Première lecture - Richone

L’année sabbatique

25:1 L’Éternel parla à Moïse, continuant de s’entretenir avec lui au pied du1 mont Sinaï, disant :

2 « Parle aux enfants d’Israël ; et tu leur diras : “Comme Je vous ai dit,2 quand vous entrerez dans le pays que Je vous donne, la terre se reposera périodiquement en gardant un Chabbat agricole en l’honneur de l’Éternel et comme reconnaissance du fait qu’Il a créé le monde.3 Plus précisément :

3 une fois que vous aurez conquis le pays et vous y serez installés, commencez à compter les années. Six années tu ensemenceras ton champ et six années tu tailleras ta vigne, et tu en recueilleras la récolte ;

4 mais la septième année, un repos complet sera accordé à la terre : ce sera son Chabbat en l’honneur de l’Éternel.4 Tu n’ensemenceras pas ton champ ni tailleras ta vigne.

5 Lors de cette année, tu recueilleras uniquement du produit qui aura été déclaré n’appartenir à personne. Si tu ne déclares pas le produit de tes champs et de tes vignes comme n’appartenant à personne, tu ne récolteras pas même le produit spontané (c’est-à-dire tout ce qui a poussé sans aide à partir des grains tombés à terre au cours) de tes récoltes précédentes, et tu ne cueilleras pas non plus les raisins que tu as mis de côté pour toi, car cette année sera également une année de repos pour la terre à l’égard de la propriété foncière.

6 Dès lors que vous déclarerez le produit ayant poussé pendant le Chabbat de la terre sans propriétaire, il vous appartiendra pour la consommation. Il sera disponible à parts égales pour toi et pour tes serviteurs et servantes juifs, ainsi que pour ton travailleur salarié non juif et pour ton résident étranger vivant avec toi.

7 Tout son produit sera également mis à libre disposition afin qu’en mangent tes animaux domestiques et les animaux non domestiqués qui sont sur ta terre sur un pied d’égalité.

L’année du jubilé

8 Chaque période de travail de six ans suivie d’une année sabbatique constitue un cycle sabbatique. En plus de compter les années afin d’établir le moment d’observance de l’année sabbatique, tu compteras pour toi sept cycles sabbatiques, soit sept fois sept ans, et observeras chaque septième année comme une année sabbatique. La période de ces sept cycles sabbatiques sera ainsi de quarante-neuf ans.

9 Que tu aies observé ou non les années sabbatiques qui sont tombées au cours de cette période de quarante-neuf ans, tu proclameras l’année suivante, la cinquantième, comme une année spéciale au moyen de sons de chofar : au septième mois, Tichri, le dixième jour de ce mois, c’est-à-dire le jour du Pardon, vous proclamerez le caractère exceptionnel de cette année en sonnant le chofar partout sur votre terre.

10 Même si vous allez sonner du chofar uniquement à Yom Kippour, vous – par l’intermédiaire de vos représentants, le Sanhédrin – sanctifierez la cinquantième année dès qu’elle commencera, dix jours plus tôt, en déclarant son début en ce jour.5 À Yom Kippour de cette année vous proclamerez la liberté sur la terre pour tous les serviteurs juifs – qu’ils aient été asservis par le Sanhédrin afin de rembourser ce qu’ils ont volé6 ou qu’ils se soient asservis d’eux-mêmes du fait d’être tombés dans la misère7 –, quand bien même le terme original de leur service n’aurait pas expiré. La libération offerte lors de cette année est seulement valable pour ceux des serviteurs qui vivent en terre d’Israël.8 Vous désignerez cette année comme le jubilé, ainsi nommé d’après la corne de bélier (yovel) où l’on souffle pour l’annoncer. Au cours de cette année, chacun de vous retournera à sa propriété foncière ; c’est la raison pour laquelle vous rendrez à leurs propriétaires d’origine tous les champs que vous leur avez achetés. De concert avec tous les autres serviteurs qui seront libérés au long de cette année, chacun de vous dont la fin du service a été différée par le percement de ses oreilles9 retournera également dans sa famille.

