Vous pensez être le premier à chercher D.ieu ? Les humains sont en quête de spiritualité, explorent la métaphysique et recherchent la vérité en général depuis des millénaires. Même le plus grand des prophètes, Moïse, était préoccupé par la recherche du Divin. Moïse voulait voir D.ieu dans toute Sa gloire.

« Je t’en prie, montre-moi Ta gloire », lance Moïse dans le 33e chapitre de l’Exode. Les commentateurs comprennent que cela signifie qu’il voulait tout avoir, il voulait la révélation ultime. D’autres y voient le désir de comprendre les voies infinies de D.ieu, comme la raison pour laquelle les justes semblent être d’éternelles victimes et les méchants semblent rire jusqu’à la lie.

Quelle que soit la signification, le Tout-Puissant impose des limites à la compréhension de Moïse. « Tu verras Mon dos, répond D.ieu, mais tu ne verras pas Ma face ».1 La perception des êtres terrestres finis – fut-il un Moïse – ne peut être que limitée. La face de D.ieu, l’image complète ultime, dépasse l’entendement humain.

Un jeune garçon recevait sa leçon et il voulut savoir : « Où est D.ieu ? » La réponse qu’il reçut fut : « D.ieu est partout. » « C’est là le problème, dit l’enfant, je veux un D.ieu qui soit quelque part ! »

« Partout » est abstrait, théorique et plutôt intangible. « Quelque part », en revanche, est plus défini, substantiel et réel. Oui, le judaïsme croit définitivement que D.ieu est partout. Mais ce qui est encore plus important, c’est le quelque part où l’on peut trouver D.ieu.

Dans le judaïsme, nous trouvons une infrastructure de vie clairement développée. Il existe une liste de comportements considérés comme divins, et une autre liste qui peut sembler beaucoup plus attrayante mais qui est considérée comme impie. Nous savons ce que D.ieu attend de nous – et ce qu’Il n’attend pas. Il ne s’agit pas de ce que nous ressentons comme bon ou mauvais dans nos mentalités très personnelles et très subjectives. Il existe des règles objectives du bien et du mal. La moralité et l’éthique sont du ressort de D.ieu et ne sont donc pas négociables. Oh, nous pouvons en parler et en débattre toute la nuit mais, en fin de compte, notre code moral est divin et absolu.

On m’a demandé un jour, à propos d’une certaine personne, si elle était « une personne religieuse ». Je me souviens que cette question fut pour moi un moment d’introspection personnelle. Du point de vue de l’auteur de la question, la réponse était un « oui » catégorique : la personne sur laquelle il posait la question était croyante, allait fidèlement à la synagogue chaque semaine et faisait du bénévolat – les choses qui permettent de qualifier une personne de « religieuse » au sens communément admis du terme. Mais dans le judaïsme, le terme « religieux » comporte différentes connotations. La plus évidente est l’observance du Chabbat. L’adhésion à un régime alimentaire casher en est une autre. Les choses à faire et à ne pas faire que la Torah enseigne au juif.

La foi en général, le fait d’aller à la synagogue et d’aider les autres sont des choses agréables, mais quelque peu superficielles. Ils font partie de la catégorie « Partout ». Le respect du Chabbat, en revanche, relève davantage de la catégorie « Quelque part ». Il est clairement défini et absolu. Il va au-delà de ce qui est superficiel et agréable. En tant que Juifs, nous avons besoin d’une définition plus précise du terme « religieux ». Les aspects pratiques et non les platitudes, les actions et non les attitudes sont à l’ordre du jour. D.ieu doit être quelque part, et pas seulement partout.

En dernière analyse, c’est lorsque nous nous connectons à D.ieu en accomplissant Sa volonté que nous vivons les plus grandes révélations.