Noa’h: le calme par-delà la tempête

Chers amis,

Dans la paracha de Noa’h, le récit du Déluge nous apparaît au premier abord comme un événement destructeur et unique. Pourtant, nos Sages nous révèlent un autre aspect, plus universel : un « déluge » que nous vivons chacun au quotidien, celui des préoccupations et des inquiétudes liées à notre subsistance.

Dans la ‘Hassidout, ce « déluge » de préoccupations est comparé à celui des eaux de Noa’h : un flot incessant qui peut submerger et troubler notre esprit, si nous n’y prenons garde. Mais tout comme Noa’h s'est abrité dans une « téva », une arche pour échapper aux eaux déchaînées, il nous est conseillé de trouver refuge dans les « tévot » – les mots de la Torah et de la prière. Lorsque l’on s’immerge dans l’étude et la prière, on se protège des tourments et distractions du monde matériel, en retrouvant un espace intérieur de calme et de paix.

Au-delà de cette protection, la ‘Hassidout explique que, comme le déluge de Noa’h, les préoccupations matérielles sont porteuses d’un potentiel de purification. Le déluge n’était pas seulement une punition ; c’était un acte de nettoyage du monde, une immersion qui l’a purifié comme un mikvé. De même, les défis de la subsistance, bien qu’ils nous paraissent accablants, ont en réalité une fonction d’élévation spirituelle et de raffinement. Les épreuves matérielles sont là pour nous inciter à dépasser notre ego, à nous purifier et à nous élever vers une conscience plus haute.

Le mikvé, symbole de pureté dans le judaïsme, exige un volume précis de quarante mesures d’eau, ce qui recouvre entièrement la personne qui s’y plonge. Ce moment représente un « bitoul », une annulation de soi, un abandon des attaches égocentriques pour faire place à la sainteté. Ainsi, chaque difficulté dans notre vie matérielle est une opportunité de lâcher prise, de se libérer de nos propres limitations, pour devenir un réceptacle plus pur, capable de recevoir la lumière divine.

Enfin, la ‘Hassidout enseigne que cette purification ne requiert pas nécessairement un long processus ; elle peut survenir en un instant, lorsque l’on parvient à percevoir la finalité purificatrice des épreuves. En acceptant cette perspective, les « eaux » de nos difficultés deviennent des eaux de Noa’h – des eaux de paix et de repos intérieur.

Puissions-nous tous, au cœur de nos préoccupations, ressentir cette purification et accéder ainsi à un calme véritable, une sérénité qui émane de notre confiance en la Providence divine. Et puisse cette évolution nous rapprocher du temps de paix universelle qu’apportera la venue de Machia’h après le « Déluge » de l’exil.

Chabbat Chalom !


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