Se tenant au pied du mont Sinaï, prêts à recevoir la Torah, les Enfants d’Israël ont proclamé qu’ils observeraient d’abord tous ses commandements et entreprendraient ensuite de les comprendre. Ils ont d’abord déclaré « nous ferons », et ensuite « nous comprendrons ».1
Certains soutiennent qu’ils commenceront à observer les mitsvot lorsqu’ils les comprendront. L’irrationalité de cette attitude peut être comprise à partir de l’exemple du corps, qui nécessite un apport quotidien de nourriture et d’air. Aucune réflexion, discussion ou étude sur l’alimentation et la respiration ne saurait en remplacer l’accomplissement concret. Au contraire, le fait de ne pas manger ou de ne pas respirer correctement conduit à l’affaiblissement des capacités mentales de réflexion. De toute évidence, l’approche correcte et saine n’est pas d’étudier d’abord la nutrition et la respiration puis de les pratiquer, mais l’inverse. Car pendant qu’un individu mange, boit et respire – bien qu’il n’en saisisse pas entièrement les processus –, ses facultés d’étude et de concentration sont renforcées.
La même chose s’applique à l’âme. Les éléments dont elle a besoin pour sa subsistance sont déterminés par son Créateur, et au mont Sinaï, Il nous les a révélés, nous informant que « l’air » et la « nourriture » vitaux pour notre existence spirituelle sont la Torah et les mitsvot. Il est donc logique que nous accomplissions les mitsvot, puis que nous explorions ensuite leurs valeurs. Car en donnant la priorité à l’action, nous acquérons la force spirituelle et intellectuelle que nous procure l’accomplissement des mitsvot pour pouvoir analyser et approfondir leur message.
La mitsva de mettre des téfiline tous les jours de la semaine, sur le bras face au cœur et sur la tête (le siège de l’intellect) incarne la véritable approche juive : l’action d’abord (le bras), avec sincérité et cœur, suivie de la compréhension intellectuelle (la tête).
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