9:1 Le huitième jour. Au cours des sept jours précédents, aucune manifestation divine n’avait eu lieu en réponse aux rites que Moïse avait accomplis pour investir Aharon et ses fils. Le peuple, découragé, se plaignit à Moïse du fait que tous ses efforts réalisés en offrant les matériaux pour le Tabernacle et en l’édifiant avaient été apparemment vains, puisqu’à l’évidence Dieu était toujours en colère contre eux à la suite de l’affaire du veau d’or. Moïse répondit que la Présence Divine honorerait leur travail une fois seulement qu’Aharon commencerait à officier en tant que grand prêtre, étant donné que son mérite dépassait en valeur le sien.1
9:22 De la bénédiction sacerdotale. Aharon dit : « Nous savons tous que la présence de Dieu ne peut demeurer dans ce Tabernacle que s’Il nous a pardonné l’épisode du veau d’or.2 Puisque mon rôle dans l’affaire a été crucial, le pardon de nous tous dépend de ce qu’Il me l’accorde à moi. Aussi, pour inaugurer le Tabernacle et son fonctionnement, il ne suffit pas que je vous bénisse – car, tant que nous ne saurons pas qu’Il m’a pardonné, je ne peux pas obtenir l’effacement de cette faute collective. Aussi, il convient que j’en appelle à Dieu Lui-même pour qu’Il vous bénisse et veille sur vous. Puisse Dieu faire rayonner Sa face vers vous et vous gratifier de Sa présence, en conséquence de la faveur qu’Il vous accorde en vous pardonnant la faute du veau d’or, et qu’ainsi Il vous accorde la paix. »3
1 Nadav et Avihou. D’un point de vue plus profond, la mort de Nadav et Avihou ne constitua pas un châtiment.
La conscience innée de notre âme Divine est d’être liée à Dieu, d’être unie à Lui. Habituellement, cette conscience est obscurcie par la conscience de soi de notre âme animale. Cependant, dans les circonstances appropriées, boire du vin peut permettre à l’âme Divine de prendre la direction de notre conscience. Dans les paroles des sages talmudiques : « Lorsque le vin entre, se révèlent les secrets »,4 le « secret » ultime étant notre unité avec Dieu. Le vin est également une métaphore de la dimension profonde de la Torah, dont l’étude aide l’âme divine à se manifester dans notre conscience.
C’est pourquoi les fils d’Aharon burent du vin – pour épanouir leur conscience et révéler leur âme Divine. En même temps qu’ils buvaient du vin au sens littéral, ils en buvaient métaphoriquement : en laissant leur âme divine pénétrer leur conscience, leur esprit s’imbibait en même temps de la compréhension profonde de la dimension intérieure de la Torah, approfondissant leur sentiment d’unité avec Dieu.
La conscience divine élevée de Nadav et d’Avihou les amena à perdre tout sentiment d’existence matérielle, jusqu’à ce que l’âme finisse par quitter leur corps. Comme l’explique Rabbi ‘Haïm Ben Attar (Or Ha‘Haïm HaKadoch),5 dans leur intense désir de s’unir à Dieu, ils continuèrent de s’élever vers des sommets spirituels même quand ils sentirent que leur âme se détachait d’eux. Dans cette vision, leur mort ne fut pas un châtiment ; ils moururent comme Moïse et Aharon le feraient plus tard : du baiser divin.6
2 Ils moururent. Il a été relaté auparavant que les deux fils aînés d’Aharon, Nadav et Avihou, devinrent passibles de la peine de mort lors du don de la Torah.7 Dix mois plus tard, ils furent condamnés à la peine de mort pour deux raisons supplémentaires. Premièrement, ils avaient correctement déduit que, tout comme la révélation de la Présence divine qui accompagne le sacrifice quotidien du matin est suivie de l’offrande d’encens,8 la révélation de la Présence Divine à laquelle on venait d’assister devait être également suivie d’une offrande du même ordre.9 Mais, quoiqu’ils étaient dans le vrai, ils prononcèrent la loi (et la mirent en pratique) avant de donner à Moïse l’occasion de le faire. Puisque la hauteur spirituelle de Nadav et d’Avihou était juste en dessous de celle de Moïse et d’Aharon,10 ils auraient dû savoir qu’il ne fallait pas devancer Moïse ; aussi, ils encoururent la peine de mort.
