Le Troisième Temple qui sera très prochainement reconstruit se distinguera par son caractère éternel. Au sujet du verset des Psaumes : « Si l’Éternel ne bâtit pas une maison, c’est en vain que peinent ceux qui la construisent »1, le Zohar2 affirme que le Premier et le Second Temples furent « des bâtiments édifiés par des hommes, qui n’ont aucune pérennité, alors que le Troisième Temple sera édifié par le Saint béni soit-Il », et sera donc éternel.

De nombreux enseignements des Sages du Talmud associent au Troisième Temple ce caractère éternel. Par exemple, le Talmud3 rapporte que, relativement à Abraham, le lieu du Temple est appelé « montagne »,4 relativement à Isaac, il est appelé « champ »5 et relativement à Jacob, il est appelé « maison ».6 Les commentateurs expliquent que ces trois appellations font référence aux trois Temples : les deux premiers sont appelés « montagne » et « champ », symbolisant leur caractère éphémère, tandis que le troisième est appelé « maison », ce qui désigne une résidence permanente.

Des qualités distinctes

Le Troisième Temple se distinguera7 par le fait qu’il conjuguera en lui les qualités respectives du Premier et du Second Temples. Ceux-ci furent en effet bien différents l’un de l’autre : l’époque du Premier Temple fut le théâtre d’une intense révélation de la sainteté dans le monde. Il fut construit par le Roi Salomon, en un temps considéré comme l’apogée de la révélation divine.8 De ce fait, les Enfants d’Israël avait alors un niveau spirituel très élevé.

Cependant le « défaut » du Premier Temple fut que la révélation divine venait exclusivement « d’en haut » sans que le monde qui la recevait soit nécessairement prêt et apte à l’intégrer en son sein. C’est pourquoi concomitamment avec l’effusion de sainteté il y avait un grand développement des cultes idolâtres, des faux prophètes, etc., parce que le monde n’avait pas encore été suffisamment raffiné et sanctifié. C’est ce qui conduisit finalement à la destruction du Premier Temple.

Dans le Second Temple, c’est la situation inverse qui prévalut : le Second Temple ne fut pas construit à l’âge d’or du peuple juif, mais lorsque celui-ci était sous la domination des nations, et l’initiative de sa construction revenait à un non-juif, le roi Cyrus. La révélation divine qui l’habita était incomparable avec celle du Premier Temple. Il y manquait cinq éléments essentiels9 : l’Arche Sainte (ainsi que le propitiatoire et les chérubins), les Ourim veToumim, le feu, la Présence divine et l’inspiration divine (« roua’h hakodech »). D’un autre côté, il y avait une action de raffinement du monde menée « d’en bas », et les Enfants d’Israël étaient à l’époque du Second Temple dans un niveau de baalei techouva, de repentants et revenant vers D.ieu.

C’est la raison pour laquelle le Second Temple dura un peu plus longtemps que le Premier Temple. Malgré cela, il fut également détruit, car il ne peut y avoir d’existence éternelle à une initiative « d’en bas » qui n’est pas soutenue par une révélation divine « d’en haut ». Certes, le monde avait été raffiné et élevé, mais ce que l’être humain est capable d’atteindre de ses propres forces est limité, et cette nature limitée finit par avoir raison du Second Temple.

Une vérité absolue

La grandeur du Troisième Temple tiendra dans le fait qu’il associera l’intense révélation divine « d’en haut » au raffinement et à l’élévation obtenus « d’en bas ». D’un côté, il y aura la plénitude de la révélation divine, qui sera plus intense et plus complète encore qu’à l’époque de Salomon, et d’un autre côté, il sera construit après la longue période de raffinement et d’élévation qu’a constituée l’exil qui a vu le monde être sanctifié « d’en bas » et ainsi devenir apte à intégrer la révélation divine. C’est ainsi que le Troisième Temple perdurera à jamais.

Le Troisième Temple représente la vérité absolue, et ainsi celle-ci rayonnera également vers les nations du monde. Le Talmud10 relie ceci avec le verset d’Isaïe11 : « Et de nombreux peuples iront en disant : “Allons et gravissons la montagne de l’Éternel pour gagner la maison du D.ieu de Jacob.” » L’accent est sur « la maison du D.ieu de Jacob », qui représente la vérité complète, et dont bénéficieront également les nations du monde.