L’agriculture dans l’année jubilaire

11 Bien que la libération des serviteurs commence uniquement à Yom Kippour, la célébration de l’année jubilaire ne se poursuit pas jusqu’au Yom Kippour de l’année suivante. Vous traiterez uniquement la cinquantième année comme le jubilé, et n’appliquerez aucune de ses lois à aucune partie de l’année suivante. En ce qui concerne le travail agricole, cette année doit être traitée comme l’année sabbatique : vous ne sèmerez vos champs ni ne taillerez vos vignes. De même, vous déclarerez le produit de cette année sans propriétaire ; sauf si vous le faites, vous ne pourrez pas même récolter son produit spontané, et vous ne pourrez pas prendre les raisins que vous aviez mis de côté pour vous.

12 C’est l’année du jubilé : sa sainteté s’étend à sa récolte, ce pour quoi son utilisation est soumise à des restrictions spécifiques. Parmi ces restrictions se trouve la vente de la récolte à des fins commerciales ; vous avez le droit d’en vendre seulement en petites quantités dans l’intention d’acheter d’autres articles. Si vous achetez un objet avec le produit de la vente de la récolte de cette année, le caractère saint de cette récolte (ainsi que les limitations associées à son emploi) se transfèrent à l’objet acheté ; néanmoins, le produit original reste saint pour vous10 – il ne peut être ‘racheté’ à cause de sa sainteté, contrairement à ce qu’il en est d’autres objets consacrés.11 Le produit de l’année sabbatique est d’une sainteté similaire. À l’instar du produit de l’année sabbatique, vous pouvez seulement manger tout type particulier de produit de l’année jubilaire que vous aurez engrangé tant que ce type de produit est également disponible pour les animaux non domestiqués du champ. Une fois qu’il a cessé d’être disponible à l’extérieur, vous le retirerez de votre propriété, le placerez sur le champ ouvert et le déclarerez sans propriétaire. Vous le recueillerez ensuite conjointement avec le reste du peuple.

13 Comme on vient de le stipuler,12 pendant cette année jubilaire chacun de vous retournera à sa propriété foncière, ce qui signifie que tous les biens fonciers achetés au cours des quarante-neuf années précédentes doivent être restitués à leurs propriétaires d’origine. Cet ordre comprend le cas de celui qui a acheté le champ de son père à la personne à qui le père l’avait vendu ; le fils doit rendre ce champ à son père au début de l’année jubilaire.

Deuxième lecture – Chéni

La vente de biens meubles

14 Comme il a été mentionné,13 il est interdit de vendre à des fins commerciales la production agricole des années sabbatiques ou jubilaires. Celui qui transgresserait cette interdiction subira une perte monétaire, et sera finalement obligé de vendre une partie de sa propriété personnelle (non foncière) afin d’assurer sa subsistance. C’est pourquoi Je reverrai à présent avec vous certaines des lois ayant trait à la vente de ce type de propriété :14 comme il vous a été enseigné,15 vous ne devez pas pratiquer la tromperie dans les affaires commerciales, que ce soit avec des Juifs ou avec des non-Juifs.16 Néanmoins, votre coreligionnaire, vous le traiterez avec des égards particuliers. Ainsi, lorsque vous vendrez des biens meubles à ton prochain juif ou achèterez quelque chose à ton prochain juif, ne vous lésez pas entre vous. Au contraire, vous devez aider votre prochain juif en essayant de lui acheter et de lui vendre à chaque fois que cela est possible.

La vente d’une propriété foncière

15 Cette injonction à se montrer équitable dans les affaires s’applique également à la propriété foncière : lorsque tu achèteras un terrain, achète-le à ton prochain juif en réduisant le prix selon le nombre d’années écoulées depuis l’année jubilaire précédente. Quant à lui, il te vendra son terrain selon le nombre d’années où la terre est censée produire des récoltes jusqu’à la prochaine année.

16 Ainsi, plus il reste d’années, plus tu (en tant que vendeur) pourras augmenter ton offre pour son prix d’achat ; moins il reste d’années, plus tu (en tant qu’acheteur) pourras réduire ton offre pour son prix d’achat. Le prix est divisé de manière proportionnelle parce que, à proprement parler, le propriétaire ne te vend pas la terre – puisqu’elle lui reviendra l’année du jubilé –, mais simplement te la loue pour que tu en obtiennes un nombre donné de récoltes. De cette façon, vous serez tous les deux assurés de ne pas vous léser l’un l’autre. En tout état de cause, une fois qu’il t’aura vendu sa terre, il ne pourra la racheter qu’une fois écoulées deux années après la vente.

