La maison universelle
« La gloire d’une fille de roi est à l’intérieur », disent les Psaumes. Car il existe « l’intérieur », le foyer chaud et douillet, dans lequel nous sommes nourris et où nous nous sentons à l’aise et en sécurité. Dans notre foyer, nous avons nos repères, chaque chose est à sa place, selon sa fonction et l’harmonie esthétique de la maison. Et puis il existe « l’extérieur », le vaste monde qui n’est pas forcément ordonné ou accueillant et qui recèle d’épreuves et de dangers potentiels.
Traditionnellement, dans le Judaïsme, « l’extérieur » est le domaine dévolu à l’homme, alors que « l’intérieur » est l’apanage de la femme.
Entendons-nous bien : il ne s’agit pas de dire que la femme a pour vocation d’être confinée à l’intérieur ni que l’homme est relégué à l’extérieur. Cela signifie d’un côté que la femme est la gardienne de notre identité, la garante et la première transmettrice de notre authenticité et que c’est d’elle que tout part et à elle que tout revient, et de l’autre côté, que l’homme est l’agent du raffinement du monde extérieur, qui en extrait les richesses pour les ramener au foyer. En réalité, on devrait plutôt parler de « modalité masculine » et de « modalité féminine ».
De fait, si jadis l’homme sortait aux champs pendant que la femme assurait les corvées ménagères du matin jusqu’au soir, l’époque moderne et la vie citadine ont radicalement transformé la vie quotidienne. Les femmes font, depuis des décennies, partie de la vie de la cité. Alors, la femme est-elle devenue « un homme comme les autres » ?
Certes, la femme est devenue, à l’instar de l’homme, un agent du changement du monde. Mais là où l’homme, selon la « modalité masculine », guerroie avec la réalité de l’extérieur, s’engageant dans un rapport de force avec ce qu’il a de négatif pour en extraire le positif, la femme (si elle comprend la richesse de sa spécificité et ne cherche pas à s’aliéner à un supposé idéal masculin) est à même de transformer l’extérieur en intérieur, ce qui est infiniment plus puissant.
C’est ce que font au quotidien les 4000 émissaires féminines du Rabbi de Loubavitch aux quatre coins du monde. Certes elles sont des épouses de rabbin et des mères, mais également des dirigeantes communautaires, des directrices d’institutions, des coordinatrices de programmes socio-éducatifs et culturels, des enseignantes, des guides spirituelles, des conseillères et des amies fidèles pour les dizaines de milliers de femmes et de filles juives au service desquelles elles sont. Cette féminité juive authentique et fidèle à une tradition trois fois millénaire résonne au-delà de la communauté juive dans la société tout entière, en proie à une crise des valeurs sans précédent.
Cette semaine, elles se sont retrouvées à Brooklyn, pour leur congrès annuel, tenu traditionnellement autour de la date anniversaire du départ de ce monde de celle qui fut leur modèle, la Rabbanit ‘Haya Mouchka, fille du Rabbi précédent et épouse du Rabbi de Loubavitch, de mémoire bénie.
Elles ont pris ensemble des résolutions pour amplifier et intensifier leur action pour rendre ce monde plus authentiquement féminin, pour faire de l’univers entier un « intérieur » lumineux et chaleureux, une demeure pour D.ieu.
Quel meilleur hommage pourrions-nous leur rendre qu’en soutenant leur action par tous nos moyens ? Prenez dès maintenant contact avec votre centre ‘Habad-Loubavitch pour vous renseigner sur les programmes à destination des femmes et des filles juives de tous les âges. Vous ne serez pas déçues !
Emmanuel Mergui
au nom de l’équipe éditoriale de Chabad.org