Première lecture – Richone

Les vœux et les serments

30:2 Moïse parla aux chefs des tribus des enfants d’Israël comme un tout, pendant qu’il délivrait ses enseignements au reste du peuple, disant : « Voici ce que l’Éternel a ordonné :

3 les vœux d’un mineur ne sont pas contraignants au sens juridique. Si un homme adulte, âgé de plus de douze ans,1 fait un vœu à l’Éternel ou prête serment de s’interdire de faire quelque chose qui lui serait autrement permis, il ne doit pas profaner sa parole ; il doit par contre accomplir tout ce qui sort de sa bouche.2 Un vœu est une déclaration d’intention à l’égard d’un objet spécifique, tandis qu’un serment est une déclaration d’intention à l’égard de soi-même. Le sujet ne peut rompre ses vœux ni ses serments. Toutefois, si un sage expert en la matière ou un tribunal constitué de trois hommes non experts le jugent nécessaire, ils pourront déclarer le vœu nul après coup ;3 c’est ce qu’on entend par “défaire un vœu”.

4 Si une femme fait un vœu à l’Éternel ou s’impose une interdiction par la voie d’un serment quand elle n’a pas encore atteint ses onze ans, par le fait d’être mineure ses vœux ne sont pas juridiquement contraignants. Si elle prononce un vœu ou un serment alors qu’elle a plus de douze ans et demi4 et qu’elle n’est pas mariée, elle est un sujet indépendant, et ses vœux sont juridiquement contraignants comme ceux de tout adulte. Mais si elle est dans la maison de son père, c’est-à-dire qu’elle est encore célibataire et relève donc de son autorité, et qu’elle est également dans sa jeunesse, soit entre l’âge de onze ans et douze ans et demi, des lois particulières porteront sur elle :

5 si son père a entendu son vœu ou son interdiction, qu’elle s’est imposé en prêtant serment, et pourtant son père garde le silence et confirme ainsi son vœu ou son serment, tous ses vœux dans un tel cas seront contraignants, et de même, toute interdiction qu’elle s’est imposée dans un tel cas sera contraignante.

6 Mais si son père la retient le jour où il entend ce vœu ou ce serment en l’annulant, le déclarant nul et non avenu, tous ses vœux et ses interdictions qu’elle s’est imposés et qu’il a ainsi annulés ne seront pas contraignants. L’Éternel lui pardonnera si, ignorant que son père a annulé son vœu ou son serment, la jeune femme le rompt parce que son père l’a déjà retenue, empêchant le vœu ou le serment de prendre effet.

7 Si, entre ses onze ans et ses douze ans et demi, elle se fiance à un homme tant que ses vœux sont en vigueur, ou que les serments qu’elle a faits par une expression de ses lèvres et qu’elle s’est ainsi imposés sont en vigueur, son père ne les ayant ni annulés ni confirmés,

8 et son fiancé entend parler à propos d’eux mais reste silencieux le jour où il entend en parler, ses vœux resteront contraignants, et son interdiction, qu’elle s’est imposée en prêtant serment, restera contraignante. En gardant le silence, son fiancé les a confirmés.

9 Mais si son fiancé, de concert avec son père, la retient le jour où il l’entend, il annule ainsi le vœu auquel elle s’était astreinte et l’expression de ses lèvres qu’elle s’était imposée en prêtant serment, et l’Éternel lui pardonnera si elle l’enfreint sans savoir qu’il a été annulé.

Les vœux et les serments de la femme veuve ou divorcée

10 Si les fiançailles sont rompues alors que la femme est encore dans cette tranche d’âge, elle retourne sous l’égide de son père, et lui seront applicables les lois régissant les filles célibataires de cet âge. Mais en ce qui concerne le vœu ou le serment d’une femme qui a certes épousé son fiancé mais est devenue veuve ou divorcée alors qu’elle était encore dans cette tranche d’âge, tout ce qu’elle se sera interdit restera pour elle contraignant. Dès lors qu’elle est mariée à tous égards, son père n’a plus de droits sur elle, même si par la suite elle devient veuve ou divorcée.