Deuxièmement, Nadav et Avihou cherchèrent à intensifier l’extase du moment en buvant du vin, et ce fut dans cet état d’ivresse qu’ils offrirent leur encens. Dans la mesure où l’accomplissement des sacrifices en état d’ébriété n’avait pas encore été interdit ils n’enfreignaient ainsi au sens strict aucune interdiction ; aussi, leur encens suscita la révélation divine. Néanmoins, le statut spirituel élevé qui était le leur aurait dû leur permettre de percevoir que Dieu ne veut pas que Ses prêtres officient en état d’ébriété. C’est dans ce sens que leur encens était « un feu étranger, que Dieu ne leur avait pas ordonné d’offrir ». En conséquence, ils encoururent la peine de mort.11
10:3 Je serai honoré. Moïse dit à Aharon : « Je pensais que cela signifiait que, lorsque le Tabernacle serait inauguré, toi ou moi, nous mourrions en punition d’un méfait quelconque afin de démontrer à quel point il faut consciencieusement exécuter le service de Dieu – après tout, si Dieu punit des justes parfaits, Il punira certainement ceux qui le sont moins. Mais apparemment, tes deux fils aînés étaient plus justes que toi ou moi, et c’est pour cette raison que Dieu a décidé d’enseigner au peuple cette leçon fondamentale en faisant un exemple par eux plutôt que par nous. »
10:12 Moïse parla. Une fois les corps de Nadav et d’Avihou retirés du Tabernacle, les cérémonies d’investiture se poursuivirent, et Aharon offrit les sacrifices supplémentaires correspondant au premier jour du mois.12 Tous les sacrifices ayant été offerts, la question se posa de savoir si les portions des sacrifices destinées à être consommées par les prêtres devaient effectivement être mangées par Aharon et ses deux derniers fils, puisqu’ils étaient en deuil.
Comme on le relatera plus tard,13 les chefs des douze tribus présentèrent des offrandes pour l’inauguration de l’autel, et Dieu indiqua à Moïse d’en offrir une chaque jour au cours des douze premiers jours où le Tabernacle serait en plein fonctionnement. La première à être offerte, le 1er Nissan, fut celle de Na’hchon fils d’Aminadav, chef de la tribu de Juda.14 Puisque ces offrandes de consécration comprenaient des offrandes de grain, dont une partie devait également être consommée par les prêtres, la même question s’appliquait à l’offrande de grain de Na’hchon.
