Cinquième semaine – Hod
Si la constance est le moteur de la vie, l'humilité en est le carburant. De même que Guevoura (la discipline) donne à 'Hessed (l'amour) l'orientation appropriée, Hod donne à Netsa'h son orientation. L'humilité est le partenaire silencieux de la constance. Sa force réside dans son silence, sa splendeur, dans sa sérénité.
L'humilité – et la flexibilité qui en est issue – ne doit pas être confondue avec la faiblesse et le manque de dignité. L'humilité, c'est la modestie, la reconnaissance (de la racine du mot hébreu « hodaah »). C'est le fait de savoir dire « merci » à D.ieu. C'est être pleinement conscient de nos qualités et de nos forces, tout en sachant qu'elles ne sont pas vraiment issues de nous-mêmes, mais qu'elles nous ont été accordées par D.ieu dans un but qui transcende à la seule satisfaction de nos besoins personnels. L'humilité c'est se sentir petit, tant en réalisant que c'est là le tremplin qui permet d’atteindre des sommets. Voilà ce qui rend l'humilité si grandiose.
La constance puise son énergie dans le fait qu’elle compose avec l'humilité. L'endurance humaine n’en excède pas pour autant notre degré de tolérance. Reconnaître que nos forces proviennent d'une source supérieure nous fournit la possibilité d’endurer bien davantage que ce que nous pensons pouvoir. Voilà qui nous donne accès à la force immuable de D.ieu.
Un verre déjà plein ne saurait être rempli. Lorsqu’on notre personne est déjà remplie de notre ego et de ses aspirations, le « Moi et nul hors de moi » (Isaïe 47,8) ne laisse aucune place au souci d’autrui. Lorsqu’en revanche nous faisons en nous-mêmes une peu de « vide » devant ce qui nous transcende, notre aptitude à recevoir s’étend bien au-delà des limites qui sont les nôtres. L'humilité est la clé de la transcendance, du dépassement de soi. Seule l'humilité véritable nous donne le pouvoir d'objectivité totale.
L'Humilité, c'est aussi la sensibilité. C'est une forme de saine honte issue de la conscience de pouvoir mieux faire, de pouvoir être meilleur et d'être en droit d'attendre davantage de soi-même.
Bien que l'humilité ne se fasse pas entendre, elle n'en est pas pour autant un signe d’absence et de vacuité. C'est une expression dynamique de la vie, qui participe à la fois des sept qualités d'amour, de rigueur, de compassion, de constance, d'humilité, d'attachement à autrui et de souveraineté. L'humilité est active et non passive, elle n'est pas un état statique, mais plutôt une forme d'interaction, fut-ce dans la quiétude et l'inaction apparente.
Jour Un de la 5ème semaine (29ème jour du Omer) : 'Hessed de Hod
Examinez la dimension affective de votre humilité. L'humilité bien comprise n'a pas pour effet de décourager ; elle est source d'amour et de joie, et non d’anxiété. L’authenticité d’une humilité dépourvue d'amour doit être reconsidérée. Il peut arriver que l'on confonde humilité et manque de confiance en soi, ce qui peut entraîner ce manque d'amour.
L'humilité est source d'amour en ce qu'elle permet de se dépasser et d'aimer autrui. L'arrogance qui prend les apparences de l'amour n'est en fait que pur narcissisme, voire plus grave : tenir les autres pour un prolongement de soi et de la haute idée que l’on possède de sa personne.
Mon humilité me rend-elle plus affectueux et plus généreux ? Plus expansif ? Ou peut-être me limite-t-elle et me restreint-elle ? Suis-je humble et heureux ou humble et malheureux ?
Exercice du jour : Avant de prier avec humilité et gratitude envers D.ieu, donnez à la tsédaka (charité). La qualité de vos prières s’en trouvera améliorée.
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