11 Si une femme épouse son fiancé et qu’elle a fait un vœu dans la maison de son mari, c’est-à-dire alors qu’elle était sous son autorité, quel que soit son âge, ou qu’elle s’est imposé une interdiction par serment

12 et que son mari a entendu, a gardé le silence et ne l’a pas retenue, tous ses vœux seront contraignants, et toute interdiction qu’elle se sera imposée sera contraignante. En gardant le silence, il a implicitement confirmé son serment.

13 Si, d’autre part, son mari les annule le jour où il les entend, tout ce qui sort de ses lèvres au sujet de ses vœux ou des interdictions imposées à elle-même ne sera pas contraignant : son mari les a annulés, et l’Éternel lui pardonnera si, ignorant qu’il les a annulés, elle les enfreint.

14 Son mari n’a pas d’emprise sur tous ses vœux et serments ; ce qu’il peut confirmer ou bien annuler, c’est uniquement tout vœu ou tout serment contraignant de se mortifier dont l’accomplissement porterait dommage à leur relation.

15 En ce qui concerne la période pendant laquelle le mari peut annuler de tels vœux ou serments : si son mari garde le silencedepuis le moment où il en a entendu parler – un jour jusqu’au début du jour suivant – soit jusqu’au crépuscule postérieur au moment d’en avoir eu connaissance –, en vertu de son silence il a maintenu tous les vœux et interdictions qu’elle a assumés ; il les a maintenus depuis qu’il a gardé le silence le jour où il en a pris connaissance.

16 Mais s’il change ensuite d’avis et les annule après en avoir eu connaissance et les avoir confirmés par son silence jusqu’à la fin de la journée ou en disant “j’approuve”, son annulation ne sera pas valable ; aussi, il portera son iniquité si elle vient à manquer à son vœu ou serment en pensant qu’il l’a annulé.

17 Tels sont les décrets que l’Éternel prescrivit à Moïse au sujet d’un homme et de sa femme, ou d’un père et de sa fille dans sa jeunesse tant qu’elle est dans la maison de son père. Le sage (ou le tribunal) peuvent défaire le vœu, tandis que le père, le mari ou le fiancé peuvent l’annuler ; l’inverse n’est pas possible. »

Deuxième lecture – Cheni

L’attaque de Madian

31:1 La Torah revient à présent au récit historique, continuant avec les suites de l’épisode qui eut lieu à Chitim et les préparatifs pour la mort de Moïse. Comme on l’a vu plus haut,5 Dieu indiqua à Moïse de harceler les Madianites, et précisa qu’il aurait bientôt à les attaquer directement. L’Éternel parla alors à Moïse, disant :

2 « Fais vengeance, au nom des enfants d’Israël, des Madianites. Ensuite, tu mourras et seras réuni à ton peuple. »

3 Quoique ayant compris qu’il mourrait peu après cette bataille, Moïse ne tarda pas à obéir à l’ordre de Dieu. Moïse parla au peuple, disant : « Armez de parmi vous des hommes de justice pour l’armée afin qu’ils puissent combattre Madian et infliger la vengeance de l’Éternel contre Madian. » Dieu venait de décrire cette bataille comme « la vengeance au nom des enfants d’Israël », mais, puisque quiconque est un ennemi du peuple juif est un ennemi de l’Éternel, les deux concepts sont équivalents.

4 Moïse reprit : « Vous enverrez mille hommes dotés de cet esprit de justice de chaque tribu, de toutes les tribus d’Israël – y compris celle de Lévi, normalement exemptée du service militaire –, dans l’armée. »

5 Parmi les milliers des enfants d’Israël, mille hommes furent remis par chaque tribu bien que contre leur gré, parce qu’ils comprirent que cette bataille précipiterait la mort de Moïse. Même si les Juifs avaient harcelé Moïse sans répit depuis la sortie d’Égypte, ils le tenaient en grande estime et déploraient d’avoir à le perdre. À contrecœur, ils se soumirent à la volonté de Dieu, et il y en eut donc douze mille armés pour la bataille.