Moïse dit alors à Aharon et à ses fils : « En dépit du fait que seul un grand prêtre est autorisé et tenu de consommer ses sacrifices le jour du décès de son proche parent,15 en ce jour vous êtes tous trois soumis aux contraintes du grand prêtre. Pour cette raison, vous devez tous manger les portions de l’offrande de grain faisant partie du rite d’investiture16 ainsi que celles de l’offrande de grain apportée en consécration par Na’hchon fils d’Aminadav, car elles sont censées être consommées par les prêtres. »
10:16 Moïse enquêta. Suivant les instructions de Moïse, Aharon et ses fils mangèrent leurs portions des sacrifices prescrits pour ce jour-là : l’offrande de grain, l’offrande de faute et les offrandes de paix en l’honneur de l’investiture, ainsi que les offrandes de faute et de grain présentées par Na’hchon. Il y avait cependant une autre offrande de sainteté supérieure qu’ils auraient normalement dû manger : le bouc apporté comme offrande de faute accompagnant les offrandes d’élévation supplémentaires pour le premier jour du mois.17 Or, contrairement aux autres offrandes, celle-ci n’était pas une offrande exceptionnelle prescrite spécifiquement pour ce jour-là, mais une offrande régulière qui devait être apportée tous les mois. Lorsque Moïse avait dit à Aharon et ses fils que Dieu leur avait ordonné de manger leur part des sacrifices même s’ils étaient en deuil de leurs proches parents, il n’avait mentionné que les deux offrandes de grain prescrites uniquement pour ce jour-là, d’où ils comprirent que cette directive ne s’appliquait qu’à de telles offrandes et non aux sacrifices réguliers prescrits pour toujours. La règle habituelle – raisonnèrent-ils – restait valable pour les sacrifices réguliers, ce qui signifiait qu’il leur était interdit de manger la chair de ce bouc. (Attendre le lendemain – lorsqu’ils ne seraient plus endeuillés – pour en manger n’était pas une option ouverte, étant donné que les sacrifices de sainteté supérieure ne peuvent être consommés au-delà du jour où ils sont offerts, ou la nuit suivante.18) Par conséquent, au lieu de manger leur portion du bouc apporté en offrande de faute le premier jour du mois, ils le brûlèrent, comme il est prescrit pour tout sacrifice qu’on ne peut pas manger dans les délais fixés.
Moïse, pour sa part, avait supposé le contraire. Puisque Dieu lui avait dit que ni Aharon ni ses fils ne devaient observer des pratiques de deuil ce jour-là afin de ne pas gâcher l’atmosphère de fête,19 il en avait déduit que c’était là l’intention de l’ordre donné par Dieu à l’égard des deux offrandes de grain. Ce souci empêchant d’accomplir les rites de deuil de quelque manière que ce soit, la directive devait porter – avait-il raisonné – sur tous les sacrifices offerts ce jour-là, sans exception.20
Et découvrit qu’il avait été brûlé. Les perceptions respectives de Moïse et d’Aharon au sujet de la différence entre les sacrifices particuliers de cette journée et ceux qui seraient offerts d’une manière régulière correspondent à leurs façons différentes d’envisager notre relation à Dieu. La vocation de Moïse était de transmettre la Torah de Dieu au peuple, tandis que celle d’Aharon était de porter le peuple vers la Torah. Si l’on imagine la relation entre Dieu et le peuple juif comme un mariage, Moïse est celui qui escorte le Fiancé céleste jusqu’à la ‘houpa, et Aharon, celui qui accompagne l’épouse terrestre.
La Torah est une vérité objective et immuable, tandis que les êtres humains sont subjectifs et sans cesse changeants. Moïse concevait la vérité de la Torah comme pouvant s’appliquer uniformément dans toutes les circonstances ; pour Aharon, par contre, chaque situation devait être évaluée en elle-même afin de savoir comment lui appliquer efficacement la vérité immuable de la Torah. Aharon comprit qu’un sacrifice offert à titre exceptionnel était différent d’un sacrifice offert de façon régulière, et que la vérité de Dieu peut se décliner différemment selon les contextes.