17 En plus de ne pas vous léser l’un l’autre par des achats ou des ventes à des prix injustes, que personne d’entre vous ne tourmente son prochain juif17 ou, comme on l’a déjà dit,18 ne le trompe en lui donnant des conseils d’argent qui vont dans le sens de vos intérêts plutôt que du sien, quand bien même ces conseils ne lui porteraient pas préjudice. Pour habile que tu sois à tromper autrui en lui faisant croire que tes conseils sont dans son intérêt, Moi, tu ne seras pas en mesure de Me tromper ; aussi, crains ton Dieu, car Je suis l’Éternel, votre Dieu, Qui – soyez-en sûrs – vous punira dans le cas où vous enfreindriez cette interdiction.

18 Vous appliquerez Mes décrets concernant l’année sabbatique et garderez Mes statuts concernant l’année sabbatique par leur étude approfondie, puis les accomplirez. Vous demeurerez alors dans le pays en sécurité. Mais si vous négligez d’observer l’année sabbatique, vous perdrez le privilège de demeurer sur votre terre.19

Troisième lecture – Chelichi

La bénédiction de Dieu

19 En outre, si vous observez l’année sabbatique correctement, la terre donnera ses produits, vous mangerez à satiété – la nourriture vous rassasiera miraculeusement –,20 et vous demeurerez dans le pays en sécurité, c’est-à-dire sans craindre que survienne la sécheresse.

20 Si, dès lors que vous avez entendu ces promesses d’abondance et de satiété, vous vous demandez : ‘Que mangerons-nous la septième année ? Comment ces bénédictions se concrétiseront-elles ?21 Nous ne pouvons semer ni moissonner une récolte, et, de plus, nous ne pouvons pas même rassembler notre produit qui croît de lui-même – tels que les fruits et les grains spontanés issus de la récolte antérieure – à l’intérieur de nos foyers, car tout doit être déclaré comme n’ayant pas de propriétaire !’

21 Il faut alors que vous sachiez que Je vous accorderai Ma bénédiction dans la sixième année, et elle produira en quantité suffisante pour la meilleure partie des trois ans : la seconde moitié de la sixième année, après la récolte du mois de Nissan ; la septième année entière ; et jusqu’à Nissan de la huitième année, lorsque vous serez en mesure de récolter ce que vous aurez semé en Mar’hechvan de cette année-là,

22 car vous sèmerez en Mar’hechvan de la huitième année, alors que vous mangerez encore de l’ancienne récolte, celle de la sixième année. Vous moissonnerez ensuite la récolte de la huitième année en Nissan de cette année ; néanmoins, vous mangerez toujours, pour la plus grande partie, de l’ancienne récolte, tandis que celle de la huitième année restera à sécher dans les champs et les greniers, comme il est de coutume, jusqu’au mois de Tichri de la neuvième année, qui est le temps de l’arrivée de sa récolte des champs et des greniers dans vos maisons. En outre, une fois tous les cinquante ans, lorsque la quarante-neuvième année – qui est une année sabbatique – est suivie de l’année du jubilé, durant laquelle le travail agricole est également interdit, Je ferai en sorte que la terre produise la sixième année suffisamment pour quatre années !

La propriété foncière dans l’année jubilaire

23 Comme il a été indiqué,22 au cours de l’année jubilaire vous restituerez à leurs propriétaires d’origine toutes les terres que vous leur aurez achetées au cours des quarante-neuf dernières années. Cette injonction est également soumise à une interdiction : la terre ne sera pas vendue de telle sorte qu’elle soit coupée pour toujours de son propriétaire d’origine. Ne vous sentez pas traités injustement d’avoir à rendre la terre pour laquelle vous avez payé, car la terre M’appartient. Vous ne devez jamais vous considérer comme les propriétaires du terrain, car vous êtes en réalité des étrangers et des résidents temporaires qui demeurent avec Moi sur Ma terre.