6 Moïse les envoya (le millier de chaque tribu) à l’armée. Le pillage démesuré commis par les Juifs à la suite des batailles contre Si’hon et Og les avait rendus moralement apathiques et perméables aux machinations de Balaam ; aussi, Moïse leur ordonna de ne prendre pour eux aucun objet du butin saisi dans cette bataille.6 Afin d’accroître leurs mérites spirituels, il les envoya à l’armée avec Pin’has, le fils du prêtre Éléazar, car son mérite était égal à celui de tout le reste de l’armée. Pin’has sortit avec les ustensiles sacrés – l’arche qui accompagnait toujours les Juifs dans la bataille,7 et la plaque frontale pour résister au pouvoir de la magie – et les trompettes retentissantes pour la bataille8 dans sa main.

7 Ils préparèrent une attaque contre Madian, comme l’Éternel avait ordonné à Moïse, et ils tuèrent tous les hommes adultes.

Le sort de Balaam et les rois madianites

8 Entretemps, Balaam se trouvait en Madian, où il s’était rendu afin de recevoir son dû des rois de Moab et Madian comme récompense pour avoir causé, sur son conseil, la mort de milliers de Juifs en les attirant dans les fautes de l’idolâtrie et de la débauche.9 Lorsqu’il vit les troupes d’Israël se diriger vers l’endroit où il se trouvait, il s’avança à leur rencontre pour tenter de les dissuader d’attaquer Madian, à l’appui du raisonnement suivant : « Si, quand vous étiez six cent mille, vous ne pouviez pas repousser la tentation de fauter avec les filles madianites, que vous fait-il penser qu’à présent que vous êtes à peine douze mille vous saurez repousser la même tentation ? »10 Lorsque toutefois les Juifs se lancèrent à l’attaque, Balaam fit usage de ses pouvoirs magiques et se projeta dans les airs, faisant de même des cinq rois de la confédération madianite ; mais Pin’has releva vers eux la plaque frontale du grand prêtre, et le Nom Divin gravé dessus annula le pouvoir de sa magie. C’est ainsi que les Juifs tuèrent les rois madianites, les faisant se précipiter des airs sur leurs propres glaives. Evi, Rékem, Tsour, ‘Hour et Reva étaient les cinq rois de Madian. Ils étaient tous coupables au même degré d’avoir comploté contre les Juifs ; c’est pourquoi ils moururent tous de la même façon. Les Juifs tuèrent de même Balaam fils de Béor par le glaive, ce qui constitua une forme de justice poétique : Balaam avait cherché à enlever aux Juifs leur arme, le pouvoir de prière, en luttant contre eux au moyen de malédictions ;11 les Juifs, à leur tour, le tuèrent en s’emparant de l’arme non juive, l’épée.

Les captifs madianites

9 Les enfants d’Israël firent prisonniers les femmes madianites et leurs jeunes enfants, et s’emparèrent de toutes leurs bêtes, de leurs troupeaux et de tous leurs biens.

10 Ils mirent feu à toutes leurs villes d’habitation ainsi qu’à leurs châteaux, les demeures de leurs chefs politiques et religieux.

11 Ils prirent tout le butin mobilier et tous les captifs vivants de l’homme et de la bête,

12 et l’amenèrent tout – les captifs, les animaux pillés et le butin mobilier – à Moïse et à Éléazar le prêtre et à toute la communauté d’Israël dans le camp, dans les plaines de Moab, à côté du Jourdain, face à Jéricho. Ils ne s’en approprièrent rien, tout comme Moïse leur avait ordonné.

Troisième lecture – Chelichi

13 Bien que la conduite des soldats ait été irréprochable, au retour de l’armée quelques-uns des jeunes gens commencèrent à porter la main sur le butin. Pour les arrêter, Moïse, Éléazar le prêtre et tous les princes de l’assemblée sortirent à leur rencontre, en dehors du camp.

14 Lorsqu’il remarqua les femmes madianites, Moïse se mit en colère contre les officiers de l’armée – les commandants des milliers et les commandants des centaines –, qui étaient revenus de l’expédition de guerre.