Notre vie doit faire écho aux deux perceptions, celle de Moïse et celle d’Aharon. Envers nous-mêmes, nous devons être comme Moïse, dévoués à la vérité de la Torah de manière absolue et immuable. Dans nos rapports avec les autres, nous devons, à l’image d’Aharon, prendre en considération leurs états d’âme et inclinations, et les approcher de la Torah par un amour miséricordieux.21
10:18 Comme je l’avais ordonné. Moïse continua ensuite de les interroger : « Avez-vous appliqué le sang sur l’autel vous-mêmes, ce qui aurait également invalidé le sacrifice – étant donné que la personne en deuil qui accomplirait un des rites du sacrifice le rend par là même invalide –, et avez-vous été tenus de le brûler ? »
10:19 Ont-ils apporté. Aharon poursuivit : « C’est moi qui ai sacrifié ces offrandes et la chose est permise, car en tant que grand prêtre j’ai le droit, comme tu nous as enseigné,22 de faire des sacrifices même le jour où un parent proche est décédé. Ainsi, ce n’est pas que le bouc apporté en offrande de faute a été brûlé parce qu’il serait devenu invalide, mais parce que rien ne justifie d’appliquer la clémence que tu as entendue de Dieu concernant la consommation des sacrifices spéciaux prescrits pour aujourd’hui à des sacrifices qui seront offerts désormais de façon régulière. Tu prétends que Dieu ne veut pas que l’on ternisse l’esprit joyeux de la journée en observant les règles du deuil. Peut-être est-ce vrai uniquement en ce qui concerne les rites des sacrifices eux-mêmes, qui doivent avoir lieu à côté de l’autel – le centre de la célébration –, et j’y ai effectivement offert tous les sacrifices, y compris l’offrande de faute correspondant au premier jour du mois, comme il est prescrit. Or, puisque la consommation des sacrifices ne doit pas forcément avoir lieu à côté de l’autel (mais seulement quelque part dans l’enceinte du Tabernacle), l’observance des lois du deuil à propos de manger les sacrifices ne peut pas être interprétée comme atténuant l’humeur joyeuse du jour. Par conséquent, le fait que Dieu nous ait permis explicitement de manger les sacrifices spéciaux de cette journée implique que cette indulgence ne s’applique qu’à eux, car ils font partie intégrante des cérémonies d’investiture se déroulant en ce jour. Si tel est le cas, cette clémence ne saurait porter sur des sacrifices qui seront offerts désormais d’une manière régulière. »23
11:2 Que vous pouvez manger. Il existe deux types d’impureté : le premier type rend le Juif inapte à pénétrer dans certaines zones (à savoir le Tabernacle et l’un des deux camps – ou les deux – situés tout autour, où le peuple juif s’installa par la suite),24 ainsi qu’à manger de la nourriture consacrée (des sacrifices, de la terouma25 ou la deuxième dîme26), jusqu’à ce qu’il accomplisse un rite de purification. Ce type d’impureté est contracté par diverses conditions matérielles ou types de contact avec diverses entités ;27 il sera appelé impureté rituelle.
Le second type d’impureté ne rend pas le sujet inapte à pénétrer dans une zone spécifiée, mais provoque en lui une désensibilisation à la spiritualité, et ne peut être éliminé qu’au moyen d’un processus de repentir approprié. Ce type d’impureté est contracté en mangeant des entités diverses ; il sera appelé impureté spirituelle. (Il existe un certain recoupement entre ces deux catégories en ce que certaines entités transmettent à la fois l’impureté rituelle lorsqu’elles sont touchées et l’impureté spirituelle lorsqu’elles sont mangées, comme on le verra par la suite.)
Comme les animaux ont précédé les hommes dans l’ordre de la création, la Torah évoquera d’abord les animaux autorisés à la consommation et les types d’impureté qu’ils véhiculent, et ce n’est qu’ensuite qu’elle abordera les impuretés diverses que l’être humain est susceptible de transmettre.28
Les restrictions suivantes, portant sur le régime alimentaire des Juifs, ont pour but notre bien spirituel. C’est précisément parce que Dieu nous a dotés d’une âme supplémentaire, divine,29 qui nous rend sensibles à la transcendance du Divin, qu’Il nous impose ces restrictions, car elles sont conçues pour fortifier la santé de cette âme.
Voici les créatures. Un grand nombre de noms d’animaux figurant dans les listes suivantes (ainsi que la liste présente dans Deutéronome 14:4–18) peuvent être considérés comme des traductions précises des termes hébreux ; d’autres sont proposés en tant que conjectures fondées.30 Pour cette raison, les seuls animaux autorisés à la consommation de nos jours sont ceux pour lesquels on dispose d’une tradition établie.31
11:3 Tout animal dont les sabots. Le premier signe attestant qu’un animal est cachère est son sabot fendu. Le sabot est en contact avec le sol en même temps qu’il sépare de lui. Il renvoie ainsi à l’idée que, tout en nous impliquant dans le monde matériel, il nous faut garder une certaine distance à son égard, un certain écart dans nos affaires avec la matérialité.
