Nous le savons : Israël est le pays le plus merveilleux de la planète ! Je ne veux pas parler ici de ses paysages ou des souvenirs à la fois historiques et vivants qu’il abrite. Je veux parler des hommes et des femmes qui le peuplent et de la diversité de leurs choix de vie.

Il est clair que la société israélienne est loin d’être monolithique. On y trouve tout l’éventail de ce que peut être l’appartenance à cette indestructible judéité que chacun d’entre nous incarne : depuis le rejet radical de tout lien avec le spirituel ou le religieux jusqu’à la recherche sans frein d’une adéquation absolue avec lui. La constitution d’une nation unique, et d’une société unie, au-delà de toutes les divergences souvent profondes, tient donc du tour de force. Il y a ici comme un acte de foi initial : croire en l’unité essentielle du peuple juif, en particulier en Israël, envers et contre tout. Et malgré les vents mauvais qui, parfois, se mettent à souffler – pour le plus grand plaisir de certains...

À propos de « vents mauvais » justement... Voici qu’Israël retentit de clameurs étranges. Certains – religieux zélés – veulent imposer une stricte séparation d’avec les femmes dans les rues de Beth Chemech tandis que d’autres – laïcs militants – dénoncent l’emprise croissante de ce segment de la population sur la vie collective. Et voici qu’on assiste à des scènes de violence qu’on croyait impossible. Il faut peut-être rappeler un certain nombre d’évidences. La coercition ne fait pas partie de l’héritage du Judaïsme. Il n’y a pas, dans notre tradition, de milices chargées de veiller à la vertu des uns et des autres. La Torah a sa propre puissance – et elle n’est pas matérielle, physique ni politique. C’est celle d’une lumière sereine.

Disons aussi que, si la recherche de la pureté est, en soi, un noble but, elle doit d’abord conduire à s’adresser à soi-même et que l’exemple qu’on donne en est le meilleur vecteur si l’on se soucie vraiment des autres. Les interdictions de circuler comme on le souhaite ou les commandements péremptoires de se conformer à une certaine norme n’y changeront donc rien.

Inversement, le Judaïsme est ce qui nous unit. Quoi que l’on pense, et quel que soit notre mode de vie, nous ne savons pas nous définir et garantir notre pérennité autrement. Ses valeurs sont chevillées à notre âme et c’est sa civilisation qui nous maintient. Il appelle le respect. Il faut donc savoir mépriser les excès et conserver l’essence. Le chemin d’Israël – le peuple et l’état – est un chemin difficile. Ouverts à tous, à l’écoute du monde, parties prenantes – et souvent avant-garde – de la modernité, nous sommes aussi fidèles à nous-mêmes. Décidément, pour citer les textes, « nous ne nous confondons pas avec les autres nations ». Sans doute est-ce aussi cela qu’on nous reproche et qui rend la presse si friande de tels incidents. Ne tombons pas dans le piège !

Célébration de Pourim à Massada avec 'Habad-Loubavitch: tous ensemble!
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