15 Moïse leur dit : « Avez-vous laissé vivre toutes les femmes ?

16 Il est possible de reconnaître chacune des coupables : ce sont elles qui poussèrent les enfants d’Israël, sur le conseil de Balaam, à trahir l’Éternel lors de l’épisode de Péor, ce qui déclencha une plaie parmi l’assemblée de l’Éternel.

17 Voilà pourquoi maintenant vous tuerez tous les petits garçons, et vous tuerez de même toutes les femmes qui ont atteint l’âge requis pour avoir des relations charnelles avec un homme, même si elles sont encore vierges.

18 Mais vous pouvez laisser en vie pour vous toutes les jeunes filles qui ne sont pas assez mûres pour avoir des relations charnelles avec un homme. Nous déterminerons celles qui appartiennent à chaque catégorie en les faisant passer une à une devant la plaque frontale du grand prêtre ; le visage de celles qui sont suffisamment mûres pour avoir des relations charnelles prendra un teint verdâtre.

19 Et ceux parmi vous qui sont devenus impurs par contact avec un cadavre au cours de la guerre, ou qui tueront les captifs, devront camper hors du camp, autrement dit n’auront pas accès à la cour du Tabernacle au moins sept jours durant ; notamment, quiconque sera entré en contact avec un cadavre indirectement par le fait qu’il aura tué une personne par le glaive ou un autre instrument transmettant l’impureté, ou qui aura touché un cadavre directement, doit se purifier le troisième et le septième jour suivant le jour où il aura commencé son compte avec le mélange fait à partir des cendres de la vache rousse.12 Ceci est valable pour vous et pour tous vos captifs qui se seront convertis.

20 De même, tous les vêtements, tous les objets en cuir, tous les objets faits à partir de chèvre (y compris ceux fabriqués avec ses poils, cornes, griffes et os), et tous les objets en bois ou en métal qui seraient entrés en contact avec un cadavre doivent passer par les mêmes rites de purification. »

21 Dans sa colère contre les officiers de l’armée pour avoir épargné les femmes madianites, Moïse crut à tort que débarrasser les ustensiles de cuisine faisant partie du butin de l’impureté rituelle contractée par le contact avec des cadavres les purifierait également de la nourriture interdite qu’ils avaient pu absorber, et de l’impureté spirituelle contractée pour avoir appartenu à des non-Juifs.13 Alors le neveu de Moïse, Éléazar le prêtre, dit aux soldats qui rentraient de la bataille : « Ceci – les lois régissant comment débarrasser les objets de l’impureté rituelle contractée par contact avec un cadavre, que Moïse vient de passer en revue pour vous – est le décret que l’Éternel a ordonné à Moïse, et vous devez agir exactement comme il l’a dit.

22 Mais même après avoir débarrassé ces ustensiles de l’impureté entraînée par contact avec un cadavre, il vous faudra encore les purger de la nourriture interdite qu’ils ont absorbée et les débarrasser de l’impureté d’avoir appartenu à des non-Juifs, ceci par un procédé différent. Les récipients métalliques : l’or, l’argent, le cuivre, le fer, l’étain et le plomb,

23 tout ce qui s’utilise dans le feu, vous le passerez par le feu comme on a coutume de l’utiliser, et alors il sera purifié. Mais avant de débarrasser un récipient métallique de la nourriture interdite qu’il a absorbée, il doit être purifié avec de l’eau d’aspersion, autrement dit le mélange fait des cendres de la vache rousse, pour le débarrasser de l’impureté causée par contact avec un cadavre, et, même si le récipient est tout neuf, il doit être immergé dans l’eau d’un mikvé, de l’océan, d’un fleuve ou autre cours d’eau pour le purifier de l’impureté spirituelle causée par le fait d’avoir été propriété de non-Juifs. Tout récipient qui n’est pas utilisé dans le feu n’absorbe pas de nourriture interdite ; aussi, vous n’avez qu’à l’immerger dans de l’eau purifiante après l’avoir débarrassé de l’impureté causée par un cadavre.

