#JeSuisUnJuifNormal
Le 10 Chevat 1950, le Rabbi précédent, Rabbi Yossef Its’hak Schneerson de mémoire bénie, quitta ce monde, laissant en testament un long discours ‘hassidique de vingt chapitres intitulé « Bati Légani », « Je suis venu dans Mon jardin », un verset du Cantique des Cantiques où D.ieu annonce le retour de Sa présence sur terre grâce au service divin du Temple. Ce Temple, aujourd’hui, dit Rabbi Yossef Its’hak, c’est nous. Et il nous appartient de faire revenir la Présence divine dans le monde, en étant nous-mêmes de dignes réceptacles.
Un an plus tard, son gendre devint son successeur et prononça son premier discours ‘hassidique en reprenant ce thème. Année après année, à cette même date, il commenta longuement et en profondeur l’un de ces vingt chapitres, et ce, pendant près de quatre décennies.
C’est ainsi qu’en 1955 et en 1975 il commenta le cinquième chapitre, qui est donc également celui qui concerne cette année, 2015.
Il y est enseigné, sur la base d’un récit du Talmud, qu’il nous appartient de canaliser les énergies les plus folles de ce monde dans le divin.
Est-ce si compliqué que cela ? Faut-il décrocher la lune pour vivre un élan de « sainte folie » à même de contrecarrer la « vraie folie », la folie malsaine, du monde ?
Pas forcément : il est des situations où être simplement soi-même, accomplir son devoir ou faire le choix de l’honnêteté et de la droiture vaut d’être taxé de « fou » par un environnement qui y a depuis longtemps renoncé.
Lorsque l’ineptie devient la norme, être « normal » devient... extraordinaire.
Chaque matin, lorsque mes enfants doivent, pour rentrer dans leur école, franchir un mur de soldats armés jusqu’aux dents, le doigt sur la gâchette, je me dis que le monde est tombé sur la tête.
Cependant, nous sommes déterminés à être fous : nous continuerons d’être normaux.
Emmanuel Mergui
au nom de l’équipe éditoriale de Chabad.org