24 Pour la même raison, dans tout le pays que vous posséderez, vous accorderez également à la terre son rachat avant le début de l’année jubilaire, conformément aux règles suivantes :

Quatrième lecture – Revii

Les champs

25 on ne vendra ses terres que pour cause d’indigence ; et même dans de telles circonstances, on ne devra jamais vendre toutes ses terres, mais en garder toujours une parcelle afin de vivre de son produit. On a mentionné qu’il est interdit de faire des transactions commerciales avec le produit des années sabbatiques ou jubilaires,23 et que celui qui enfreint cette interdiction subira des pertes financières et finira par se voir obligé de vendre une partie de sa propriété personnelle (non foncière) afin d’assurer sa subsistance.24 S’il continue néanmoins à faire du commerce du produit des années sabbatiques ou de jubilé, les pertes qu’il subira seront encore plus élevées, et il se verra contraint de vendre sa propriété foncière. Pour cette raison, Je passerai maintenant en revue certaines des lois concernant la vente d’une propriété foncière :25 si ton frère juif devient indigent et, pour cette raison, vend une partie de la terre dont il a hérité, ce terrain pourra être « libéré » par la suite : son libérateur, qui lui est proche, pourra venir jusqu’à deux ans après la vente26 et racheter ce que son parent a vendu. L’acheteur ne peut pas refuser de revendre le terrain.

26 Si un homme n’a pas de parent disposant de moyens d’agir en tant que libérateur de sa terre, mais trouve des ressources suffisantes à lui seul pour permettre son rachat,

27 il calculera les années pour lesquelles le terrain a été vendu, c’est-à-dire le nombre d’années passées depuis la vente jusqu’à l’année du jubilé, et rendra la différence entre le prix de vente et la valeur proportionnelle des années écoulées depuis la vente à celui à qui il l’a vendu, et il retournera ensuite à l’héritage de ses ancêtres.

28 Mais s’il ne peut pas se permettre de rembourser à l’acheteur le total du montant proportionnel qui lui est dû, il ne lui est pas permis de racheter sa terre en plusieurs versements ; sa vente de la terre restera en possession de celui qui l’a achetée jusqu’au début de l’année du jubilé. Elle sortira des mains de l’acheteur l’année du jubilé, et redeviendra l’héritage de son propriétaire originel.

Cinquième lecture – ‘Hamichi

Les maisons

29 Il a été mentionné qu’il est interdit de faire du commerce avec la production agricole des années sabbatiques ou jubilaires ;27 et que celui qui contreviendrait à cette interdiction subira une perte financière et se trouvera finalement contraint de vendre une partie de sa propriété personnelle (non foncière) afin de payer sa subsistance ;28 et que, s’il continue de le faire, il encourra des pertes encore plus grandes et se verra contraint de vendre sa propriété foncière.29 Si, même après cela, il continue à faire du commerce avec le produit des années sabbatiques ou jubilaires, il subira une perte encore plus grande et sera contraint de vendre sa maison. Aussi, Je vais à présent passer en revue certaines des lois se rapportant à la vente de maisons :30 contrairement aux terrains agricoles, lorsqu’un homme vend une maison d’habitation située à l’intérieur d’une ville qui était entourée de murailles lorsque vous êtes entrés en Terre promise – même si elle ne l’est plus au moment de la vente de la maison –,31 son rachat peut seulement avoir lieu jusqu’à la fin de l’année de sa vente. Ainsi, la période de son rachat est d’une année entière.

30 Si elle n’est pas rachetée dans l’espace d’une année entière depuis sa vente, cette maison dans la ville entourée de murailles lorsque vous êtes entrés dans le pays restera pour toujours la propriété de celui qui l’a acheté pour toutes ses générations. Elle ne quittera pas ses mains dans l’année du jubilé, même si celle-ci commence au cours de l’année de sa vente.

