Zoom sur le Farbrenguen des Chlou’him

Chers amis,

Comme nous vous le disions la semaine dernière, mercredi dernier a commencé le Congrès International des Émissaires du Rabbi. Cette année, nous disions-vous, est particulière, car le congrès s’est tenu en ligne du fait des mesures sanitaires qui a empêché les participants de se rassembler au Quartier Général du mouvement ‘Habad-Loubavitch à New York. Le programme fut néanmoins complet : des ateliers, des séances de formation, des séances plénières, des rétrospectives et des présentations émouvantes, et bien sûr le « grand banquet » transformé cette année en « grand événement en ligne », avec invités d’honneur, musique et la traditionnelle « danse spontanée », chacun chez soi.

Mais il semblait bien que le moment le plus savoureux de cette expérience annuelle allait manquer : le farbrenguen des Chlou’him post-banquet, où, jusqu’au lendemain matin, les milliers d’émissaires se rassemblent au 770 et échangent dans la chaleur ‘hassidique des mots d’inspiration et d’espoir, des mots du cœur et de l’âme, entrecoupés de lé’haïms et de chants.

Traduire le mot « farbrenguen » n’est pas évident. On le rend en général par « réunion ‘hassidique » ou « rassemblement ‘hassidique », mais son sens premier en yiddish est farbrenguen dem tseit, « passer le temps ». En hébreu, le terme est « hitvaadout », qui signifie « rencontre ». L’essentiel étant qu’à l’issue de ce temps et de cette rencontre, on soit quelqu’un de transformé, chargé de forces nouvelles, d’une vision nouvelle de soi-même, de sa mission dans le monde et de sa capacité à la remplir, et d’un enthousiasme de vainqueur. Comme le dit le dicton ‘hassidique : les paroles qui sortent du cœur pénètrent le cœur.

Rabbi Yossef Its’hak, le Rabbi précédent, a écrit dans une célèbre lettre de 1941 :

« La véritable mise en pratique de la Torah est le farbrenguen ‘hassidique, car lorsqu’il est mené tel que l’ont fait les anciens parmi les ‘hassidim dans chaque génération, on y raconte des histoires de tsadikim et de ‘hassidim avec la morale qui en découle, on explique la leçon qu’il convient d’en retirer et on s’éveille concrètement en fonction de l’enseignement de ces histoires, éveil qui, dans une mesure non négligeable, se concrétise tant dans le comportement consistant à “s’éloigner du mal” que dans celui consistant à “faire le bien”. C’est pourquoi nos pères, les Rabbis de ‘Habad et les éminents tsadikim, Rabbis de la ‘hassidout générale, ont toujours eu une grande affection pour le farbrenguen ‘hassidique et les récits qui y sont faits. »

La farbrenguen traditionnel des Chlou’him n’a donc pas eu lieu cette année.

Mais essayez d’enlever aux ‘hassidim ce qui fait la sève de leur vie, et vous verrez jaillir des forces de l’âme comme jamais.

Comme pour le reste, les organisateurs du congrès se sont tournés vers les solutions en ligne. C’est ainsi qu’à l’issue du Chabbat dernier en Australie, a débuté un farbrenguen sur Zoom qui, à mesure que le Chabbat s’achevait a réuni des milliers de Chlou’him du Rabbi dans le monde entier.

À l’heure où j’écris ces lignes, ce jeudi soir, ce farbrenguen dure encore, avec 922 participants connectés. Pour ceux qui aiment les records, celui du plus long Zoom, anciennement de 23 heures et 39 minutes consécutives, a été pulvérisé, le Zoom des Chlou’him cumulant près de 140 heures ininterrompues.

Puisse cette extraordinaire manifestation d’unité autour de la mission du Rabbi de sanctifier le monde et de le préparer à la venue imminente de Machia’h mener immédiatement à l’aboutissement de cette mission.

Chabbat Chalom !


Emmanuel Mergui
au nom de l’équipe éditoriale de Chabad.org