Le fait que le sabot doive être fendu évoque l’idée que cette séparation doit comporter une ouverture : nous devons nous assurer que la lumière de la sainteté pénètre même les aspects les plus ordinaires de la création, et nous assurer de préserver notre conscience du Divin même lorsque nous sommes engagés dans les aspects profanes de notre vie.
L’autre signe qui atteste qu’un animal est cachère est le fait qu’il rumine. On trouve ici une allusion à la nécessité de réfléchir posément avant de nous engager dans ces activités profanes. Tout d’abord, nous devons examiner nos aspirations et veiller à ce qu’elles visent uniquement à élever le monde, les expurgeant ainsi du désir de nous complaire dans une jouissance égoïste. Deuxièmement, nous devons réfléchir aux méthodes adoptées pour raffiner le monde et nous assurer qu’elles sont conformes aux directives énoncées dans la Torah.32
11:4 Vous n’en mangerez pas. Tout, dans la création de Dieu, sert un but,33 et il est de notre devoir de concrétiser cet objectif. Bien que, dans de nombreux cas, ceci requiert notre initiative active – par exemple, en respectant un commandement positif avec l’entité ou en l’utilisant autrement dans un but divin –, dans d’autres nous sommes tenus de rester passifs – par exemple, en respectant un commandement restrictif se rapportant à l’entité, ou bien en évitant l’entité elle-même. Mais, même lorsque Dieu nous ordonne d’éviter quelque chose, nous continuons de l’élever de cette manière.
Dieu nous ordonne de ne pas consommer des animaux non cachère parce qu’ils proviennent d’un domaine de la spiritualité que nous ne saurions élever en les mangeant. Dans leur cas, nous les élevons en accomplissant le commandement de Dieu de nous abstenir d’en manger.
Ces animaux peuvent d’ailleurs être élevés directement et activement en les utilisant à des fins autres que la nourriture. Par exemple, l’âne ou le cheval qui transportent une personne en route pour exécuter un commandement deviennent, eux aussi, imprégnés de sainteté. En utilisant tout ce que nous possédons dans la vie pour concrétiser notre mission divine, nous sanctifions tous les aspects de la réalité avec lesquels la providence divine nous a mis en contact.34
11:5–6 Le daman ; le lièvre. Il n’a pas été observé que le daman remâche sa nourriture. Toutefois, son appareil digestif ressemble quelque peu à celui des ruminants ; le temps nécessaire pour digérer les aliments ressemble à celui des ruminants ; il peut digérer des fibres, comme le peuvent les ruminants ; il mâche de côté même lorsqu’il ne broute pas l’herbe, comme le font les ruminants ; et il est probable qu’il régurgite et remâche une partie de sa nourriture.
Il n’a pas été observé non plus chez le lièvre qu’il remâche sa nourriture. Cependant, afin de digérer pleinement ses aliments, il en ingère souvent de nouveau sous la forme de boulettes spéciales qu’il excrète à cette fin (ce processus est appelé « cæcotrophie »), et ses habitudes de mastication ressemblent également à celles des ruminants.
Ces caractéristiques peuvent suffire à inclure ces animaux parmi ceux qui se trouvent décrits dans la Torah comme des ruminants. Il se peut cependant que les termes hébreux fassent référence à des espèces disparues de nos jours.35
8 Vous ne toucherez pas. Contrairement au fait de manger ces animaux, ce qui rend un Juif spirituellement impur, l’acte de les toucher ou de transporter leurs cadavres rend le Juif rituellement impur, comme on le verra bientôt.36 L’impureté rituelle exige que la personne se purifie rituellement avant d’entrer dans l’enceinte du Tabernacle ou de manger de la nourriture consacrée. Il ne nous est pas permis de nous rendre impurs en mangeant ces animaux, mais il nous est permis de le faire en les touchant ou en transportant leurs cadavres (tant que nous sommes conscients des conséquences d’agir ainsi)37. Font exception à cette règle les fêtes de pèlerinage, au cours desquelles nous devons éviter de nous rendre impurs par le contact avec leurs restes.38
11:19 L’atalef. Les sages décrivent cette créature comme un oiseau nocturne qui pond des œufs et nourrit également ses poussins.39 De nos jours, il n’existe aucune créature ailée correspondant à cette description.