31 Contrairement aux maisons des villes fortifiées, les maisons situées dans des villes ouvertes, non entourées de murailles, doivent être considérées aux fins du rachat comme le champ de la terre, et peuvent donc être rachetées pendant toute la période comprise entre la vente et le début de l’année jubilaire. Mais, tandis que les champs ne peuvent être rachetés qu’à compter de deux ans après leur vente, ces maisons pourront être rachetées même immédiatement après leur vente si le propriétaire initial ou son parent peuvent se le permettre ; il ne faut pas attendre un minimum de deux ans. Autrement, la maison quittera les mains de l’acheteur dans l’année du jubilé.

32 On enseignera plus tard32 qu’une fois entrés dans le pays il vous faudra réserver aux Lévites quarante-huit villes, et que ces villes devront être entourées d’une bande de terrain libre de mille coudées de large, entourée par une autre bande de terrain de culture de mille coudées. Quant aux villes des Lévites, les Lévites auront des droits de rachat illimités sur les maisons de leurs villes comme sur leur propriété foncière. Il ne leur faudra pas attendre deux ans pour racheter leurs champs, et ils auront la possibilité de racheter leurs maisons même un an après la vente.

33 Si quelqu’un achète une maison – ou même une ville entière – aux Lévites, la maison achetée ou la ville héritée quitteront les mains de l’acheteur dans l’année du jubilé et reviendront aux Lévites, car les maisons des villes des Lévites sont leur propriété exclusive, reçue en héritage, parmi les enfants d’Israël. Contrairement aux autres tribus, ils ne se verront attribuer aucun autre héritage. La règle selon laquelle les Lévites ont des droits de rachat illimités demeure également valable si le Lévite qui rachète une maison ou une ville entière le fait à d’autres Lévites ; à un parent lévite, par exemple, qui aurait racheté à son tour cette maison ou cette ville à un acheteur non lévite. De manière analogue, si la maison ou la ville n’a pas été rachetée par ses premiers propriétaires au libérateur lévite au début de l’année jubilaire, la maison rachetée ou la ville héritée quittera automatiquement la propriété de ce libérateur lévite dans l’année du jubilé, et reviendra à ses propriétaires d’origine pour la même raison.

34 Il sera enseigné plus loin33 qu’un individu peut faire don de son champ au trésor du Temple et, en ce cas, le racheter ensuite jusqu’à l’année jubilaire ; s’il manquait à le racheter avant cette date (ou quelqu’un d’autre le rachète avant qu’il en ait l’occasion), le champ deviendra la propriété permanente des prêtres l’année jubilaire. Or, les règles portant sur le rachat d’un champ offert en don diffèrent dans le cas des Lévites : un champ de la bande de terre extérieure entourant les zones ouvertes des villes des Lévites ne peut pas être ‘vendu’ aux prêtres de cette manière, parce que c’est l’héritage éternel des Lévites. Il ne devient pas la propriété permanente des prêtres pendant l’année jubilaire (que le trésorier l’ait vendu ou non à un tiers), et le Lévite a le droit de le racheter même une fois cette année écoulée. Ces règles spéciales s’appliquent uniquement aux quarante-huit villes d’origine des Lévites, et non à d’autres villes qu’ils pourraient se construire par la suite, pas plus qu’aux maisons appartenant aux Lévites et situées dans d’autres villes.34

La charité et l’intérêt

35 Si, même par la suite,35 quelqu’un continue à faire du commerce avec le produit des années sabbatiques ou jubilaires, il subira une perte financière encore plus grande et sera obligé d’emprunter de l’argent à intérêts. Aussi, Je vais passer en revue certaines des lois ayant trait à la charité et à l’intérêt :36 si ton frère juif devient indigent, tu feras effort pour le soutenir, c’est-à-dire lui venir en aide financièrement, dès que sa ‘main’, autrement dit sa capacité financière, commencera à faiblir à tes côtés afin qu’il puisse continuer à vivre avec toi sans soucis financiers, car il est beaucoup plus facile de l’aider avant son effondrement financier qu’après. Fais preuve de compassion à son égard, même s’il est un converti et même s’il est un résident étranger, qui ne peut être qu’en partie considéré comme ton ‘frère’. S’il finit par tomber dans l’indigence, prête-lui de l’argent ou fais-lui un don charitable, tel qu’on te l’a enseigné auparavant37 et qu’il te sera enseigné par la suite plus en détail.38

