Un enfant débutait dans l’étude du Talmud et avait des difficultés avec cette nouvelle langue, l’araméen. En araméen, le mot ‘hamra signifie « un âne ». Mais ‘hamra veut aussi dire « du vin ». « Comment puis-je savoir, demanda l’élève du ‘Heder, duquel il s’agit ? »
« C’est simple, lui dit son maître. Tout dépend de là où ça se tient. Si c’est dans l’étable, c’est un âne. Si c’est sur la table, c’est du vin ! »
En effet, le contexte est primordial. Dans le Talmud, dans la Michna, le contexte d’un enseignement est tout aussi fondamental que l’enseignement lui-même. Plus encore : sans la prise en compte du contexte, l’enseignement est dénué de sens.
Un exemple de ce principe se trouve dans la première Michna du second chapitre des Maximes des Pères :
Rabbi [Judah HaNassi] disait : Quel est le droit chemin que l’homme doit choisir pour lui-même ? Tout ce qui est harmonieux pour celui qui l’accomplit, et harmonieux pour les autres.
Cette assertion aurait de quoi choquer, tant elle semble contraire à l’esprit même de la Torah : depuis quand l’appréciation humaine est-elle l’arbitre du bien et de la droiture ? Depuis quand le « politiquement correct » a-t-il droit de cité dans l’éthique universelle de la Torah ?
C’est pourquoi la lecture de ce passage, enseigne le Rabbi de Loubavitch, ne peut se passer de la prise en compte du contexte : nous sommes ici dans le second chapitre du traité de l’éthique juive. Il est dès lors supposé que les enseignements du premier chapitre ont été étudiés et intégrés, de sorte qu’ils sont la base sur laquelle s’appuient l’étude et la compréhension du second chapitre.
De quoi traitait le premier chapitre ? De la transmission de la Torah, de la nécessité de l’accepter comme la base de notre existence, de nous y soumettre et de la pratiquer de façon désintéressée.
Mais ce n’est là que le premier chapitre de nos vies. Ceci acquis, D.ieu attend de nous que nous fassions de Ses lois, les nôtres. Que ce à quoi nous nous sommes astreints dans un premier temps, nous devienne familier, logique, « harmonieux », dans un second temps, au point où nous le choisissons. Si harmonieux que cela pénètre et transcende notre être au point d'être perceptible pour tous ceux qui nous entourent.
Car elle est la fibre de toute existence.
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