La Torah se compose de deux parties : la « Torah Chébikhtav » (la Loi Écrite), qui se compose des vingt-quatre livres du Tanakh, et la « Torah Chébaal Pé » (la Loi Orale).
D.ieu dit à Moïse,1 qu’Il lui donnera « la Torah et les commandements ». Pourquoi D.ieu ajoute-t-Il le mot « commandements » ? Existe-t-il des commandements qui ne sont pas inclus dans la Torah ? Ce verset (parmi d’autres) atteste clairement de l’existence de la Torah Orale.
La Loi Orale était transmise de père en fils et de maître à discipleÀ l’origine, la Loi Orale n’était pas transcrite. Elle était transmise de père en fils et de maître à disciple (d’où son appellation de Loi « Orale »). Il y a environ 1 800 ans, Rabbi Yehouda HaNassi conclut qu’en raison des tribulations de l’Exil, la Loi Orale serait oubliée si elle n’était pas consignée par écrit. Il rassembla donc les Sages de sa génération et compila la Michna, une collection (abrégée) de tous les enseignements oraux qui l’avaient précédé. Depuis lors, la Loi Orale a cessé d’être « orale » et, au fil du temps, de plus en plus de traditions auparavant orales ont été consignées par écrit.
La Loi Orale se compose de trois éléments:
1. Les lois données à Moïse au Sinaï
Lorsque Moïse monta au ciel pour recevoir la Torah, D.ieu lui donna la Torah Écrite ainsi que de multiples directives. Ces directives sont appelées « Halakha LéMoché MiSinaï » (la Loi qui fut donnée à Moïse sur le Sinaï). Maïmonide écrit qu’il est impossible qu’il y ait une controverse ou un désaccord concernant une Halakha LéMoché MiSinaï, car les Juifs qui reçurent les directives de Moïse les appliquèrent dans leur vie quotidienne et les transmirent à leurs enfants, qui les transmirent à leur tour à leurs enfants, etc.
Quelques exemples de Halakha LéMoché MiSinaï sont : les lanières des téfiline doivent être noires, une soukka doit avoir au moins deux murs et demi, ainsi que toutes les différentes mesures et dimensions halakhiques.
2. Les treize principes d’exégèse de la Torah
Lorsque D.ieu donna la Loi Écrite à Moïse, Il lui enseigna également comment étudier et comprendre la Torah. Chaque mot et chaque lettre de la Torah est précis, et de nombreuses lois peuvent être déduites d’un mot (ou d’une lettre) supplémentaire (ou manquant), ou d’une séquence particulière que la Torah choisit d’utiliser. Les treize principes constituant les clés pour découvrir les secrets de la Torah s’appellent les « Cheloch Esré Midot ChéhaTorah Nidréchet Bahène ».
Par exemple, l’une des règles est la suivante : « Tout ce qui était inclus dans un énoncé général, mais qui en fut extrait pour enseigner quelque chose, n’a pas été extrait pour n’enseigner qu’à son propre sujet, mais pour appliquer son enseignement à l’ensemble de la généralité ». Un exemple de l’utilisation de cette règle se trouve dans l’Exode 35,3, où la Torah dit : « Vous n’allumerez pas de feu dans aucune de vos demeures le jour du Chabbat ». Or, l’acte d’allumer un feu était déjà inclus dans l’énoncé général qui interdit le travail pendant Chabbat (Exode 20,10). Il a été extrait de la règle générale et énoncé indépendamment dans ce verset pour nous enseigner qu’il s’agit d’une forme distincte de travail et qu’en tant que telle, elle appelle une sanction distincte. De plus, cette leçon s’applique à chacune des 39 catégories de travail incluses dans l’énoncé général. Ainsi, il n’existe pas une vaste catégorie appelée « travail », mais chaque type de travail doit être considéré comme distinct. Ainsi, si une personne effectue plusieurs types de travaux sans savoir qu’ils sont interdits pendant Chabbat, il doit apporter un sacrifice expiatoire distinct pour chaque type de travail qu’il a effectué.
Une liste complète des treize principes se trouve dans le livre de prières.2
3. Les décrets
Les rabbins ont constamment ajouté des gzérot en fonction des nécessités de leur époqueLa Torah3 autorise les rabbins à protéger la parole de la Torah en établissant des « Gzérot » (décrets).
Par exemple : l’interdiction de la Torah de manger ou de posséder du ‘hamets (produits levés) à Pessa’h commence à midi le quatorzième jour de Nissan. Nos Sages ont ajouté deux heures à cette interdiction, car ils craignaient que par temps couvert, les gens n’en viennent à manger du ‘hamets après midi.
Tout comme le Parlement édicte constamment de nouvelles lois et réglementations, car les anciennes lois ne sont pas toujours adaptées aux tendances et aux orientations modernes, les rabbins ont également constamment ajouté des gzérot en fonction des nécessités de leur époque.
Bien que la Torah elle-même nous ordonne de suivre ces gzérot, il demeure des distinctions entre un décret rabbinique et une loi de la Torah. L’une de celles-ci est que face à un doute concernant une loi de la Torah, on doit être strict, alors qu’en cas de doute sur un décret rabbinique, on peut être indulgent. [En cas de dilemme concret, il convient toujours de consulter un rabbin].
Jusqu’à la fin de l’ère talmudique (il y a environ 1 500 ans), il existait une autorité rabbinique centrale qui édictait des gzérot acceptées par tous les Juifs.4 Depuis cette époque, différentes communautés ont pris sur elles diverses restrictions, mais les gzérot acceptées universellement sont devenues très rares.
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