36 Lorsque tu lui prêteras de l’argent, ne prends pas d’intérêts de lui, comme il t’a été enseigné.39 Cette transgression est d’une telle gravité que Je la répète : ne prends pas d’intérêts de lui ! Je sais que tu seras tenté de considérer les intérêts comme une compensation légitime des revenus que tes fonds auraient produits si tu ne les avais pas prêtés à ton prochain, et c’est bien pour cela que Je te l’ordonne : crains ton Dieu et résiste à cette tentation. Tu pourras également être tenté de prétendre que l’argent que tu es sur le point de prêter à ton prochain appartient en réalité à un non-Juif, et que tu exigerais des intérêts à ton prochain pour le compte de ce non-Juif ; aussi, Je t’avertis : crains ton Dieu, car Je sais la vérité. Agis plutôt de manière à ce que ton frère juif vive avec toi sans soucis financiers grâce à ton prêt d’argent sans intérêts.

37 L’interdiction de prélever des intérêts porte sur tout prêt, de quelque forme que ce soit : ne lui remets pas ton argent à la condition d’être remboursé avec intérêt ; de façon analogue, ne lui donne pas ta nourriture ou autre chose à la condition d’être remboursé avec intérêt.

38 Je suis l’Éternel, votre Dieu, Qui vous a fait sortir d’Égypte : tout comme J’ai pu discerner en Égypte qui était ou qui n’était pas un premier-né, ainsi Je peux savoir si vous prêtez votre argent à quelqu’un en prétendant que c’est celui d’un non-Juif. Par ailleurs, Je vous ai fait sortir d’Égypte à condition que vous acceptiez Mes commandements même s’ils sont difficiles, comme c’est le cas de celui-ci,40 et afin de vous donner Canaan en récompense pour avoir accompli tous Mes commandements – soyez donc assurés que votre récompense sera proportionnelle à la difficulté qu’il y a à accomplir ce commandement. Enfin, Je vous ai tirés d’Égypte pour vous donner Canaan afin d’être un Dieu pour vous, car la Terre promise est plus réceptive à la conscience du Divin que n’importe quel autre endroit au monde ;41 aussi, dans un certain sens Je Me considère comme le Dieu de tous ceux qui y vivent, et Je considère quiconque la quitterait comme un idolâtre.

Sixième lecture – Chichi

Le serviteur juif

39 Si, même après les avertissements mentionnés auparavant,42 un individu continue à faire du commerce du produit de l’année sabbatique ou jubilaire, il subira une perte financière encore plus grande et sera contraint de se réduire en servitude, comme suit :43 il vous a été enseigné44 que le Sanhédrin peut soumettre un homme (mais non une femme) à la servitude s’il vole quelque chose et que les moyens lui manquent pour restituer la valeur de l’objet dérobé. Un homme (mais non une femme)45 peut aussi se soumettre à la servitude si sa misère ne lui laisse aucun moyen de subvenir à ses besoins. Si ton frère juif devient indigent en dépit du fait qu’il vit avec toi et que tu es tenu de ne pas l’abandonner à cette condition,46 et qu’il t’est asservi à titre de serviteur, ne le fais pas accomplir des tâches le faisant apparaître comme un serviteur, c’est-à-dire des tâches le dégradant en public, comme le seraient, par exemple, porter tes vêtements en public en marchant derrière toi, ou te mettre les chaussures en public.

40 Qu’il soit plutôt pour toi comme un salarié ou un résident salarié : offre-lui un travail d’artisan honorable et traite-le avec respect. Comme il en est du serviteur asservi par le Sanhédrin afin de compenser son vol, il travaillera avec toi seulement jusqu’au début de l’année du jubilé. Si cette année tombe au milieu de sa période de service, il sera libéré.

41 Une fois sa durée de service écoulée (ou arrivée à son terme par l’effet de l’année du jubilé), il te quittera – mettant ainsi fin à ton obligation de les nourrir, lui ainsi que ses enfants. Il retournera dans sa famille et reprendra la condition sociale de ses pères. Personne n’a le droit de le regarder de haut ou de le mépriser du fait de son passé comme serviteur.

