1. Il porte les noms de ses deux arrière-grands-pères.

Rabbi Chalom DovBer de Loubavitch (connu sous son acronyme, « Rabbi Rachab ») est né le 20 mars 5621 (1860). Il fut nommé d’après deux de ses illustres arrière-grands-pères :

a) Rabbi Chalom Chakhna,1 père du troisième Rabbi de ‘Habad-Loubavitch, Rabbi Mena’hem Mendel Schneersohn, appelé du nom de son œuvre, le « Tsema’h Tsédek ».

b) Rabbi DovBer de Loubavitch, le deuxième Rabbi ‘Habad, appelé le Rabbi Intermédiaire, soit « Mitteler Rebbé » en yiddish et « Admour Haemtsahi » en hébreu.

2. Il fut le cinquième Rabbi de ‘Habad-Loubavitch

En 5643 (1882), après le décès de son père, Rabbi Chmouel Schneersohn de Loubavitch, connu sous l’acronyme de « Rabbi Maharach », Rabbi Chalom DovBer assuma la direction du mouvement. Il conserva cette position pendant plus de 37 ans, jusqu’à son décès le 2 Nissan 5680 (1920), suite auquel lui succéda son fils unique, Rabbi Yossef Its’hak Schneersohn, le Rabbi précédent.

Lire : Biographie de Rabbi Chalom DovBer Schneersohn

Rabbi Yossef Its’hak Schneersohn, le Rabbi précédent, de mémoire bénie, dans
ses jeunes années.
Rabbi Yossef Its’hak Schneersohn, le Rabbi précédent, de mémoire bénie, dans ses jeunes années.

3. Il commença à guider les disciples à l’âge de 21 ans

Lorsque son père quitta ce monde, Rabbi Chalom DovBer était un jeune homme de 21 ans. Pendant les onze années qui suivirent, il refusa d’assumer officiellement le titre de « Rabbi », expliquant qu’il estimait nécessaire de consacrer d’abord du temps à améliorer son caractère et à approfondir les enseignements du ‘hassidisme. Néanmoins, il se mit immédiatement à prononcer des discours ‘hassidiques (appelés maamarim) et à conseiller ses disciples sur des questions spirituelles. Enfin, le jour de Roch Hachana 5654 (1893), il commença à agir en tant que Rabbi dans tous les domaines.

4. Il accomplit des exploits titanesques malgré une santé fragile.

Il est difficile de trouver un leader juif qui ait accompli autant de choses malgré une santé aussi fragile. Rabbi Chalom DovBer souffrait de tuberculose, d’un cœur fragile et d’autres maladies, ce qui l’obligeait à se rendre chaque année dans des stations thermales pendant des mois dans des endroits tels que Yalta (Crimée), Vienne (Autriche), Marienbad (République tchèque), Wurzburg (Allemagne) et bien d’autres encore.2 Malgré son état de santé fragile, Rabbi Chalom DovBer se révéla être un activiste acharné en faveur des Juifs russes dans une myriade d’affaires, dont voici quelques exemples.

Un jardin dans la zone de villégiature autour de Yalta.
Un jardin dans la zone de villégiature autour de Yalta.

5. Il fonda la yéchiva Tomchei Temimim

L’accomplissement le plus marquant de Rabbi Chalom DovBer est sans doute la fondation de la yéchiva Tom’hei Temimim, en 5657 (1897). Jusque-là, les yéchivas se concentraient sur l’enseignement du Talmud et de la loi juive, préparant leurs étudiants à leur carrière de futurs rabbins. Cependant, des vents de changement soufflaient sur l’Europe, et un grand pourcentage d’étudiants de yéchivas étaient emportés par l’excitation des Lumières, du sionisme séculier et d’autres mouvements. Constatant cela, Rabbi Chalom DovBer conclut que la seule façon d’assurer l’avenir du judaïsme authentique était d’établir une yéchiva qui se concentrerait sur le développement du caractère spirituel de ses étudiants, les futurs leaders du judaïsme mondial. Pour atteindre cet objectif, l’étude du ‘hassidisme fut incluse dans le programme de la yéchiva, ce qui était un concept révolutionnaire à l’époque.