24 Pour parachever le processus d’élimination de votre impureté liée à un cadavre, vous vous immergerez, ainsi que vos vêtements, dans l’eau purifiante le septième jour après avoir commencé votre compte, et ainsi vous deviendrez rituellement purs ;14 ce n’est qu’après cela que vous et vos vêtements pourrez entrer dans le camp, c’est-à-dire la cour du Tabernacle. »

Quatrième lecture – Revii

25 L’Éternel parla à Moïse, disant :

26 « Fais le relevé de toutes les prises en hommes et en animaux, toi avec Éléazar le prêtre et les chefs des maisons paternelles de l’assemblée.

27 Et toi, tu partageras ces prises en parts égales entre les guerriers qui sont allés au combat et l’assemblée entière, autrement dit la moitié pour l’armée et la moitié pour le peuple. Les soldats peuvent garder pour eux les biens meubles qu’ils ont pris.

28 Et tu prélèveras un tribut pour l’Éternel sur la moitié que tu as donnée aux soldats qui sont allés au combat ; une tête sur cinq cents des êtres humains, des bœufs, des ânes, et des moutons et chèvres.

29 On prélèvera ce tribut de leur moitié et tu le donneras à Éléazar le prêtre en cadeau à l’Éternel.

30 De la moitié appartenant au reste des enfants d’Israël, tu prendras une tête sur cinquante des êtres humains, des bœufs, des ânes, des moutons et chèvres, et de tous les animaux à titre de tribut, et tu les donneras aux Lévites, les gardiens de la charge de l’assemblée en tant que leurs représentants, dans le Tabernacle de l’Éternel. »

31 Moïse et Éléazar le prêtre firent comme l’Éternel avait ordonné à Moïse.

32 La prise, qui s’ajoutait au butin mobilier saisi par l’armée, se composait de six cent soixante-dix-sept mille moutons et chèvres,

33 des bœufs, soixante-douze mille,

34 et des ânes, soixante et un mille.

35 Quant aux êtres humains, soit les femmes qui n’étaient pas assez âgées pour avoir des relations charnelles avec un homme, elles étaient trente-deux mille. Un miracle fit que les comptes furent tous tels que leurs moitiés furent divisibles par cinquante et par cinq cents, de sorte que les ordres de Dieu purent être exécutés avec précision, et le tribut, prélevé effectivement de l’ensemble du compte. Cela n’aurait pas été possible si le total n’avait pas été divisible par ces chiffres.15

36 Quant à la moitié qui était la part de ceux qui étaient allés au combat : le nombre de moutons et chèvres était de trois cent trente-sept mille cinq cents,

37 et le tribut à l’Éternel sur les moutons et les chèvres – une part sur cinq cents – fut de six cent soixante-quinze ;

38 les bœufs étaient trente-six mille, dont le tribut pour l’Éternel fut de soixante-douze ;

39 les ânes étaient trente mille cinq cents, dont le tribut pour l’Éternel fut de soixante et un ;

40 et les êtres humains, seize mille, dont le tribut pour l’Éternel fut de trente-deux personnes.

41 Moïse remit le tribut, qui était un don pour l’Éternel, à Éléazar le prêtre, comme l’Éternel avait ordonné à Moïse.

Cinquième lecture – ‘Hamichi

42 Comme il lui avait été enjoint, Moïse préleva alors un impôt sur la moitié allouée aux enfants d’Israël, que Moïse leur avait attribuée des prises totales rapportées par les hommes qui étaient allés à l’armée.

43 En dépit du fait que le partage en deux de l’ensemble du butin et le prélèvement du tribut sur la moitié appartenant aux soldats prit un certain temps, par le fait d’un miracle aucun captif ni aucun animal ne naquit ni ne mourut entretemps.16 Ainsi, la moitié appartenant à l’assemblée comptait les mêmes quantités que celle des soldats : trois cent trente-sept mille cinq moutons et chèvres,

44 des bœufs, trente-six mille,

45 des ânes, trente mille cinq cents,

46 et des êtres humains, seize mille. Les deux moitiés du butin étaient donc exactement égales, tout comme étaient précises les proportions prélevées sur chacune d’elles.