42 Car, même s’il a été ton serviteur pendant un certain temps, eux – les Hébreux – sont, en réalité, Mes serviteurs, que J’ai fait sortir d’Égypte. Mon acte d’achat, pour ainsi dire, est antérieur au tien. Vous détenez tous la distinction et le prestige d’être Mes serviteurs ; il n’est donc pas ignominieux que quelqu’un d’entre vous devienne le serviteur d’un autre Juif. Pour cette raison, vous pouvez être attachés l’un à l’autre comme serviteurs ; néanmoins, tu ne dois pas traiter ton serviteur juif comme un véritable serviteur, mais comme un salarié.47 Aussi, les serviteurs juifs ne seront pas vendus comme on vend un serviteur non juif, c’est-à-dire en public, publiant leurs noms et les contraignant à se tenir debout sur une estrade afin que les acheteurs potentiels viennent les examiner.48

43 Outre qu’il ne faut pas faire honte au serviteur en public, tu ne lui donneras à accomplir, même en privé, des tâches éreintantes, soit dégradantes ou inhabituelles, ni ne le contraindras à accomplir des travaux inutiles ou des tâches pour lesquelles tu n’as fixé aucune limite de temps. Tu peux bien tromper les autres en leur faisant croire que tu ne le fais pas travailler ainsi, mais Moi, tu ne peux pas Me tromper ; aussi, crains ton Dieu et fais ce que Je dis.

Les serviteurs non juifs

44 On vous enseignera par la suite49 qu’il vous faudra tuer ou bannir tous les membres des sept peuples cananéens qui occupent pour l’instant la terre d’Israël. Ainsi, puisque, comme on vient de le dire, tu ne dois pas confier à tes serviteurs juifs des tâches subalternes et que tu ne peux employer aucun des occupants actuels de la terre à cette fin, il s’ensuit que les seuls serviteurs ou servantes que tu pourras posséder pour des tâches subalternes viendront des peuples non juifs résidant, non pas dans le territoire compris dans les limites de la Terre promise, mais autour de vous, hors de ses frontières. Ce n’est que d’eux que vous achèterez des serviteurs ou servantes non juifs.

45 Parmi les peuples non juifs, l’appartenance suit la voie patrilinéaire ; aussi, vous ne serez pas obligés de tuer ou de bannir les enfants nés de femmes cananéennes si ces enfants sont engendrés par des hommes appartenant à d’autres peuples non juifs. Ainsi donc, vous pourrez acheter également des serviteurs parmi les enfants des résidentes cananéennes qui vivraient parmi vous, ainsi que – si ces enfants ont leurs propres familles – parmi leur famille qui se trouverait vivre parmi vous, des enfants à qui elles auront donné naissance dans votre pays de pères non cananéens. Si tu achètes de tels serviteurs, ils deviendront également partie de votre domaine.

46 Vous les garderez comme propriété pour vos enfants après vous comme un domaine hérité, et aurez ainsi le droit de les faire travailler pour vous à jamais, c’est-à-dire sans contrainte par rapport à la durée de leur service. Mais quant à vos frères, les enfants d’Israël, personne – pas même un chef de tribu ou votre roi – ne fera travailler son frère juif par un labeur éreintant, c’est-à-dire dégradant ou inhabituel.

Septième lecture – Chevii

47 Si un individu s’est engagé auprès d’un autre Juif en tant que serviteur après être tombé dans la misère pour avoir pratiqué la vente commerciale de la production de l’année sabbatique ou de jubilé,50 et continue d’enfreindre cette interdiction après avoir conclu sa période de service, il encourra à nouveau une perte financière, mais cette fois-ci il sera obligé de s’asservir lui-même à un non-Juif, comme suit :51 si un résident étranger acquiert des moyens financiers, ce sera parce qu’il s’est associé avec toi et s’est placé sous ton influence ; et si ton frère juif devient indigent, il se peut que ce soit parce qu’il s’est associé avec lui et s’est placé sous son influence. Si ton frère juif est asservi dans son indigence en tant que serviteur à un étranger résidant parmi vous ou, pire encore, à travailler pour une idole de la famille non juive d’un converti ou d’un résident étranger, la vente est valable, et le Juif peut rester au service du résident étranger ou du culte idolâtre jusqu’au début de l’année jubilaire, même si celle-ci tombe plus de six années plus tard à compter de la date de la vente.52 Si le serviteur a des enfants au moment où il s’est asservi à son employeur non juif, ce dernier est tenu de nourrir ces enfants pendant toute la durée de son service.53

Le serviteur juif (suite)

48 Toutefois, une fois asservi, il aura des droits de rachat illimités. Un de ses frères le rachètera sur-le-champ afin de l’empêcher de s’assimiler à la culture non juive.

