Cela a commencé avec un point d’interrogation « Gilad Shalit rentre à la maison ? », puis c’est vite devenu un point d’exclamation : « Gilad Shalit rentre à la maison ! » Après presque 2000 jours de captivité, Gilad Shalit est entré dans les bras ouverts de ses parents, de sa famille, et en fait de tout le peuple juif.
« Gilad, on a créé un groupe Facebook pour toi », lui dira un ami. Il ne comprendra pas. « Qu’est-ce que c’est, Facebook ? » dira-t-il. Cinq ans en otage ! Cinq ans déconnecté du monde extérieur. Cinq ans à penser sans cesse : Reverrai-je un jour mes parents et ma famille ? Vais-je jamais sortir d'ici ? Aurai-je jamais la chance de fonder ma propre famille ?
D.ieu merci, Gilad reçoit maintenant des réponses à ses questions.
Quel bonheur ! Et combien est-ce opportun pendant la fête de Souccot, le « temps de notre joie. »
Je suis très heureux, mais également troublé. En fait, je suis un peu en colère.
Certes, Gilad Shalit est enfin chez lui, mais nous avons cédé. Le Hamas fête sa victoire en grande pompe. Mille terroristes, parmi lesquels ceux responsables des plus terribles massacres, sont libres. Des meurtriers de sang-froid, et ceux qui les ont aidés, ceux qui ont du sang sur leurs mains et ceux qui ont souri quand on leur a dit le nombre d'enfants tués, emportés par leur soif de sang : tous vont partir libres. Et ils promettent même de s’en prendre de nouveau aux Juifs.
Deux images apparaissent dans mon esprit côte à côte. Dans l’une, Gilad arrive à la base aérienne, le premier ministre est debout et attend, et il descend à pas lents et parfois hésitants... voyant de nouveau des lettres hébraïques devant ses yeux. Voici son abba, Noam, le père qui n'a jamais cessé de penser à lui un seul instant. Voici ima, Aviva, voici son frère... est-ce la réalité, ou seulement un rêve éveillé ? Dans les heures à venir, peut-être prononcera-t-il un timide « merci » à l’adresse de la nation tout entière, des milliers de Juifs du monde entier qui n'ont jamais cessé de prier pour lui, qui ont récité des centaines de milliers de Psaumes et accompli des millions de bonnes actions en son mérite.
Mais dans la seconde image, je vois les terroristes dans leurs autocars, faisant le « V de la victoire ». Je vois les milliers de familles qui les attendent aux cris de « Allahou Akbar » et « Mort à Israël ». Je vois les célébrations géantes à Gaza, les rodomontades dans les sermons des mosquées sur la reddition d'Israël. Je vois les images floues maculées de sang des prochaines victimes du terrorisme et du prochain Gilad qui, à D.ieu ne plaise, résulteront de la libération de ces assassins.
Les assassins de la famille Fogel sont en ce moment assis dans une cellule de prison à regarder la télévision. Croyez-moi, ils voient les mêmes images que nous. Ils voient ce qui se passe et se disent l’un à l'autre : « Ne t’inquiète pas, notre tour viendra. »
En fait, je ne sais pas envers qui je dois être en colère. Devrais-je être en colère contre l’actuel gouvernement israélien, qui a renoncé à tous ses principes et a plié face aux exigences scandaleuses du Hamas ? Ou contre le gouvernement de 1985, qui a approuvé l'accord Jibril, dans lequel plus d'un millier terroristes furent libérés en échange de trois soldats de Tsahal ? Ou peut-être devrais-je être furieux contre le gouvernement israélien de 1979, qui a remis plus de 79 terroristes en liberté en échange d'un seul soldat ? Malheureusement, il existe déjà une tradition de capitulation, une tradition de reddition et un modèle connu apparemment de tous, sauf des dirigeants eux-mêmes. Pas étonnant que les terroristes aient découvert nos faiblesses et les exploitent au maximum.
« On ne rachète pas les captifs à un prix trop élevé, pour le bien de la société », dit le Talmud. Déjà à l’époque, nos Sages avaient bien compris le danger des concessions qui ne font qu’attiser l’appétit des ravisseurs. Plus dangereux sont les ravisseurs, plus grand est le danger.
Qu’est-ce qui aurait pu être fait différemment pour libérer Gilad Shalit ? Je ne sais pas. Je ne suis pas un agent de renseignement, ni un prophète. Mais, tout comme une « paix » factice, cela n’aurait pas dû coûter un prix si exorbitant.
Permettez-moi de consacrer quelques derniers mots à Gilad Shalit.
Gilad, qui sait, peut-être qu'un jour tu feras une recherche sur Google et tu liras des articles écrits à ton sujet et en hommage à toi. Si jamais tu tombes sur cet article, cher Gilad, alors je veux t’embrasser au nom de tous nos lecteurs. Gilad, nous t’aimons. Nous sommes tellement heureux que tu sois rentré à la maison ! Puisse D.ieu te bénir de sorte que tu ne connaisses désormais que le bien dans ta vie.
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