La paracha de Nasso décrit le cas de la Sotah, cette femme soupçonnée d’adultère après s’être isolée avec un certain homme, malgré la mise en garde de son mari. Celle-ci devait boire une eau amère dans laquelle un parchemin comportant le passage relatif à cette mitsva – y compris le nom de D.ieu – avait été effacé et son encre dissoute. Si elle était coupable, cette potion la tuait. Si elle était innocente, l’eau devenait pour elle un élixir de bénédiction.

Cet épisode est une allégorie de notre relation avec D.ieu, le peuple juif étant comparé à une jeune mariée et D.ieu à son époux.

Or la Torah commence sa description par le verset « Un homme dont la femme s’écarterait [du bon chemin]... » Le terme hébraïque pour « s’écarterait », tisteh, possède la même racine que le mot shtout, la folie. Remarquant cette similitude, le Talmud enseigne : « Une personne ne commet une faute que lorsqu’un esprit de folie s’empare d’elle. » Si ce n’était pour cette folie, nous demeurerions constamment attachés à D.ieu en accomplissant Sa volonté, de par l’expression de notre libre arbitre.

La Sotah est interdite de relations conjugales avec son mari jusqu’à ce que l’épreuve des eaux amères l’ait innocentée. Après cela, cependant, elle peut non seulement retourner auprès de lui, mais de plus ils sont bénis par de nouvelles heureuses naissances.

Il en va de même spirituellement : la division entre D.ieu et nous causée par nos fautes n’est que temporaire. Nous avons la possibilité de revenir à Lui, de nous attacher à Lui et de faire naître en nous de nouveaux sommets d’amour et de crainte de D.ieu, comparés des enfants qui illuminent notre vie.

Cette relation renouvelée est l’effet de la révélation de la partie la plus profonde de l’âme, qui surmonte « l’esprit de folie ». Cette libération personnelle est ressentie par chaque Juif et chaque Juive qui fait téchouva. Et chaque rédemption individuelle s’additionne aux autres de sorte que bientôt nous mériterons le rédemption générale de l’univers tout entier avec la venue du Machia’h.1