Lire : La yéchiva Tom’hei Temimim

La maison du Rabbi et le campus de la yéchiva dans la ville de Loubavitch.
La maison du Rabbi et le campus de la yéchiva dans la ville de Loubavitch.

La maison du Rabbi et le campus de la yéchiva dans la ville de Loubavitch.

6. Il est surnommé « le Maïmonide du ‘hassidisme »

Rabbi Chalom DovBer a acquis à titre posthume un surnom intéressant : « Le Rambam [Maïmonide] du ‘hassidisme ». Les discours ‘hassidiques de Rabbi Chalom DovBer se distinguent par leur clarté et la présentation de sujets complexes de manière organisée, à l’instar de l’arrangement systématique de la loi juive réalisé par Maïmonide dans son œuvre maîtresse, le Michné Torah.

Le vaste éventail d’enseignements ‘hassidiques de Rabbi Chalom DovBer a été publié dans des dizaines de volumes et est étudié dans les yéchivas et les foyers ‘Habad du monde entier.

7. Il a activement défendu les droits des Juifs de Russie

Rabbi Chalom DovBer n’a jamais cessé de se battre pour que ses frères soient considérés comme des citoyens à part entière du tsar. En 1882, le gouvernement russe rédigea les Lois de Mai, qui limitaient sévèrement les lieux de vie et les emplois des Juifs. Utilisant tous les moyens et toutes les relations dont il disposait, Rabbi Chalom DovBer chercha à alléger ces restrictions autant que possible. Il réussit par exemple à obtenir la libération de 300 Juifs accusés de vivre illégalement au-delà de la Zone de Résidence.

8. Il œuvra en étroite collaboration avec des dirigeants non ‘hassidiques et non religieux

Pour atteindre ces objectifs, Rabbi Chalom DovBer n’hésita pas à s’associer à des dirigeants qui partageaient des visions du monde différentes, voire opposées, aux siennes. Parmi les nombreux érudits de la Torah avec lesquels il joignit ses efforts, citons le Rav ‘Haïm Soloveitchik, rabbin de Brisk, le Rav ‘Haïm Ozer Grodzinski, rabbin de Vilna, le Rav Chmouel Weinberg, Rabbi de Slonim, le ‘Hakham ‘Haïm ‘Hizkiya Medini, rabbin sépharade de Hébron, et le Rav Shlomo Zalman Breuer, gendre du Rav Samson Raphael Hirsch et rabbin orthodoxe de Francfort.

Rabbi Chalom DovBer s’assura même les services du baron David Gunzburg, malgré le vaste fossé idéologique et religieux qui les séparait. Ils unirent notamment leurs efforts pour fournir de la matsa aux soldats juifs envoyés en Extrême-Orient pendant la guerre russo-japonaise.

‘Hakham ‘Haïm ‘Hizkiya Medini, rabbin séfarade de Hébron, représenté alors
qu’il vivait en Crimée.
‘Hakham ‘Haïm ‘Hizkiya Medini, rabbin séfarade de Hébron, représenté alors qu’il vivait en Crimée.

9. Il œuvra sans relâche pour soutenir les Juifs d’Israël

Rabbi Chalom DovBer joua un rôle actif dans le soutien de la communauté juive d’Israël, tant sur le plan matériel que spirituel. Il s’impliqua dans la gestion de l’institution caritative ‘Habad en Terre Sainte, « Colel ‘Habad », s’assurant que les fonds seraient distribués honnêtement aux bénéficiaires appropriés, et organisa des financements supplémentaires et des logements pour les Juifs vivant à Hébron. Il créa également une branche sœur de Tom’hei Temimim en Israël appelée Torat Emet.

Dans le même temps, il s’opposa avec véhémence à l’approche sioniste laïque consistant à remplacer la vie religieuse par un nationalisme athée.

Beit Romano, un grand campus acheté par Rabbi Chalom DovBer dans la ville
sainte d’Hébron.
Beit Romano, un grand campus acheté par Rabbi Chalom DovBer dans la ville sainte d’Hébron.

