Ayant grandi dans un monde défini par les liens entre Rabbi et ‘Hassid, le petit Chalom Ber comprenait bien la dynamique entre ces deux personnages. Il était conscient que, bien qu’un ‘Hassid sollicite souvent l’aide de son Rabbi pour résoudre divers problèmes personnels, une audience privée avec un Rabbi est aussi l’occasion d’accéder à un degré plus profond de compréhension spirituelle.

C’est ainsi qu’un jour où Chalom Ber et son frère jouaient « au Rabbi et au ‘Hassid », il demanda à son frère : « Dites-moi, Rabbi, qu’est-ce qu’un Juif ? »

– Un Juif est du feu !

– Alors pourquoi est-ce que je ne me brûle pas quand je te touche ? demanda le ‘Hassid.

– Toi aussi, tu es du feu. Le feu ne se brûle pas lorsqu’il touche du feu.


Nous pouvons parfois être saisis par le doute. Nous nous sentons froids ; notre foi s’est fanée. En de tels moments, nous devons savoir que notre essence est le feu ; notre essence est chaude. Tout ce dont nous avons besoin est de révéler notre essence, et son feu nous réchauffera et nous donnera la force de surmonter la froideur du doute.1

Chalom Ber (1860-1920) devint plus tard le cinquième Rabbi de Loubavitch. Son frère aîné Zalman Aharon fut connu sous l’acronyme Razo, et refusa tout poste de direction.