« Dix, dix les cuillères pesaient » (Nombres 7,86) – les Dix Paroles par lesquelles le monde fut fait correspondent aux Dix Commandements par lesquels la Torah fut donnée. — Zohar
La Lumière Infinie se déguise en monde fini.
Il y a deux éléments de preuve. Tout d’abord, il y a un monde qui surgit du néant. Quelque chose provenant du néant dépasse totalement notre conception, mais nous pouvons savoir une chose : quelque chose de fini ne peut pas générer un monde à partir du vide absolu. La créativité a ses limites : il faut qu’il y ait quelque chose avec quoi commencer. Sauf si l’on est infini. Dans ce cas, la créativité est également illimitée.
Il s’avère que la lumière qui projette le cosmos vers l’existence à chaque instant est infinie. Si le cosmos qu’il projette apparaît fini, ce doit être un déguisement.
Il y a une autre preuve, quelque chose que personne ne semble vouloir prendre en compte. C’est peut-être l’une de ces questions interdites. Peut-être que cela casse trop d’hypothèses. Mais nous la poserons quand même : les propriétés de la lumière ont-elles changé au cours des siècles ? Le pouvoir de la gravité s’est-il affaibli avec le temps ? La matière est-elle devenue moins matérielle ? Tout le reste se désintègre et passe avec le temps, mais les forces fondamentales de la nature sont constantes et immuables. Si leur source était limitée, ne devraient-elles pas s’user lentement ?
Preuve qu’elles ne sont que des itérations finies d’une force infinie. La force du Créateur Unique qui est au-delà du temps et du changement. Tellement « au-delà », qu’Il peut faire cela aussi : Il peut habiter le temps et changer, et demeurer immuable.
Chaque morceau de Son monde contient une forme d’infinitude.
Le design même du monde intègre l’infini. Dans chaque chose que l’on puisse examiner dans ce monde, on trouvera une sagesse infinie. On n’épuisera jamais la profondeur, la beauté, la complexité, le mystère de n’importe lequel de ses aspects – qu’il s’agisse d’un brin d’herbe ou d’une structure moléculaire ou d’un atome.
Pour chaque événement, il n’y a pas de fin aux conséquences possibles. La complexité du microcosme et du macrocosme est telle que des possibilités infinies s’étendent à partir de chaque instant. Il y a l’infini à chaque étape, à chaque seconde, tout comme dans chaque centimètre. L’apparence d’une simplicité, d’une netteté que l’on peut mesurer et consigner en toute confiance dans un livre, est une façade. C’est l’Infinité déguisée.
Il aurait pu faire un monde propre et bien rangé et impeccablement mesurable. Oui, Il est infini, mais cela Le rend également omnipotent. S’Il l’avait voulu, Il aurait pu créer un monde fini qui n’aurait rien à voir avec Lui, qui n’aurait aucune trace d’infini où que ce soit.
Apparemment, tel n’est pas Son plan. Comme le dit le Zohar en commentant les mots du verset « Dix, dix, les cuillères pesaient » : « Les Dix Paroles par lesquelles le monde fut fait correspondent aux Dix Commandements par lesquels la Torah fut donnée. »
Ce qui signifie que tout a été fait, que la conception du cosmos a été déterminée, avec un objectif ultime à l’esprit : que le Divin puisse se mettre à l’aise dans notre monde.
C’est pourquoi chaque chose de notre monde, lorsqu’on la retourne plusieurs fois et qu’on la roule entre ses doigts, ne s’avère être qu’une façade pour l’infini. Propre et mesurable à l’extérieur, capacité illimitée à l’intérieur. En fait, on pourrait appeler cela un « design fonctionnel » : la finitude, conçue pour être une demeure pour l’Infini.
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