47 Moïse prit, de la moitié des enfants d’Israël, une tête sur cinquante des êtres humains et des animaux, et les donna à titre de tribut aux Lévites, les gardiens de la charge de l’assemblée et leurs représentants, dans le Tabernacle de l’Éternel, comme l’Éternel avait ordonné à Moïse.

48 Par la suite, les officiers qui commandaient les milliers de l’armée, les commandants des milliers et les commandants des centaines, s’approchèrent de Moïse.

49 Ils dirent à Moïse : « Tes serviteurs ont fait le dénombrement des soldats qui étaient sous leurs ordres et il ne manque pas d’entre nous un homme.

50 Aussi, nous voulons apporter une offrande à l’Éternel – quiconque aurait trouvé un bijou en or de ceux que portent les femmes, que ce soit un bracelet de cheville, un bracelet, une bague, une boucle d’oreille ou une ceinture de chasteté –, pour racheter nos âmes devant l’Éternel en raison de toutes les pensées lubriques qui auraient pu s’éveiller en nous vis-à-vis des femmes madianites. »

51 Moïse et Éléazar le prêtre prirent d’eux tout l’or – tous les bijoux que les femmes madianites avaient portés.

52 Le total du don d’or qu’ils dédièrent à l’Éternel s’élevait à seize mille sept cent cinquante sicles ; cela provint des commandants des milliers et des commandants des centaines,

53 tandis que, comme il a été mentionné, les soldats s’étaient emparés du butin mobilier et l’avaient gardé pour eux.

54 Moïse et Éléazar le prêtre prirent l’or des commandants des milliers et des centaines, et l’apportèrent à la Tente de la Rencontre en souvenir pour les enfants d’Israël devant l’Éternel.

Sixième lecture – Chichi

La requête de Ruben et Gad

32:1 Les Juifs étaient installés sur le territoire de Si’hon, Galaad méridional, depuis sa conquête, qui avait eu lieu au mois d’Eloul 2487.17 Ils avaient également conquis la province de Yazeir, située dans le territoire de Si’hon,18 et le territoire d’Og, placé plus loin au nord.19 De toutes les tribus, ce furent les descendants de Ruben et de Gad qui avaient apprécié davantage les bienfaits spirituels uniques de la manne, ce pour quoi ils avaient pris soin d’en manger autant que possible. Ayant, de ce fait, abattu très peu de leur bétail pour se nourrir,20 ils avaient de nombreux troupeaux, très abondants, et ils virent la terre de Yazeir et la terre de Galaad méridional, et voici que l’endroit était un endroit remarquablement apte pour le bétail.

2 Les descendants de Gad, qui prirent l’initiative dans cette affaire,21 et les descendants de Ruben, qui les suivirent, vinrent parler à Moïse, à Éléazar le prêtre et aux princes de l’assemblée lorsque ces derniers se trouvaient dans leur séance d’étude collective,22 disant :

3 « Les villes d’Atarot, Divon, Yazeir, Nimra, ‘Hechbon, Elalei, Sevam, Nebo et Béon, et leurs environs,

4 dans le pays que l’Éternel frappa devant l’assemblée d’Israël, est un pays exceptionnellement approprié pour le bétail, et tes serviteurs possèdent du bétail en quantité. »

5 Ils dirent à Moïse : « Si nous avons trouvé grâce à tes yeux, que ce pays soit donné à tes serviteurs comme propriété ; ne nous fais pas traverser le Jourdain. Bien que ce soit le peuple dans son ensemble qui a conquis cette terre, et qu’elle est donc la propriété de toutes les tribus, nous sollicitons qu’elle nous soit accordée en échange de la terre que nous aurions à prendre sur la rive occidentale du Jourdain. »23

Moïse hésite

6 En raison de leurs nobles intentions,24 Moïse convint en principe à leurs propos, mais l’affaire souleva en lui un doute majeur, et Moïse dit alors aux descendants de Gad et aux descendants de Ruben : « Vos frères devraient-ils aller à la guerre pendant que vous restez ici ?

7 Pourquoi découragez-vous les enfants d’Israël de traverser vers le pays que l’Éternel leur a donné ? Ils croiront que vous craignez de lutter contre les habitants de la terre, et ils les craindront de même.

