car il transforme notre mode de pensée et il nous permet de développer un lien personnel et profond avec D.ieu.
Extrait de Likoutei Si’hot vol. 4
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