10. Il promut une éducation authentique pour les enfants juifs

À la fin du XIXe siècle, les Juifs russes s’intéressaient de plus en plus à l’avancement de la culture et des connaissances. L’un des principaux militants dans ce domaine était le baron Horace Gunzburg (le père du baron David) qui s’efforçait d’ouvrir des écoles dans toute la Russie où les enfants juifs pouvaient recevoir une éducation laïque. Conscient du fait que les enseignants de ces écoles partageaient des points de vue hérétiques avec leurs élèves, et voyant le grand nombre de jeunes qui s’égaraient en conséquence, Rabbi Chalom DovBer se battit bec et ongles contre ces efforts. Lorsqu’il apprit que la JCA, basée à Paris, avait promis un million de francs pour aider le Baron dans ses efforts, il lança une campagne massive pour présenter aux donateurs la véritable situation critique des Juifs russes. Une partie importante du don fut ainsi réorientée pour aider à la construction d’une usine à Dubrovna, qui permit à près de 2000 travailleurs juifs de gagner leur vie.

Rabbi Chalom DovBer fonda également HaA’h, un bulletin hebdomadaire destiné aux enfants, contenant des histoires et d’autres documents attrayants transmettant les bonnes valeurs juives, qui circula de 1910 à 1914.

11. Il étendit l’aide spirituelle aux communautés séfarades éloignées

Rabbi Chalom DovBer fut le premier Rabbi de ‘Habad-Loubavitch à envoyer des émissaires pour soutenir les communautés juives éloignées. Il envoya notamment des disciples dans les communautés éloignées de Boukhara (Ouzbékistan) et de Géorgie, où l’observance religieuse avait connu un déclin. Bien que ses disciples soient ashkénazes et que les habitants soient séfarades, leurs efforts furent couronnés de succès.

Juifs des montagnes dans le district de Quba, en Azerbaïdjan, étudiant la
Torah.
Juifs des montagnes dans le district de Quba, en Azerbaïdjan, étudiant la Torah.

12. Il fuit à Rostov pendant la Première Guerre mondiale

Alors que les Allemands avançaient sur le territoire russe pendant la Première Guerre mondiale, Rabbi Chalom DovBer dut prendre la difficile décision de quitter Loubavitch, le siège du mouvement ‘Habad depuis 102 ans. Il transféra sa cour dans la ville de Rostov, où il demeura jusqu’à son décès en 5680 (1920).

Il y poursuivit ses activités communautaires. Parmi celles-ci figure l’ouverture de l’imprimerie Ezra, dans le but de publier des livres de prières et d’autres ouvrages juifs de base pour l’important afflux de réfugiés juifs. Il participa également aux efforts de réinstallation des communautés juives à la fin de la guerre.

La résidence du Rabbi Rachab et du Rabbi Rayats à Rostov. (Photo: בתוך הגולה
(אלישיב קפלון), חיש תשע"ב)
La résidence du Rabbi Rachab et du Rabbi Rayats à Rostov. (Photo: בתוך הגולה (אלישיב קפלון), חיש תשע"ב)

13. Il travaillait constamment à son service de D.ieu

Rabbi Chalom DovBer ne laissait pas le temps consacré à ses efforts communautaires affecter son service personnel de D.ieu. Il suivait un programme quotidien rigoureux qui comprenait de nombreuses heures de prière et d’étude de la Torah, et il était extrêmement scrupuleux en matière de loi juive. Il passait souvent de nombreuses heures consécutives à contempler un concept ‘hassidique, et il cherchait constamment à améliorer son caractère et à accroître sa dévotion envers D.ieu. Il exigeait la même chose de ses disciples, et c’est peut-être là sa plus grande réussite : il réussit à élever une génération de ‘hassidim qui ont ensuite entretenu la flamme du judaïsme dans la Russie communiste et l’ont répandue dans le monde entier.

Les dernières lignes du Kountrès Ets Ha’Haïm (Le Traité de l’Arbre de Vie),
un fascicule écrit pour les étudiants de la yéchiva par Rabbi Chalom DovBer.
Les dernières lignes du Kountrès Ets Ha’Haïm (Le Traité de l’Arbre de Vie), un fascicule écrit pour les étudiants de la yéchiva par Rabbi Chalom DovBer.