49 Si les frères ne peuvent pas le racheter aussitôt, alors c’est son oncle ou son cousin qui le rachèteront ; ou, au cas où ils ne le feraient pas, c’est le plus proche des parents suivants qui le rachètera ; ou, si aucun de ses proches ne se trouve en mesure de le racheter aussitôt, lorsqu’il en acquerra les moyens, il se rachètera lui-même.

50 Ce rachat doit être effectué comme une transaction commerciale juste et équitable ; celui qui le rachète calculera avec son acquéreur le nombre d’années qui se sont écoulées depuis l’année où il a été asservi jusqu’à l’année du jubilé. Le prix de l’achat sera alors divisé par ce nombre d’années : le résultat sera alors considéré comme son coefficient de productivité pendant sa période comme travailleur salarié.

51 S’il reste encore un grand nombre d’années jusqu’à l’année du jubilé, il rendra à son acheteur le montant de son rachat à partir de l’argent avec lequel il a été acquis.

52 De façon analogue, s’il reste un petit nombre d’années jusqu’à l’année jubilaire, il fera le même calcul. Il rendra l’argent du rachat à l’acheteur conformément aux années qui restent jusqu’à l’année du jubilé.

53 Il sera considéré par son acheteur comme un employé salarié à l’année. L’acheteur ne l’opprimera pas par un travail éreintant – autrement dit, dégradant ou inhabituel – ; si l’acheteur agit ainsi devant toi, toute passivité de ta part vis-à-vis de sa conduite sera considérée par lui comme une approbation tacite.

54 S’il n’a été racheté par aucune de ces procédures, il quittera son employeur non juif l’année du jubilé – mettant ainsi fin à l’obligation de son employeur de le nourrir, lui ainsi que ses enfants.

MAFTIR

55 Il doit être racheté parce que les enfants d’Israël sont Mes serviteurs ; eux – le peuple juif – sont certainement Mes serviteurs, que J’ai fait sortir d’Égypte. Mon acte d’acquisition, pour ainsi dire, a priorité sur celui de tout autre acheteur. Je suis l’Éternel, votre Dieu ; le lien entre nous est tellement intime que, lorsque vous êtes asservis, c’est comme si Je l’étais également.

26:1 Si vous en venez à vous asservir en tant que travailleurs au service d’une idole, n’interprétez pas cette providence Divine comme si J’approuvais implicitement que vous vous engagiez dans le culte de cette idole : comme on vous l’a dit, vous ne vous ferez d’idoles54 ni ne vous érigerez d’image sculptée55 ou de stèle faite d’une seule pierre56 pour les adorer comme des idoles. Par ailleurs, ne cherchez pas à Me rester fidèle pendant que vous êtes sous les ordres d’un non-Juif en improvisant des moyens fictifs de M’adorer. Par exemple, une fois le Temple bâti, il vous sera interdit de vous prosterner – même à Mon intention – sur toute surface pavée autre que la cour dallée du Temple. Ainsi, n’installez pas un dallage de pierres afin de vous y prosterner nulle part ailleurs dans votre pays (et moins encore en dehors de celui-ci), car Je suis l’Éternel, votre Dieu, Que vous adorerez conformément aux directives que J’ai établies pour vous.

2 De même, si vous êtes asservis sous les ordres d’un non-Juif, n’interprétez pas cette providence Divine comme une approbation implicite de Ma part de ce que vous imitiez son mode de vie. Vous devrez continuer à observer Mes Chabbat et révérer Mon Sanctuaire tout au long de votre période destinée à son service. Je suis l’Éternel, Qui – vous pouvez en être certains – vous récompensera si vous observez ces commandements.” »