Les membres de la Grande Assemblée avaient énoncé trois principes : soyez circonspects dans votre jugement ; formez un grand nombre d’élèves ; et élevez une barrière protectrice autour de la Torah.
(Chapitre 1:1)
Parmi les indications de nos Sages, la deuxième est habituellement traduite par « Formez un grand nombre d’élèves ». Or, le verbe hébraïque employé par nos Sages – aamidou, littéralement « faites se tenir » – a une signification plus précise et implique un engagement particulier de la part des maîtres. Il ne suffit pas d’enseigner à un grand nombre d’élèves ; le maître se doit de les instruire jusqu’à ce qu’ils atteignent l’indépendance. Le professeur a la responsabilité d’offrir le savoir, mais ce n’est pas tout ; il doit aussi développer chez ses élèves les fondements de la réflexion en leur donnant les bases et les principes qui leur permettront de « tenir debout » sans l’aide du maître.
Extrait du discours du Rabbi du
Chabbat Nasso 5740 (1980)
Le monde tient sur trois piliers : sur [l’étude de] la Torah, sur le service de D.ieu et sur les actes de bienfaisance.
(Chapitre 1:2)
La Torah montre à la personne comment diriger sa vie. Le service de D.ieu (la prière) lui permet d’intérioriser les enseignements de la Torah, et les actes de bienfaisance concrétisent ces enseignements dans ce monde.
Extrait du discours du Rabbi du
Chabbat Chemini 5751 (1991)
Le Texte de cette Michna laisse entendre que le monde matériel est supérieur à la Torah, au service de D.ieu et aux actes de bienfaisance, puisqu’il est convenu que le support – le socle – est inférieur (a moins d’importance) à l’œuvre qu’il soutient. Pourtant, l’Écriture nous dit que la Torah « précéda la Création du monde ».
En fait, cette Michna parle du but ultime de la Création qui est de transformer ce monde en une résidence pour D.ieu. Ce texte révèle ici que la Torah, la prière et les actes de bienfaisance sont en réalité les moyens qui permettent d’amener le monde vers son but. Dans ce contexte, ces trois modes d’expression religieuse ne doivent pas être considérés comme une fin en soi, mais plutôt comme les moyens d’amener le monde à la perfection.
Extrait du discours du Rabbi du
Chabbat ‘Houkat 5744 (1984)
Yéhochoua ben Pera’hia disait : Procure-toi un maître, acquiers un ami et juge toute personne favorablement.
(Chapitre 1:6)
Pour être capable de juger favorablement son prochain, il faut savoir mesurer et évaluer les épreuves et les défis auxquels cette personne a été confrontée dans sa vie. Selon la tradition, un homme qui a eu de telles expériences est doté, par D.ieu, de forces suffisantes pour pouvoir traverser ces étapes difficiles avec succès. En considérant cela, l’autre devrait monter dans notre estime, puisque D.ieu l’a investi de forces extraordinaires pour surmonter de si rudes épreuves (même s’il n’a pas encore réussi à en faire usage). Ainsi, en ne portant pas de jugement sur notre prochain et en s’efforçant à ce que nos relations avec l’autre traduisent tout le respect que nous avons pour lui, cela l’inspirera certainement à développer ses potentiels cachés et à changer de conduite.
Extrait de Likoutei Si’hot vol. 27
Nitaï de Arbel dit : Éloigne-toi d’un mauvais voisin, ne fraternise pas avec le malfaiteur et ne crois pas que le châtiment tardera.
(Chapitre 1:7)
La Michna nous met en garde contre celui qui pourrait avoir une influence négative sur notre conduite à cause de sa proximité (un « voisin »). Cependant, la Michna ne nous demande pas de nous éloigner de lui, mais elle nous conseille seulement de ne pas fraterniser, de ne pas nous lier à lui en adoptant son mode de vie. Nous devons, néanmoins, nous rapprocher de chaque être humain, avec amour et chaleur, et nous efforcer de l’inspirer à progresser.
Extrait de Likoutei Si’hot vol. 4
Chimone ben Chata’h dit : Sonde scrupuleusement les témoins.
(Chapitre 1:9)
Nos Sages associent cet enseignement à la tragédie qui toucha Rabbi Chimone : il perdit un fils à cause d’un faux témoignage. De plus, le Talmud raconte que Rabbi Chimone ben Chata’h réprimanda, un jour, son collègue, Yéhouda ben Tabbaï, car il fit exécuter un faux témoin, alors que la Torah ne réclamait pas une telle sanction. Ces deux incidents expliquent l’insistance de Rabbi Chimone pour qu’un examen scrupuleux des témoins soit fait.
Nous pouvons également interpréter ainsi cette Michna :
Nos Sages déclarent que les murs d’une maison témoignent sur la nature de l’occupant. « Sonde les témoins » signifie que pour juger de la valeur d’un homme, il faut examiner les murs de son habitation, c’est-à-dire les livres, les photos et les objets d’art qui les recouvrent.
Extrait des discours du Rabbi du
Chabbat Chemini 5739 (1979) et
du Chabbat Kedochim 5741 (1981)
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