Tard dans la nuit, une nuit sombre et froide.

« Maman. » Doucement.

Silence.

« Ma-MAN ! » Plus fort, plus obstiné.

« Oui, chérie. » Somnolent et étouffé.

« Maman, J’AI PEUR ! » Petit et effrayé.

« Tout va bien, mon ange. Je suis là. N’aie pas peur. » Plus éveillé et attentif.

Silence.

« Maman. » De nouveau.

« Oui, ma fille, je suis là. » Gentiment.

« Mais j’ai ENCORE peur. » Direct et honnête.

Bruit de pas. Des pieds traînent sur le plancher du couloir.

« Je viens te voir. » Une promesse.

Grincement du matelas.

Frottement et bruissement de la couette.

Baiser. Étreinte. Pelotonnement.

« Est-ce que tu peux rester avec moi pendant TRÈS LONGTEMPS ? » Plein d’espoir, et d’expectative.

« Bien sûr, chérie. Dors, ma princesse. » Nouveau baiser.

Silence confortable. Respiration forte.

Grincement du matelas.

« Tu dois vraiment partir maintenant ? » Éveillée. Candide.

« Oui, chérie. Dors bien. » Apaisante. Un autre baiser.

Bruit de pas dans le couloir. Respiration forte.

Silence confortable.

C’est ma fille de 3 ans qui se réveille au milieu de la nuit, apeurée par l’obscurité, terrifiée par un mauvais rêve.

Mais c’est aussi chacun d’entre nous, se réveillant anxieusement dans les nuits froides de nos vies, effrayés par les incertitudes, inquiets de nos cauchemars personnels, lançant un appel de nos propres petites voix, pleines d’espoir et de conscience.

À notre Créateur.