Le nom de la fête de Pessa’h tire son origine du verset : « Et D.ieu sautera – Passa’h – par-dessus. »1
Rachi2 développe cette idée : « La fête est appelée Pessa’h du fait du saut [de D.ieu]... C’est pourquoi il convient d’en accomplir tous les aspects d’une manière de bond et de saut. »
Quel est le lien particulier entre la fête qui célèbre l’Exode et le fait de bondir et de sauter ?
Le peuple juif avait vécu en Égypte pendant de nombreuses générations, et y était tombé dans l’esclavage. Certains s’enlisèrent tellement dans l’esclavage que, quand arriva le moment de leur libération, ils ne voulurent pas quitter l’Égypte !
Durant la période où les Juifs étaient en Égypte, ce pays était considéré comme le plus culturellement avancé de son temps au niveau des connaissances, de l’art, de la technologie et de la philosophie – de tout ce à quoi les gens se réfèrent habituellement quand ils parlent de « culture » et de « civilisation ».
Mais en termes de moralité et d’éthique, l’Égypte était le plus dépravé, le plus dégénéré et le plus immoral des pays, à tel point qu’elle était connue comme « l’abomination de la terre ».
C’était d’un tel pays que le peuple juif devait être totalement libéré, tant sur le plan physique que spirituel, de sorte qu’il soit bientôt capable de se hisser au niveau nécessaire pour recevoir la Torah de D.ieu. Car l’objectif principal de la sortie d’Égypte était de recevoir la Torah, comme l’avait dit D.ieu à Moïse : « Quand tu sortiras le peuple d’Égypte, ils serviront D.ieu sur cette montagne [du Sinaï]. »3
Et de fait, Rachi note que ce fut par le mérite du service de D.ieu qu’ils allaient accomplir au Sinaï que les Juifs furent sauvés de l’exil égyptien.
Recevoir la Torah de D.ieu impliquait l’acceptation de tous ses décrets, à commencer par les Dix Commandements, qui commençaient par « Je suis l’Éternel ton D.ieu... tu n’auras pas d’autres dieux », et terminaient par : « Tu ne convoiteras pas... toute chose qui appartienne à ton prochain ».
Ces thèmes de l’unité absolue de D.ieu et du plus haut degré d’éthique et de moralité dans le domaine des relations humaines étaient en contraste total avec la dépravation de la « culture » et de la « civilisation » égyptiennes.
Il est clair que quitter un état aussi abject et parvenir à une réelle libération intérieure, au point d’accepter la Torah et les Mitsvot avant de les comprendre pleinement, nécessita le puissant saut de « Pessa’h, d’une manière de bond et de saut. »
Tout ceci commença alors que les Juifs étaient encore en Égypte, quand D.ieu leur parla de la Mitsva de Pessa’h, incluant l’instruction que tout le service devrait être accompli « d’une manière de bond et de saut. »
Cette manière de servir D.ieu en bondissant culmina lors de la première nuit de Pessa’h, quand D.ieu Lui-même sauta par-dessus les limites et les entraves de l’exil, Se révéla aux Israélites qui étaient encore en Égypte, les libéra de leur captivité et établit que désormais leur état profond serait la liberté spirituelle.
Ce thème de Pessa’h du bond et du saut est fondamental pour les Juifs et le Judaïsme, quel que soient le lieu et l’époque, et doit être poursuivi tout au long de l’année.
Nous sommes exilés dans un monde matériel, dans lequel la plus grande partie de notre temps est consacrée à des actes physiques tels que manger, boire, dormir, gagner sa vie, etc. Le temps qui nous reste pour se consacrer à des occupations spirituelles comme l’étude de la Torah, la prière et l’accomplissement des Mitsvot est donc étroitement restreint.
Cependant Pessa’h nous enseigne que, en tant que Juifs, nous avons la possibilité – et le devoir – de « sauter au-dessus » de toutes les limites physiques et matérielles pour atteindre une véritable liberté spirituelle, tout au long de l’année.
Adapté des œuvres du Rabbi de Loubavitch (Likoutei Si’hot vol. 12, pp. 160-164)
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