8 C’est ce que firent vos pères quand je les envoyai depuis Ritma, près de Kadech Barnéa, explorer le pays :25

9 ils montèrent la vallée d’Echkol et virent le pays, et ils découragèrent les enfants d’Israël d’entrer dans le pays que l’Éternel leur avait donné.

10 L’Éternel se mit en colère ce jour-là et jura, disant :

11 “Aucun des hommes de vingt ans et plus qui sont sortis d’Égypte ne verra le pays que J’ai promis par serment à Abraham, à Isaac et à Jacob, car ils ne M’ont pas suivi de tout cœur

12 à l’exception de Caleb fils de Yefouné, le Kenizite – à la mort de son mari, Yefouné, la mère de Caleb épousa Kenaz, de sorte que Caleb devint son gendre –,26 et Josué fils de Noun, car ils suivirent l’Éternel de tout cœur.”

13 L’Éternel se mit en colère contre Israël, et Il les fit errer dans le désert quarante ans durant, jusqu’à ce que toute la génération qui avait fait le mal aux yeux de l’Éternel meure.

14 Et voici qu’à présent vous vous tenez à la place de vos pères comme une société de fauteurs pour accroître le courroux de l’Éternel contre Israël.

15 Si vous vous détournez de Le suivre, Il abandonnera encore Israël dans le désert, et vous détruirez ce peuple entier. »

16 Ils s’approchèrent de lui et dirent : « Nous construirons des enclos et des clôtures pour notre bétail, et des villes pour nos femmes et nos enfants. » Ils mentionnèrent les enclos pour les animaux avant les villes parce qu’ils se souciaient davantage de leur bétail que de leurs familles.

17 « Nous nous armerons alors aussitôt et jouerons le rôle d’avant-garde de chacune des troupes d’Israël,27 car nous sommes courageux et nous comptons également sur la promesse faite par Jacob que les descendants de Gad seraient des guerriers victorieux.28 Nous ne les quitterons pas tant que nous ne les aurons pas amenés sains et saufs à leur endroit. En attendant, nos femmes et nos enfants vivront dans les villes fortifiées que nous nous mettrons à construire à présent du fait des habitants de la terre.

18 Non seulement nous aiderons nos frères à conquérir le pays, mais encore nous ne retournerons pas dans nos maisons jusqu’à ce que chacun des enfants d’Israël ait pris possession de son héritage. » En fait, il leur fallut sept ans pour conquérir la terre et sept autres pour en faire le partage ; de cette manière, les guerriers de Ruben et de Gad ne revinrent à la rive orientale du Jourdain qu’au bout de ces quatorze ans.29

19 « Car nous n’hériterons pas avec eux du territoire s’étendant sur la rive la plus lointaine du Jourdain (la rive occidentale) et au-delà, car notre héritage est venu à nous ici, sur la rive orientale, de ce côté-ci du Jourdain. »

Septième lecture – Chevii

Moïse convient

20 Moïse leur dit : « Si vous faites cela, si vous vous armez pour la bataille et marchez devant vos frères, le peuple de l’Éternel,

21 et que tous vos hommes armés traverseront le Jourdain pour lutter devant vos frères, le peuple de l’Éternel,30 jusqu’à ce qu’Il ait chassé Ses ennemis de devant Lui

22 et le pays soit conquis devant l’Éternel, alors pour ma part c’est suffisant ; ensuite vous aurez le droit de revenir, et vous serez quittes de votre obligation envers l’Éternel et envers Israël, et ce pays-ci deviendra votre propriété devant l’Éternel. Vous n’aurez donc plus besoin de rester là-bas.

23 Mais si vous ne le faites pas, voici que vous aurez fauté contre l’Éternel, et soyez conscients qu’il existe un châtiment pour votre faute, qui vous rattrapera.

