Pourquoi cela nous touche-t-il ?

Pourquoi cela nous émeut-il lorsque des dizaines de milliers de gens meurent dans un tremblement de terre en Turquie ? Pourquoi sommes-nous bouleversés quand un tueur fou commet un massacre dans une cour de récréation ? Pourquoi sommes-nous peinés à la vue d’un sans-abri qui se meurt peu à peu sous une porte cochère ?

Il semble qu’il y ait quelque chose sur lequel nous sommes tous d’accord, hommes et femmes, riches et pauvres, religieux et laïcs, hippies et yuppies : la vie humaine a une valeur. Non seulement nous existons, mais nous devons exister. Et toute personne qui pense autrement est soit mauvaise, soit folle, soit les deux à la fois (comme certains « tueurs fous »...).

Mais pourquoi ? Si nous existons par accident, si notre présence sur terre est purement fortuite, pourquoi attacher à notre survie un sens si profond ? Pourquoi, d’ailleurs, le mot « sens » fait-il partie de notre lexique ? Si notre existence est sans finalité, pourquoi la « dépression suicidaire » est-elle considérée comme une maladie ?

Les athées aussi croient en D.ieu, sauf qu’ils L’appellent autrement. Ils croient que la vie humaine a un sens, qu’il existe un principe qui dépasse notre existence, auquel celle-ci est vouée. D’un point de vue rationnel, quelqu’un peut réfuter cela, mais son instinct, sa fibre le confirme. Et lorsque ce n’est pas le cas, l’humanité entière le déclare « anormal ».

Il suffit de lire les titres des nouvelles : « Héroïsme médical : un chirurgien opère trente heures d’affilée pour sauver la vie d’une mère », « Tragédie : un glissement de terrain emporte quatre personnes », « Pronostic positif pour le blessé de l’incendie ». A priori, il s’agit de faits d’actualité, théoriquement dénués de jugements de valeur moraux ou religieux. Pourquoi alors les journalistes présument-ils que leurs lecteurs admettront le caractère héroïque des efforts du médecin, le caractère tragique du glissement de terrain et que le fait que la victime de l’incendie survive est « positif » ?

Pourquoi cela nous touche-t-il ? Parce qu’au commencement D.ieu créa le ciel et la terre.