Tous les autres oiseaux. Ainsi, une fois que l’identité des oiseaux interdits est connue, tous les autres sont théoriquement autorisés. Cependant, puisque – comme il a été indiqué ci-dessus –40 aucune traduction des noms des oiseaux interdits ne saurait être précise, cette règle ne peut plus être appliquée de manière fiable. Aussi, les seuls oiseaux autorisés à la consommation sont ceux pour lesquels on dispose d’une tradition établie. Parmi ces oiseaux figurent le poulet, le moineau, le pigeon, la colombe, le canard, la dinde et certains types de cailles, d’oies et de faisans.
20–23 Des sauterelles autorisées. Rachi note qu’il existe de nombreux types de sauterelles possédant les signes requis, mais que nous ne savons plus lesquels d’entre eux sont compris dans les noms désignant ces insectes dans la Torah. Certaines communautés yéménites ont néanmoins préservé les traditions concernant les variétés de sauterelles autorisées. Les membres de ces communautés sont donc autorisés à manger ces sauterelles, même actuellement.41
11:34 Rituellement impurs. Ainsi, l’impureté rituelle peut être contractée indirectement, c’est-à-dire par le biais d’un objet qui n’est pas impur en soi (ici, le vase en terre cuite), mais qui l’est devenu à partir d’une source d’origine (dans ce cas, la créature porteuse d’impureté). Or, seules la nourriture et la boisson peuvent être indirectement atteintes d’impureté ; les personnes et les outils ne le sont pas.
Un aliment ayant contracté directement de l’impureté rituelle (par exemple, à travers le contact avec une créature morte) transmet l’impureté rituelle à un autre aliment (par son contact) uniquement si son volume est au moins équivalent à celui d’un œuf (environ 57 ml).
11:36 Mikvé. Pour que l’eau purifie une personne ou un objet de l’impureté rituelle, elle doit faire partie d’un plan d’eau naturel, tel qu’un océan, un lac, une rivière permanente ou une source ; ou bien, doit provenir d’une source naturelle (telle qu’une masse d’eau naturelle, de la pluie ou de la neige) contenue dans une cuve. Dans la mesure où tout le corps doit être immergé à la fois, le volume minimal d’une cuve-mikvé est déterminé comme étant celui d’un parallélépipède de trois coudées de long, une coudée de large et une coudée de profondeur,42 le volume en étant d’environ quarante séa43 (332 l). La construction d’un mikvé obéit à de nombreuses règles supplémentaires, régissant quel type d’eau peut être utilisé pour la remplir, comment l’eau doit être dirigée vers la cuve, etc.44
47 Entre l’impur et le pur. Dans un sens allégorique, cette injonction vise à établir une distinction d’ordre moral entre la conduite saine et acceptable et celle qui ne l’est pas. Lorsque les choses sont claires et nettes, la distinction est facile à établir. Mais trop souvent, la différence n’est pas tranchée, et ce qui est impur peut être facilement pris pour pur.
Aussi, afin d’accomplir la consigne de ce dernier verset de la paracha, nous devons nous inspirer de la leçon de son premier verset : le huitième jour. Le nombre huit représente le caractère transcendant du Divin, qui dépasse le cycle régulier, naturel, symbolisé par le nombre sept. Lorsque nous sommes attentifs à la conscience du Divin, du « huit », nous reconnaissons instinctivement ce qui est impur et ce qui ne l’est pas ; l’esprit rationnel ne saurait nous faire tourner la tête et réussir à nous convaincre que l’obscurité est lumière et l’amer, douceur.45
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