24 Bâtissez-vous des villes pour vos femmes et vos enfants, et des enclos pour vos moutons et d’autres animaux le nécessitant, mais pas dans l’ordre où vous les avez mentionnés – les enclos puis les enfants –, car vos familles sont plus importantes que votre bétail. Et, puisque vous avez juré de demeurer du côté occidental du Jourdain jusqu’à ce que vos frères héritent de leur pays, vous devrez faire ce que vous avez promis. »

25 Les descendants de Gad et les descendants de Ruben parlèrent à Moïse de concert, comme un seul homme, disant : « Tes serviteurs feront ce que notre maître, toi, ordonnera.

26 Nos enfants, nos femmes, notre bétail et tous nos bœufs resteront là, dans les villes de Galaad.

27 Mais tes serviteurs passeront, tous ceux qui sont armés pour combattre devant l’Éternel, pour la bataille, comme notre maître a dit. »

28 Sachant qu’il ne vivrait pas assez pour vérifier lui-même les termes de l’accord à signer avec ces tribus, Moïse enjoignit Éléazar le prêtre, Josué fils de Noun et tous les chefs paternels des tribus des enfants d’Israël à leur sujet.

29 Moïse dit à Éléazar et Josué : « Si les descendants de Gad et Ruben traversent le Jourdain avec vous – tous qui sont armés pour le combat devant l’Éternel – et que le pays est conquis devant vous, vous pourrez leur donner Galaad en propriété.

30 Mais s’ils ne traversent pas le Jourdain avec vous armés pour la bataille, ils recevront une possession auprès de vous en Canaan. »

31 Les descendants de Gad et les descendants de Ruben répondirent : « Ce que l’Éternel a dit à tes serviteurs, c’est ce que nous ferons.

32 Nous passerons comme une force armée devant l’Éternel vers Canaan, et alors la propriété de notre héritage de ce côté du Jourdain sera à nous. »

33 Ainsi, Moïse leur donna le pays situé sur la rive orientale du Jourdain aux descendants de Gad et aux descendants de Ruben, et à la moitié de la tribu de Manassé fils de Joseph. Plus précisément, Moïse donna le royaume anciennement de Si’hon roi des Amoréens aux tribus de Ruben et de Gad, et le royaume anciennement d’Og roi de Bassan à deux des huit clans compris dans la tribu de Manassé.31 Moïse donna à ces deux tribus et demie toute la terre mentionnée, ainsi que les villes à l’intérieur de ses frontières et les villes du territoire environnant.

34 Les descendants de Gad rebâtirent Divon, Atarot, Aroër,

35 Atrot Chofan, Yazeir, Yogbeha,

36 Beit Nimra et Beit Haran, en faisant des villes fortes et des enclos pour le bétail.

37 Les descendants de Ruben bâtirent ‘Hechbon, Elalei, Kiriataïm,

D’autres conquêtes

38 Nebo, Baal Méon – les noms de ces deux dernières villes ayant été changés par la tribu de Ruben pour avoir été ainsi appelées à l’origine d’après des idoles – et Sivma, un autre nom pour Sevam, mentionnée plus haut,32 car ils changèrent les noms des villes qu’ils rebâtirent afin de souligner le fait qu’elles étaient désormais devenues des possessions juives.33

MAFTIR

39 Inspirés par l’idée d’étendre les frontières de la terre d’Israël en prévision de l’avenir, les descendants de Ma’hir fils de Manassé34 allèrent vers la partie septentrionale de Galaad, située sur le passage menant au territoire d’Og, et la conquirent, expulsant les Amoréens qui s’y trouvaient.

40 Moïse donna cette partie de Galaad à Ma’hir fils de Manassé, et il s’y installa.35

41 Yaïr, l’arrière-petit-fils de Manassé,36 s’y rendit également et conquit une partie du territoire des Amoréens située en Galaad septentrional, qui comprenait des villes et des villages.37 Les villages entourant les villes, il les nomma « les villages de Yaïr » d’après lui pour perpétuer son nom, car il n’avait pas engendré d’enfants.38 Mais il décerna son nom aux villages et non aux villes, car les villages en sont une sorte de « progéniture ».39

42 De même, un autre descendant de Manassé,40 Nova’h, alla et conquit la ville de Kenat et ses villages environnants, mais il nomma la ville elle-même – en plus des villages – Nova’h, d’après son nom. Mais ce nom ne dura pas.41